À l’issue d’un conflit, les postes de police, les tribunaux et les prisons sont souvent dilapidés et parfois totalement détruits. Des archives juridiques vitales et d’autres documents essentiels ont généralement été perdus. Le plus souvent, la magistrature n’est guère indépendante et les magistrats sont mal payés, lorsqu’ils le sont, ce qui favorise la corruption. Les prisons souffrent d’une surpopulation extrême, d’un manque de nourriture, de l’absence de soins médicaux et du manque d’hygiène. Les interventions politiques sont souvent fréquentes et les mécanismes de contrôle inexistants ou partiaux. L’absence d’institutions fonctionnelles garantes de l’état de droit est une des causes principales de la poursuite des conflits violents.
Le système des Nations Unies mène une action simultanée dans les domaines de la police, de la justice et de l’administration pénitentiaire et déploie des spécialistes de ces trois domaines lors des situations de conflit et de sortie de conflit. Il travaille avec les autorités nationales pour élaborer des plans exhaustifs prévoyant la reconstruction ou la construction de postes de police, tribunaux et prisons, et pour renforcer les capacités nationales et les ressources humaines nécessaires pour assurer le fonctionnement de ces institutions. Les opérations de maintien de la paix et missions politiques spéciales des Nations Unies apportent un appui crucial aux autorités nationales aux fins du rétablissement des institutions policière, judiciaire et pénitentiaire au sortir des conflits. Elles contribuent également à l’élaboration de stratégies visant à rétablir, dans le domaine de la justice, des institutions viables et inclusives susceptibles de contribuer à une paix durable en assurant le règlement pacifique des différends et la sécurité. Leurs activités contribuent à faire cesser les violences, à aider les victimes à obtenir réparation, à engager la responsabilité pénale des auteurs de violations dans le cadre de procès équitables et à assurer la sûreté, la sécurité et l’humanité des conditions de détention, contribuant ainsi à améliorer la confiance de la population dans des mécanismes de l’état de droit.
En septembre 2012, le Secrétaire général a chargé le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de la direction de la Cellule mondiale de coordination des activités policières, judiciaires et pénitentiaires de promotion de l’état de droit au lendemain de conflits et d’autres crises. La Cellule vise à permettre au Siège de l’ONU de fournir de meilleurs services dans les domaines de la police, de la justice et de l’administration pénitentiaire aux missions de maintien de la paix et missions politiques spéciales, et hors du cadre des missions. La Cellule s’efforce de mettre au point des méthodes de travail plus intégrées pour améliorer la coopération entre le DOMP, le PNUD, les partenaires actifs sur place comme le HCR et ONU-Femmes, et l’ensemble du système des Nations Unies.