Mobiliser l'audience
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Mobiliser l'audience
L’écoute de la radio nous permet souvent d’affirmer quand un texte nous est lu. Il sonne de façon monotone et peu convaincante. Dans une conférence internationale, les représentants parlent habituellement à partir d’un texte préparé, et l’enjeu est donc de ne pas le faire entendre et d’éviter un rendu plat et peu attrayant.
Une partie de la réponse est d’établir un contact visuel avec l’audience ou, s’il est impossible de fixer les autres représentants, au moins de regarder le président. Il faut combiner des regards délibérés et expressifs avec des pauses significatives pour donner vie à une déclaration. Il convient de penser aux mots à accentuer, à la fois pour aider l’audience à comprendre et pour souligner les choses importantes.
Certains représentants arrivent bien à mémoriser leurs déclarations et à les prononcer avec une spontanéité apparente; d’autres, à les lire sans le montrer, que ce soit dans leurs voix ou leurs mouvements.
La vitesse
Les orateurs inexpérimentés ont tendance à parler trop vite. Ceci est particulièrement mauvais dans les conférences internationales. Les interventions doivent être plus lentes avec des pauses plus longues que dans la conversation normale.
Les représentants veulent capter l’attention de leur audience mais celle-ci va « déconnecter » si la déclaration est trop rapide. Certains écoutent dans une langue qui n’est pas la leur et ils vont mieux comprendre si la déclaration est plus lente.
Des pauses appropriées sont aussi importantes pour les mêmes raisons. Elles aident à la compréhension, spécialement pour ceux qui écoutent une langue qui n’est pas la leur ou n’est pas celle de celui qui parle.
Il est de loin préférable de raccourcir une déclaration, même en sacrifiant des éléments importants, que de parler trop vite au risque de na pas être compris.
Dans les réunions officieuses, il est possible de parler un peu plus vite, mais n’oubliez pas que la compréhension nécessite des pauses et du rythme.
L’émotion
Pour captiver une audience, il est important de se montrer motivé. Le sentiment qui transmet le mieux un message et le fait raisonner est la sincérité. Communiquer avec sincérité permet au message de passer plus facilement les différences culturelles et les divisions politiques.
Une émotion encore plus facile à transmettre au-delà des différences culturelles, mais qui conduit rarement à un résultat constructif, est la colère. En donnant l’impression d’être en colère ou simplement irrité, un représentant prend le risque de s’aliéner l’audience. Certains peuvent penser que l’orateur a perdu le contrôle et n’agit en conséquence pas rationnellement. De plus, l’audience va interpréter cette telle attitude comme défavorable à une possibilité d’accord et dès lors à ses propres objectifs pour la conférence.
Entre la très désirable sincérité et la dommageable colère, il y a la passion. Dans des cas extrêmes, une passion bien contrôlée dans une intervention pour une cause (avec laquelle les autres peuvent s’identifier) peut être un bon atout.
Mais, manifestée trop souvent, pour des causes qui ne la justifient pas, et non contenue par un sens du réalisme et le souci de prendre en compte les préoccupations des autres, elle devient rapidement négative et fait obstacle à la capacité d’influencer la conférence.
Ce sont les autres représentants qui jugent, avec leurs propres sympathies et valeurs, si ces lignes ont été dépassées. La conclusion : la passion peut être source d’inspiration mais dans la plupart des situations, mieux vaut la dissimuler.
La solennité
Comme noté précédemment, la dignité (car un représentant incarne une nation entière) et la conformité aux coutumes et règles connues par l’audience (qui la souhaite donc et la considère comme une marque de respect) sont essentielles. Le niveau de solennité dans une conférence varie au fur et à mesure du déroulement : les cérémonies d’ouverture et de clôture et le Débat général tendent à être plus formels, alors que le passage en commission l’est moins et que les réunions en petits groupes encore moins. Ceci est valable pour le style des déclarations de même que pour les autres aspects. Une constante demeure cependant, à savoir la politesse traditionnelle, qui consiste à tout le temps faire preuve de respect pour les autres délégations, en tant qu’individus et pour les gouvernements, les Etats, les nations et les causes qu’elles représentent.