Un élan démographique

La population mondiale devrait continuer à croître au cours des 50 à 60 prochaines années, avant d'atteindre un pic d'environ 10,3 milliards d'habitants au milieu des années 2080. Elle devrait ensuite diminuer progressivement pour avoisiner 10,2 milliards à la fin du siècle. Actuellement, une personne sur quatre vit dans un pays où la population a déjà atteint son maximum.

Le taux de fécondité est en baisse, les femmes ayant en moyenne un enfant de moins qu'en 1990, ce qui se traduit par un taux de fécondité mondial de 2,3 naissances vivantes par femme en 2024. L'espérance de vie repart à la hausse après la pandémie de COVID-19, atteignant 73,3 ans en 2024, avec des projections de 77,4 ans d'ici 2054. Au milieu des années 2030, les personnes âgées de 80 ans et plus seront plus nombreuses que les enfants en bas âge. D'ici 2080, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus devrait dépasser celui des enfants de moins de 18 ans. Les pays confrontés au vieillissement démographique devront peut-être tirer parti de la technologie pour améliorer la productivité et créer des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie, en soutenant une main-d'œuvre multigénérationnelle et en prolongeant la durée de vie active si nécessaire.

Le jour des 8 milliards

Le 15 novembre 2022, la population mondiale a atteint 8 milliards de personnes, une étape importante dans le développement humain. Alors qu'il a fallu 12 ans pour passer de 7 à 8 milliards, il faudra environ 15 ans - jusqu'en 2037 - pour atteindre 9 milliards d'individus, signe que le taux de croissance global de la population ralentit. Pourtant, les niveaux de fécondité restent élevés dans certains pays. Les pays ayant les niveaux de fécondité les plus élevés ont tendance à être ceux dont le revenu par habitant est le plus faible. Au fil du temps, la croissance démographique mondiale est donc devenue de plus en plus concentrée dans les pays les plus pauvres du monde, dont la plupart se trouvent en Afrique subsaharienne.

Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités

 

Projections pour l’an 2100

Bien qu'il existe une certaine incertitude quant à la taille future de la population mondiale, la probabilité qu'elle atteigne son maximum au cours de ce siècle est estimée à 80 %, le pic étant susceptible de se produire entre le milieu des années 2060 et 2100. La taille de la population mondiale en 2100 devrait désormais être inférieure de 6 % - soit environ 700 millions de personnes en moins - à ce qui était prévu il y a dix ans.

Ce pic dans la taille projetée de la population mondiale est dû à plusieurs facteurs, notamment des taux de fécondité plus faibles que prévu observés ces dernières années dans certains des plus grands pays du monde, en particulier la Chine, et des baisses de fécondité légèrement plus rapides que prévu dans certaines parties de l'Afrique subsaharienne. La Chine (1,4 milliard d'habitants) et l'Inde (1,4 milliard d'habitants) restent les deux pays les plus peuplés du monde.

L'immigration devrait être le principal moteur de la croissance démographique dans 52 pays et régions jusqu'en 2054 et dans 62 jusqu'en 2100, dont l'Australie, le Canada et les États-Unis d'Amérique.

Une croissance fulgurante en Afrique

Les pays d'Afrique subsaharienne devraient connaître une augmentation significative de leur population, les projections indiquant une hausse de 79 % pour atteindre 2,2 milliards d'habitants d'ici 2054. D'ici la fin du siècle, la population pourrait atteindre 3,3 milliards d'habitants, soit plus d'un cinquième de l'augmentation mondiale. Neuf pays, dont l'Angola, la République démocratique du Congo et le Niger, devraient voir leur population doubler entre 2024 et 2054. En conséquence, le classement des pays les plus peuplés pourrait changer, le Nigeria et la République démocratique du Congo finissant par dépasser les Etats-Unis d'Amérique, et la République-Unie de Tanzanie pouvant entrer dans le top 10 des pays les plus peuplés d'ici la fin du siècle.

La croissance de la population décline en Europe et en Chine

Le taux de fécondité dans tous les pays d'Europe est aujourd'hui inférieur à celui nécessaire pour parvenir à un seuil de renouvellement de la population à long terme (c’est-à-dire en moyenne 2,1 enfants par femme), et ce, depuis plusieurs décennies dans certains cas.

Selon les prévisions, la Chine, qui est actuellement le deuxième pays le plus peuplé du monde, devrait connaître la plus forte perte de population en valeur absolue entre 2024 et 2054 (204 millions), suivie du Japon et de la Fédération de Russie (21 et 10 millions, respectivement). En raison de sa grande taille et de son faible taux de fécondité, la Chine est également susceptible d'enregistrer la plus forte baisse de population de tous les pays jusqu'à la fin du siècle (786 millions de personnes). D'ici 2100, la Chine devrait avoir perdu plus de la moitié de sa population actuelle et être revenue à une taille de population comparable à celle enregistrée à la fin des années 1950.

 

Les facteurs qui influencent la croissance démographique

Le taux de fécondité

La croissance de la population mondiale dépendra fortement de l'évolution du taux de fécondité. Le rapport « Perspectives de la population mondiale 2024 » indique que le taux de fécondité mondial est de 2,25 naissances vivantes par femme, soit un enfant de moins qu'il y a une génération. D'ici la fin des années 2040, le taux de fécondité mondial devrait tomber à 2,1.

L’espérance de vie

Au niveau mondial, l'espérance de vie à la naissance devrait passer de 72,8 ans en 2019 à 77,2 ans en 2050. En 2021, l'espérance de vie à la naissance dans les pays les moins avancés accuse un retard de 7 ans par rapport à la moyenne mondiale.

L'espérance de vie mondiale à la naissance a atteint 73,3 ans en 2024, soit une augmentation de 8,4 ans depuis 1995. La persistance de la baisse de la mortalité devrait se traduire par une longévité moyenne d'environ 77,4 ans dans le monde en 2054.

La migration internationale

La migration internationale a un effet limité sur l'évolution de la population dans la plupart des pays. Toutefois, on s'attend à ce qu'elles atténuent le déclin de la population dû à la faible fécondité et au vieillissement dans certaines régions. D'ici 2054, l'immigration sera le principal moteur de la croissance démographique dans 52 pays, dont l'Australie, le Canada, le Qatar, l'Arabie saoudite et les États-Unis d'Amérique. Alors que l'émigration a généralement moins d'impact sur la taille de la population, elle pourrait réduire davantage les chiffres dans 14 pays où la fécondité est extrêmement faible.

 

Le Système des Nations Unies

Le système des Nations Unies se penche depuis longtemps sur ces questions complexes et intimement liées, notamment dans le cadre des activités du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)  et de la Division de la population des Nations Unies du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA).

La Division de la population

La Division de la population de DESA rassemble des informations sur des questions telles que les migrations internationales et le développement, l'urbanisation, les perspectives et les politiques en matière de population mondiale, ainsi que les statistiques sur le mariage et la fécondité. Elle soutient les organes de l'ONU tels que la Commission de la population et du développement, ainsi que la mise en œuvre du programme d'action adopté par la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994.

La Division de la population prépare les estimations et les projections démographiques officielles des Nations Unies pour tous les pays et toutes les régions du monde, aide les États à renforcer leur capacité à formuler des politiques démographiques et améliore la coordination des activités connexes du système des Nations Unies grâce à sa participation au Comité de coordination des activités statistiques.

Le Fonds des Nations Unies pour la population

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)  a été fondé en 1969, année au cours de laquelle l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que « les parents ont le droit exclusif de déterminer librement et en toute responsabilité le nombre et l’échelonnement des naissances ». Lors de la Conférence internationale sur la population et le développement  (Le Caire, 1994), son mandat a été élargi et davantage axé sur les questions sexospécifiques et les droits humains liés aux questions de population. Le Fonds s'est également vu confier un rôle majeur dans le suivi du Programme d'action de la Conférence . Les domaines d'action de l'UNFPA sont liés à la santé sexuelle et reproductive , aux droits de l'homme et à l'égalité des genres , aux questions de population et de développement et des jeunes .

Le Plan stratégique de l’UNFPA 2022-2025

Concernant la question de la population, les Nations Unies ont organisé trois conférences, deux sessions extraordinaires de l'Assemblée générale et un sommet en 2019.

La Journée mondiale de la population est célébrée chaque année à la date du 11 juillet et permet d’attirer l'attention sur l'ensemble des questions liées à la population. Le 11 juillet 1987, la population mondiale a franchi le cap des 5 milliards d’individus.

 

Ressources