Wujun (Rédacteur de procès-verbaux)

Comment avez-vous appris les langues que vous utilisez dans votre métier ? 

L’anglais est obligatoire dans le système d’éducation chinois et c’était ma discipline secondaire à l’université. J’ai appris l’espagnol et l’arabe dans le cadre du Programme Langues et communication de l’ONU. Quant au français, je l’ai appris en autodidacte pendant que je faisais mes études supérieures. 

Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre les services linguistiques de l’ONU ? 

Deux choses m’ont fait choisir ma carrière actuelle à l’ONU. D’abord, la possibilité de me mettre au service de la communauté internationale en devenant fonctionnaire international. Ensuite, ma passion pour les langues. En effet, mon métier, qui me procure une grande satisfaction intellectuelle, me permet d’utiliser plusieurs langues quotidiennement et de me former continuellement. 

Selon vous, quelles sont les principales qualités demandées par la rédaction de procès-verbaux ? 

Au fond, les qualités essentielles nécessaires pour la rédaction de procès-verbaux à l’ONU sont les mêmes que celles requises par d’autres emplois : zèle, ouverture aux idées nouvelles, formation constante, etc. Mais je soulignerais l’importance particulière de la dernière. Il s’agit d’apprendre de nouvelles langues, d’approfondir la ou les langues qu’on connaît déjà, de se tenir au courant des derniers événements sur la scène internationale et d’entretenir sa culture générale, y compris en restant au fait du nouveau vocabulaire qui se forme dans sa langue maternelle, car les langues sont des systèmes vivants qui ne cessent d’évoluer. 

Quels défis rencontrez-vous dans votre travail quotidien et comment y faites-vous face ? 

Le plus grand défi est de parvenir à respecter le délai qui nous est imparti pour remettre notre document, tout en le produisant avec la plus haute qualité possible. Le problème n’a fait que s’accentuer au fil du temps avec la multiplication des réunions et l’alourdissement de notre charge de travail. Les stratégies que j’ai adoptées pour y faire face consistent à me familiariser avec les sujets abordés, à améliorer encore mes connaissances linguistiques et mes compétences en traduction en lisant beaucoup et à organiser mes tâches quotidiennes par ordre de priorité pour gagner en efficacité. 

Quelles sont les tâches les plus difficiles qui vous ont été confiées ? 

Ce sont les documents portant sur des questions juridiques qui sont les plus difficiles pour moi car j’ai peu de connaissances en la matière et certains concepts sont tellement nouveaux qu’il n’y a guère de littérature en langue chinoise sur ces sujets. En effet, dans certains cas, il n’existe pas de traduction standard pour ces notions. Outre ce type de documents, les déclarations faites en espagnol et en arabe peuvent s’avérer difficiles pour diverses raisons, par exemple : les libertés que les orateurs prennent avec la langue ou des ambiguïtés ou inexactitudes dans les versions anglaises. 

Que pensez-vous de l’évolution de la technologie dans votre profession ? A-t-elle eu une influence sur vos méthodes de travail ? 

Je crois beaucoup aux avantages que la technologie apporte à notre travail. 

Comment votre travail s’inscrit-il dans le cadre plus large des Nations Unies ?

Je considère que mon métier est important dans la perspective du multilinguisme qui, à son tour, constitue un aspect essentiel de la diversité culturelle. C’est en effet une valeur qui devrait être respectée et promue au lieu d’être affaiblie dans le contexte de la mondialisation. Les peuples ne peuvent réussir à mieux se comprendre les uns les autres que s’ils respectent véritablement leurs différences. 

Comment se présente votre vie quotidienne de polyglotte à New York ?

Être polyglotte a enrichi ma vie de maintes façons, en me permettant d’accéder à des sources d’information qui seraient restées hors de ma portée sinon, en me faisant apprécier davantage les différences culturelles et en me permettant de me faire de nouveaux amis issus d’autres cultures. 

Avez-vous des conseils à donner aux linguistes en herbe ? Par exemple, pour la préparation du concours de recrutement de personnel linguistique ?

Il est fortement recommandé de combiner des activités d’apprentissage qui couvrent toute la diversité des compétences requises. Il faut une dose suffisante et quotidienne d’exposition à la langue à partir de laquelle on traduit, quelle que soit la façon de s’y prendre. C’est le plus important.

Photo de Wujun, Rédacteur de procès-verbaux
       
 

Nom : 

 

Wujun

 

Pays de nationalité : 

 

République populaire de Chine

 

Titre fonctionnel : 

 

Rédacteur de procès-verbaux

 

Langues de travail : 

 

Anglais, arabe, chinois (langue principale), espagnol, français et russe