Qu’est-ce que l’objectif 14 – la vie aquatique ?
L’objectif 14 vise la conservation et l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines. L’existence humaine et la vie sur terre sont tributaires d’océans et de mers en bonne santé.
L’océan fait partie intégrante de notre vie sur terre. Répartis sur trois quarts de la surface de la terre, les océans et les mers contiennent 97 % de l’eau de la planète et représentent 99 % de l’espace vital de la planète en volume.
Ils fournissent des ressources naturelles essentielles, notamment des aliments, des médicaments, des biocarburants et d’autres produits, contribuent à la décomposition et à l’élimination des déchets et de la pollution, et leurs écosystèmes côtiers agissent comme des tampons pour réduire les dommages causés par les tempêtes. Ils constituent également le plus grand puits de carbone de la planète.
Il est inquiétant de constater que la pollution marine atteint des niveaux extrêmes, avec plus de 17 millions de tonnes métriques qui encombraient les océans en 2021, un chiffre qui devrait doubler ou tripler d’ici 2040. Le plastique est le type de pollution des océans le plus nocif.
Actuellement, le ph moyen de l’océan est de 8,1, soit environ 30 % plus acide qu’à l’ère préindustrielle. L’acidification des océans menace la survie de la vie marine, perturbe le réseau alimentaire et compromet les services vitaux fournis par les océans ainsi que notre propre sécurité alimentaire.
L’avenir durable passe par une gestion prudente de cette ressource mondiale essentielle. Il s’agit notamment d’accroître le financement de l’océanographie, d’intensifier les efforts de conservation et d’inverser d’urgence la tendance des changements climatiques afin de préserver le plus grand écosystème de la planète. Les efforts actuels de protection ne répondent pas encore au besoin urgent de sauvegarder cette ressource vaste, mais fragile.
Pourquoi ?
Les océans sont le support vital de notre planète et régulent le système climatique mondial. Il s’agit du plus grand écosystème du monde ; ils hébergent près d’un million d’espèces connues et contiennent un vaste potentiel encore inexploité.
Les océans et les pêcheries continuent de répondre aux besoins économiques, sociaux et environnementaux de la population mondiale. Malgré l’importance capitale de la conservation des océans, des décennies d’exploitation irresponsable ont conduit à un niveau de dégradation alarmant.
Quel est donc le problème ?
Les océans absorbent environ 23 % du co2 produit par les humains et atténuent les impacts du réchauffement climatique. Les océans ont également absorbé plus de 90 % de l’excès de chaleur dans le système climatique. La chaleur des océans atteint des niveaux record, provoquant des vagues de chaleur marine généralisées, menaçant les riches écosystèmes et tuant les récifs coralliens du monde entier.
L’augmentation du nombre de débris dans les océans du monde entier a également un impact environnemental et économique majeur. Chaque année, on estime que 5 à 12 millions de tonnes métriques de plastique pénètrent dans les océans, ce qui coûte environ 13 milliards de dollars par an, y compris les coûts de nettoyage et les pertes financières subies par les pêcheries et d’autres secteurs d’activité. Environ 89 % des déchets plastiques trouvés au fond des océans sont des articles à usage unique tels que les sacs en plastique.
Environ 80 % de l’ensemble du tourisme se déroule dans les zones côtières. L’industrie du tourisme lié aux océans génère une croissance estimée à 134 milliards de dollars par an et, dans certains pays, elle représente déjà plus d’un tiers de la main-d’œuvre.
S’il n’est pas géré avec la plus grande attention, le tourisme peut constituer une menace majeure pour les ressources naturelles dont il dépend, ainsi que pour la culture et l’industrie locales.
Quel est le lien entre l’océan et notre santé ?
La santé des océans est intimement liée à notre santé. La diversité des espèces présentes dans les océans est très prometteuse pour les produits pharmaceutiques.
En outre, la pêche marine fournit 57 millions d’emplois dans le monde et constitue la principale source de protéines pour plus de 50 % de la population des pays les moins avancés.
Que pouvons-nous donc faire ?
Pour les zones de haute mer et d’eaux profondes, la durabilité ne peut être atteinte que par une coopération internationale accrue pour protéger les habitats vulnérables. La mise en place de systèmes complets, efficaces et équitablement gérés de zones protégées par l’état devrait être poursuivie afin de conserver la biodiversité et d’assurer un avenir durable à l’industrie de la pêche.
Par exemple, l’accord sur la biodiversité au-delà des juridictions nationales, conclu en 2023, fournit un cadre juridique pour toutes les activités menées dans les océans et les mers.
Au niveau local, nous devrions faire des choix respectueux des océans lorsque nous achetons des produits ou consommons des aliments dérivés des océans et ne consommer que ce dont nous avons besoin. Il est essentiel de réduire notre consommation de plastique.

- L’océan est en état d’urgence car l’eutrophisation, l’acidification, le réchauf- fement et la pollution plastique grandissants qu’il subit nuisent à sa santé. En outre, la tendance alarmante à la surpêche persiste, entraînant l’épuise- ment de plus d’un tiers des stocks mondiaux de poissons.
- Bien que l’expansion des aires marines protégées, la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, l’interdiction des subventions à la pêche et le soutien aux petits pêcheurs aient progressé, les mesures n’avancent pas à la vitesse ou à l’échelle requises pour atteindre l’objectif 14.
- Pour enrayer ces tendances, il est impératif de conduire une action mon- diale rapide et coordonnée. Il faut pour cela accroître le financement des sciences océaniques, intensifier les efforts de conservation, faire progres- ser les solutions fondées sur la nature et les écosystèmes, s’attaquer aux interconnexions et aux répercussions des pressions anthropiques, et in- verser de toute urgence le cours des changements climatiques pour sauvegarder le plus grand écosystème de la planète.
14.1 D’ici à 2025, prévenir et réduire nettement la pollution marine de tous types, en particulier celle résultant des activités terrestres, y compris les déchets en mer et la pollution par les nutriments
14.2 D’ici à 2020, gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d’éviter les graves conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans
14.3 Réduire au maximum l’acidification des océans et lutter contre ses effets, notamment en renforçant la coopération scientifique à tous les niveaux
14.4 D’ici à 2020, réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices et exécuter des plans de gestion fondés sur des données scientifiques, l’objectif étant de rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible, au moins à des niveaux permettant d’obtenir un rendement constant maximal compte tenu des caractéristiques biologiques
14.5 D’ici à 2020, préserver au moins 10 % des zones marines et côtières, conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles
14.6 D’ici à 2020, interdire les subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, supprimer celles qui favorisent la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et s’abstenir d’en accorder de nouvelles, sachant que l’octroi d’un traitement spécial et différencié efficace et approprié aux pays en développement et aux pays les moins avancés doit faire partie intégrante des négociations sur les subventions à la pêche menées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce
14.7 D’ici à 2030, faire mieux bénéficier les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés des retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines, notamment grâce à une gestion durable des pêches, de l’aquaculture et du tourisme
14.a Approfondir les connaissances scientifiques, renforcer les capacités de recherche et transférer les techniques marines, conformément aux Critères et principes directeurs de la Commission océanographique intergouvernementale concernant le transfert de techniques marines, l’objectif étant d’améliorer la santé des océans et de renforcer la contribution de la biodiversité marine au développement des pays en développement, en particulier des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés
14.b Garantir aux petits pêcheurs l’accès aux ressources marines et aux marchés
14.c Améliorer la conservation des océans et de leurs ressources et les exploiter de manière plus durable en application des dispositions du droit international, énoncées dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui fournit le cadre juridique requis pour la conservation et l’exploitation durable des océans et de leurs ressources, comme il est rappelé au paragraphe 158 de « L’avenir que nous voulons »
- Département des pêches et de l’aquaculture de la FAO
- Gestion des écosystèmes du Programme des Nations Unies pour l’environnement
- Convention sur la diversité biologique
- ONU Océans [EN]
- Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO
- PNUD: Eau et Océans
- Division des Affaires maritimes et du Droit de la mer de l’ONU [EN]