Les premières constatations cliniques de ce qui deviendra le syndrome d’immunodéficience acquise (sida) ont été décrites, en juin 1981, aux États-Unis. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui affaiblit le système immunitaire, a été identifié en 1983.

Le VIH peut être transmis lors de rapports sexuels non protégés avec une personne infectée, lors de l’utilisation de seringues, d’aiguilles ou d’autres instruments pointus ou tranchants contaminés, lors d’une transfusion de sang faite avec du sang contaminé. Il peut également se transmettre par une mère infectée à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement au sein.

La crise du VIH

Selon l'ONUSIDA, depuis le début de l'épidémie, environ 88,4 millions de personnes ont contracté le VIH et environ 42,3 millions de personnes sont mortes de maladies liées au sida. En 2023, 39,9 millions de personnes vivaient avec le VIH et 53 % d'entre elles étaient des femmes et des jeunes filles.

Si la fin du sida est à notre portée au cours de cette décennie, le monde n'est pas encore sur la bonne voie. Sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 9,3 millions - soit près d'un quart - ne reçoivent pas de traitement vital. En conséquence, une personne meurt chaque minute de causes liées au sida.

Les dirigeants se sont engagés à réduire le nombre annuel de nouvelles infections par le VIH à moins de 370 000 d'ici 2025. Cependant, le nombre de nouvelles infections reste alarmant : 1,3 million en 2023, soit plus de trois fois l'objectif fixé.

La thérapie antirétrovirale

Au cours des décennies suivant les premières constations cliniques, le nombre de personnes infectées par le VIH s’est accru de façon spectaculaire, de même que le nombre de décès.

En 2023, 30,7 millions de personnes vivant avec le VIH avaient accès à une thérapie antirétrovirale. Toutefois, même si le nombre de personnes nouvellement infectées diminue, le nombre annuel de décès liés au VIH/sida reste alarmant. En 2023, 1,3 million de personnes dans le monde ont été nouvellement infectées par le VIH et environ 630 000 personnes sont décédées de causes liées au sida.

Depuis 2010, les nouvelles infections par le VIH sont passées de 2,1 millions à 1,3 million en 2023 (de 300 000 en 2010 à 120 000 en 2023 chez les enfants) et les décès liés au sida ont diminué de 69 % depuis le pic de 2004.

Malgré les progrès considérables réalisés dans la prévention des nouvelles infections par le VIH, le rapport montre que les nouvelles infections augmentent dans trois régions - le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale, et l'Amérique latine - et que des lacunes et des inégalités subsistent.

 

Les inégalités entre les sexes et l'absence de traitement retardent la fin du sida

Les effets des inégalités entre les sexes sur les risques de contaminatoin au VIH chez les femmes sont particulièrement prononcés en Afrique subsaharienne, où les femmes et les filles représentaient 62 % de toutes les nouvelles infections en 2023. Les normes sociales sur la masculinité découragent les hommes de se faire soigner.

En raison de la stigmatisation et de la discrimination à l'encontre des communautés marginalisées, qui créent des obstacles à l'accès aux services vitaux de prévention et de traitement, les populations clés, notamment les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes qui s'injectent des drogues, représentent une proportion plus élevée des nouvelles infections dans le monde (55 %) qu'en 2010 (45 %).

 

Le déficit de financement de la lutte contre le VIH s'accroît

Le financement des programmes de lutte contre le VIH a diminué de 5 % entre 2022 et 2023, et de 7,9 % entre 2020 et 2023. Ce financement est nettement inférieur aux 29,3 milliards de dollars nécessaires pour la riposte contre le sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire d'ici à 2025. Il est pourtant essentiel pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique.

 

ONUSIDA

Le système des Nations Unies a été à l’avant-garde des efforts menés contre le sida. Depuis 1996, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) coordonne l’action de 11 institutions spécialisées de l’ONU, à savoir le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’Organisation pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale.

 

Mettre fin à l'épidémie

Les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

Le Sommet du Millénaire, qui s’est tenu du 6 au 8 septembre 2000 au Siège de l’ONU à New York, a contistué le plus grand rassemblement de chefs d'État et de gouvernement de tous les temps. Il s’est conclu avec l’adoption par les 189 États Membres de la Déclaration du Millénaire, dans laquelle ont été énoncés les huit objectifs du Millénaire pour le développement. L’un d’eux, l’OMD 6, visait à combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a été créé en 2002.

En 2001, lors de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, les États Membres ont adopté la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, qui définit un vaste programme de travail et de priorités en matière de prévention, de soins, d’appui et de traitement. En 2006, l'Assemblée générale a procédé à un examen de haut niveau des progrès accomplis depuis sa session extraordinaire et a adopté une déclaration politique en 53 points.

Les dirigeants du monde se sont réunis à New York en juin 2011 pour la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur le sida, qui a adopté une nouvelle déclaration politique. Les promesses qu'ils ont faites ont défini les prochaines étapes de la riposte mondiale au sida.

En 2015, le monde a atteint les cibles de l'objectif 6 du Millénaire pour le développement, à savoir stopper l'épidémie de sida et inverser la tendance actuelle. C'est la première fois qu'un objectif de santé mondiale est atteint et dépassé. À la mi-2015, le nombre de personnes ayant accès à une thérapie antirétrovirale atteignait près de 16 millions, soit le double de ce qu'il était cinq ans plus tôt.

Aujourd'hui, la riposte va encore plus loin : mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Les objectifs de développement durable (ODD)

Mettre fin au sida d'ici à 2030 fait partie intégrante des objectifs de développement durable (ODD), qui ont été adoptés à l'unanimité par les États membres des Nations unies en 2015.

Les enseignements tirés de la lutte contre le VIH joueront un rôle déterminant dans la réussite de nombreux ODD, notamment l'ODD 3 (bonne santé et bien-être) et les objectifs relatifs à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes (ODD 5), à la réduction des inégalités (ODD 10), aux sociétés justes, pacifiques et inclusives (ODD 16) et aux partenariats mondiaux (ODD 17).

 

Ressources