Traduction

Translators at work

Les six services de traduction du Département ont pour mission de produire les documents destinés aux organes délibérants ainsi que la correspondance, les publications et tous autres documents nécessaires au bon déroulement des réunions dans toutes les langues officielles de l’ONU (anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe)1. Le Siège de l’ONU à New York accueille également une petite section allemande de traduction financée par les États Membres germanophones. La traduction n’est que l’une des étapes du traitement de la documentation : elle vient s’insérer entre la phase de l’édition et celle de l’édition et de la publication assistée par ordinateur.  

La traduction à l’ONU est une tâche particulièrement complexe. Les traducteurs et traductrices doivent appliquer les critères de qualité les plus élevés pour ce qui est de l'exactitude, de la lisibilité et de la terminologie, mais aussi respecter les normes et les délais de production. Les documents à traduire portent sur des questions d’une grande diversité d’ordre technique, politique, scientifique, social, économique ou juridique, comme la paix et la sécurité, le droit de la mer, les statistiques, le développement économique ou le droit à l’alimentation. Le volume et la nature des textes peuvent varier considérablement d’un document à l’autre, de sorte que les traducteurs et traductrices peuvent passer d’un rapport de 60 000 mots à une note diplomatique d’une seule page. Compte tenu du rôle crucial que joue la documentation multilingue à l’appui du multilatéralisme et des délibérations des États Membres, les délais de traitement sont invariablement serrés. La charge de travail peut également être très imprévisible, l’inscription de nouvelles questions à l’ordre du jour pouvant entraîner un afflux de documents supplémentaires et les crises internationales un déferlement soudain de textes urgents. Les traducteurs et traductrice de l’ONU sont également tenus de rédiger dans une variante linguistique neutre de leur langue maternelle : les linguistes du Service français, par exemple, doivent employer un langage qui puisse être facilement compris par tous les lecteurs francophones. Comme toute documentation destinée à des organes délibérants, les documents de l’Organisation s’inscrivent dans une lignée dont il importe d’assurer la cohérence terminologique. À cet égard, les traducteurs et traductrices de l’ONU s’appuient sur les puissantes fonctions de concordance et de vérification automatique des références que leur offrent les outils à leur disposition, notamment les bases de données terminologiques multilingues et les mémoires de traduction (voir Innovation pour plus d’informations). 

1 Le terme « traduction » s’entend de la transposition de textes écrits d’une langue vers une autre tandis que la transposition orale simultanée ou consécutive se nomme « interprétation ».

 

Rôle des traducteurs et des traductrices

Outre qu’elles sont nécessaires aux  travaux de l’ONU, les traductions rendent compte des activités menées et jouent de ce fait un rôle essentiel dans la diffusion de l’information et la préservation de la mémoire institutionnelle.

Les linguistes des services de traduction ont également pour mission d’éditer les documents rédigés dans leur langue afin de veiller à ce qu’ils soient clairs, cohérents et exacts avant leur traduction dans les autres langues officielles (voir Édition). Le personnel du Service anglais de traduction et d’édition établit en outre les comptes rendus officiels des débats tenus par certains organes (voir Rédaction de comptes rendus analytiques).

Les traducteurs et traductrices ont également pour responsabilité d’établir une terminologie normalisée dans les six langues officielles. Tous les services de traduction contribuent à l’enrichissement de cette terminologie officielle et à la mise à jour de la base de données multilingue UNTERM, accessible au public ici

 

Méthodes de travail

La traduction pratiquée à l’ONU est une activité exigeante qui s’appuie sur les technologies les plus modernes. Les traducteurs et traductrices de l’Organisation travaillent dans un environnement entièrement numérique et utilisent des technologies de pointe, tels que l’outil de traduction assistée par ordinateur eLUNa, développé en interne (voir gText), le Système de référence terminologique de l’ONU (UNTERM), des outils d’alignement de bitextes et des bases documentaires telles que le Système de diffusion électronique des documents (Sédoc), qui leur permettent de garantir la cohérence et l'exactitude des traductions. Ils utilisent également des dictionnaires et des glossaires en ligne ainsi que d’autres bases de données internes. Chaque fois que nécessaire, ils consultent d’autres sources ainsi que leurs collègues et des spécialistes du domaine concerné. La traduction en tant que telle demeure une activité très intellectuelle, qui exige de saisir le sens profond des documents pour en rendre fidèlement toutes les nuances. La restitution des formules délibérément obscures ou ambiguës qui figurent parfois dans les communications diplomatiques fait également appel à des aptitudes linguistiques et analytiques exceptionnelles (voir Carrières et recrutement pour plus d’informations sur les compétences requises).

Les traducteurs et traductrices de l’ONU travaillent en équipe, se partagent les tâches, mettent en commun leurs connaissances, se consultent fréquemment et s’emploient ensemble à résoudre tous les problèmes qui peuvent se poser en matière de traduction ou de terminologie. Tout comme les éditeurs et éditrices, ils recensent systématiquement les termes nouveaux ou obsolètes, effectuent des recherches et des vérifications auprès de sources faisant autorité et consultent des spécialistes des départements concernés, des linguistes et des sources externes, notamment des experts techniques et des sites Web spécialisés. Les termes vérifiés sont ensuite consignés dans la base de données multilingue UNTERM, qui est directement accessible à partir du logiciel de traduction eLUNa. 

 

Compétences requises

Les traducteurs et traductrices de l’ONU doivent posséder une parfaite maîtrise de leur langue principale et, dans la plupart des cas, des connaissances approfondies de deux autres langues officielles. Ils doivent également être capables de rédiger dans un style clair et grammaticalement correct, l’objectif étant de produire des traductions qui puissent être facilement comprises par tous, sachant que de nombreux lecteurs et lectrices des documents de l’ONU, en particulier les représentants des États Membres, travaillent dans une langue qui n'est pas la leur. Les traducteurs et traductrices doivent maîtriser les techniques de recherche, consulter les documents de l’Organisation et d’autres sources et se tenir au fait de l’évolution des questions traitées à l’ONU. Ils doivent acquérir une connaissance approfondie des nombreux domaines d’activité de l’Organisation, en particulier la paix et la sécurité, le développement, les droits de la personne, les questions budgétaires, le droit international et les changements climatiques. Outre d’excellentes compétences linguistiques, curiosité intellectuelle et volonté de maîtriser de nouveaux sujets sont donc indispensables. Bien qu’exigeant, ce travail offre aux traducteurs et traductrices de l’ONU un incomparable poste d'observation des affaires mondiales et de la diplomatie internationale, ainsi que l'occasion à nulle autre pareille de manier des textes variés souvent très médiatisés et de se spécialiser dans des domaines qui les intéressent.

Pour produire le niveau de qualité attendu, les traducteurs et traductrices de l’ONU doivent : 

  • Comprendre parfaitement le sujet et la nature des documents qu’ils traduisent et en saisir toutes les nuances politiques;  
  • Établir des traductions exactes et complètes restituant à la fois le sens et le ton de l’original; 
  • Assurer la cohérence des documents d’une même série en vérifiant la terminologie officielle, en recherchant les termes techniques ou la phraséologie en vigueur et en consultant les références appropriées; 
  • Respecter le style et les usages établis dans leur service de traduction.  

 

Ressources