Dans le cadre de son rayonnement et de son engagement dans le domaine numérique, l’Impact Universitaire des Nations Unies organise une série de dialogues avec des universitaires, des éducateurs, des chercheurs et des étudiants pour discuter des priorités pour l’avenir, des obstacles à leur réalisation et du rôle de la coopération universitaire mondiale pour relever les défis mondiaux. Le 24 juin 2021, Le 24 juin 2021, l’Impact Universitaire des Nations Unies a organisé le dernier webinaire de sa série de dialogues numériques intitulé « la COVID-19 et l’emploi des jeunes ».

Pour célébrer la Journée mondiale des compétences des jeunes, le 15 juillet, le webinaire de l’Impact Universitaire des Nations Unies a examiné l’impact socio-économique de la pandémie de COVID-19 sur les jeunes, en particulier sur les possibilités d’emploi et la perception qu’ont les étudiants de leurs perspectives de carrière. Il s’est penché sur l’examen des meilleures pratiques, des défis et des solutions potentielles ainsi que sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur face à cette situation. Les intervenants se sont concentrés sur les principaux obstacles actuels à l’emploi des jeunes.

M. Sher Singh Verick, responsable de l’unité des stratégies de l’emploi au sein du service de l’emploi, des marchés du travail et de la jeunesse de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a entamé la discussion en s’appuyant sur les points clés du récent rapport de l’OIT (qui peut être complété par le présent dossier statistique de l’OIT) sur l’impact mondial de la pandémie de COVID-19, en soulignant plus particulièrement la façon dont le taux d’emploi des jeunes a diminué plus que celui des autres groupes d’âge, notamment dans les pays à revenu intermédiaire. M. Verick a également indiqué que les jeunes femmes ont été plus durement touchées, et que ces facteurs ont conduit les jeunes à se retirer du marché du travail. Il a par ailleurs souligné la nécessité d’accroître le déploiement des vaccins dans les pays à revenus moyens et faibles afin de donner aux économies la possibilité de redémarrer et aux jeunes de retrouver un emploi.

Tout en soulignant ces points, M. Muhammad Shah, directeur du Centre national d’incubation - Quetta à l’Université du Baloutchistan des technologies de l’information, de l’ingénierie et des sciences de la gestion (Pakistan), qui est également le centre des ODD de l’UNAI pour l’objectif 8 : travail décent et croissance économique, a évoqué la nécessité de trouver des solutions aux obstacles croissants à l’emploi que rencontrent les jeunes. M. Shah a évoqué le rôle des universités dans la promotion de l’esprit d’entreprise et de l’innovation, afin que les jeunes puissent créer leurs propres emplois et ne pas dépendre des marchés du travail traditionnels. Ces compétences aideront également les jeunes à naviguer dans le paysage de l’emploi imprévisible et peu familier que nous connaissons aujourd’hui. Il a attiré l’attention sur le type de compétences qui comptent et que les universités devraient soutenir, comme les compétences non techniques et l’intelligence émotionnelle.

Malgré les défis liés à la pandémie en cours, ce n’est pas la première crise en termes d’emploi, mais la deuxième au cours des deux dernières décennies, après la crise financière mondiale de 2007, comme l’a souligné Mme Azita Berar, fondatrice du Global Network of Policy Research on Youth Transitions, présidente du conseil d’administration de l’Institut de recherche des Nations unies pour le développement social et responsable du service politique à l’OIT. Elle a souligné que cette crise était toutefois différente, car elle n’avait pas seulement un impact sur l’emploi, mais aussi sur l’éducation et sur la transition entre l’éducation et l’emploi. Mme Berar a insisté sur le fait qu’il est essentiel de créer des emplois décents pour les jeunes, et non pas seulement des emplois. Elle a terminé sur une note positive, soulignant le nouvel élan pour aborder les changements de politique à l’avenir, et la présence et la collaboration accrues entre le secteur privé et le secteur public à l’avenir.

Le Dr Nader Kabbani, directeur de recherche au Brookings Data Center et auteur d’une note de synthèse sur l’emploi des jeunes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a repris les arguments déjà avancés au cours de la discussion et a continué à mettre en avant les données qui suggèrent que la pandémie a exacerbé les inégalités dans le monde. L’utilisation massive de la technologie observée pendant la pandémie n’a fait qu’accentuer ce fossé, puisque la « fracture numérique » s’est creusée à la fois entre les pays et à l’intérieur des pays. Le Dr Kabbani a également souligné l’importance des compétences et la manière dont elles peuvent constituer une voie réelle vers un meilleur accès à l’emploi. Il a également mentionné aux jeunes de ne pas s’inquiéter de gravir si vite les échelons de la carrière et de trouver quelque chose qui les intéresse, plutôt que d’être poussés à accepter un emploi.

Enfin, le Dr Golo Henseke, qui travaille en tant qu’agent de recherche et chercheur principal du projet COVID-19 - Youth Economic Activity and Health Monitor à l’Institute of Education, University College London (Royaume-Uni), a mentionné l’effet néfaste que toutes les inquiétudes entourant l’emploi et les carrières peuvent avoir sur les jeunes et les jeunes diplômés, et comment les jeunes sont plus isolés que jamais, comme une conséquence directe de la pandémie en cours. Le Dr Henseke a également évoqué l’importance cruciale des compétences et du soutien renforcé à la formation professionnelle lorsqu’il s’agit de trouver la meilleure façon d’aider les jeunes à sortir de cette crise. Toutefois, il a averti l’auditoire que la crise de l’emploi que l’on observe aujourd’hui ne peut être résolue par une simple amélioration des compétences. Elle nécessite au contraire une approche plus systémique.