Anciens Secrétaires généraux de l'ONU

Kurt Waldheim

Kurt Waldheim

Kurt Waldheim a ocupé les fonctions de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies de 1972 à 1981.

M. Kurt Waldheim a entamé son deuxième mandat de cinq ans en tant que Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, le 1er janvier 1977. Sur recommandation unanime du Conseil de sécurité, l'Assemblée générale l'avait, par acclamation, réélu à ce poste le 8 décembre 1976.

Au cours de son premier mandat (1er janvier 1972-31 décembre 1976), M. Waldheim a participé de très près à toutes les principales activités de l'Organisation des Nations Unies - politique, économiques, sociales et administratives. En quête de solutions pacifiques aux problèmes internationaux, il s'est rendu dans le sous-continent sud-asiatique, au Moyen-Orient, à Chypre, au Sahara occidental, en Namibie et dans d'autres zones de crise. Il a organisé et supervisé la mise en place et les opérations au jour de jour des forces de maintien de la paix en Egypte et sur les Hauteurs du Golan. A la recherche d'un règlement de la situation au Moyen-Orient, il a maintenu des contacts constants avec toutes les parties au conflit, tant en se rendant dans les pays intéressés qu'en engageant des consultations à New York avec leurs ambassadeurs. Il a également présidé à Genève, en décembre 1973, la Conférence de la paix sur le Moyen-Orient.

A Chypre, le Secrétaire général s'est inlassablement occupé de la conduite des opérations de maintien de la paix et des négociations visant à aboutir à un règlement juste et durable. A l'occasion de sa première visite à Chypre, en 1973, il a réuni les représentants des deux communautés, M. Glafcos Clerides et M. Rauf Denktash, de manière à relancer les pourparlers intercommunautaires. En août 1974, aussitôt après les tragiques événements de l'été, il est retourné à Chypre pour y inspecter la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix. A cette occasion, il s'est personellement occupé de réunir M. Clerides et M. Denktash, pour leur permettre de reprendre contact et d'examiner certains problèmes humanitaires.

Depuis 1975, M. Waldheim est chargé par le Conseil de sécurité d'une mission de bons offices, qui l'a amené à organiser, sous ses auspices, six séries d'entretiens entre les représentants des deux communautés. En janvier 1978, le Secrétaire général s'est rendu en Turquie, à Chypre et en Grèce pour y discuter de la reprise des négociations.

Dès le début de son premier mandat, M. Waldheim a fait preuve d'une conscience aigüe des problèmes qui se posent au monde en développement. En juillet 1972, il déclarait devant le Conseil économique et social : "Dans bien des pays, la misère et le chômage sont à ce point généralisés qu'ils constituent en eux-mêmes des obstacles au développement. Il n'est plus possible de faire fond sur l'hypothèse facile selon laquelle les masses populaires finiront par s'assimiler dans le secteurs moderne. [de l'économie] en expansion, qui leur assurera un niveau de vie décent".

En 1974, à la sixième session extraordinaire de l'Assemblée générale, M. Waldheim a lancé un appel en faveur d'une coopération multilatérale à l'échelle mondiale, pour "promouvoir des transformations réelles, manifestes et axées sur l'humain". L'année suivante, à l'occasion de la septième session extraordinaire, il soulignait que "le défi le plus grand auquel se mesurent la sagesse politique et la vision internationale, c'est de réduire l'écart entre riches et pauvres... Il n'est pas de stabilité possible dans une société où quelques-uns détiennent la richesse, tandis que la majorité vit dans la misère, sans espoir".

En mai 1976, à Nairobi, au cours de la quatrième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Secrétaire général, parlant de la nécessité urgente d'instaurer un nouvel ordre économique international, soulignait que "toutes les nations, développées et en développement, ont pour intérêt commun de relever les défis qui se posent aujourd'hui".

Chaque année, à l'ouverture de la session du Conseil économique et social, le Secrétaire général présente une analyse des problèmes de l'économie mondiale et passe en revue les principaux faits touchant la coopération internationale dans divers secteurs critiques. Il a prononcé des allocutions à l'occasion de plusieurs conférences internationales, convoquées sous les auspices des Nations Unies et consacrées à des thèmes divers ; environnement (Stockholm, 1972), population (Bucarest, 1974), alimentation (Rome, 1974), Année internationale de la femme (Mexico, 1975), établissements humains (Vancouver, 1976) et droit de la mer. Outre ses responsabilités administratives courantes et ses fonctions de coordonnateur du système des Nations Unies, M. Waldheim, en vertu des responsabilités humanitaires spéciales qui incombent à l'Organisation, s'est rendu dans la région soudano-sahélienne frappée par la sécheresse, ainsi qu'au Bangladesh, où s'est déroulée la plus grande opération de secours qu'ait jamais lancée l'Organisation des Nations Unies. Il n'a en outre jamais cessé de se préoccuper des activités humanitaires et de secours liées aux conséquences de la guerre dans la péninsule indochinoise.

Le Secrétaire général assiste régulièrement aux réunions au sommet des groupes régionaux et des groupes non alignés, ainsi qu'à de nombreuses et importantes réunions internationales, tant dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies qu'à l'extérieur.

En acceptant un deuxième mandat de l'Assemblée générale, M. Waldheim a déclaré que le métier de Secrétaire général "est sans nul doute l'un des plus passionnants qui soient, mais aussi l'un des plus décourageants." Dans l'Introduction à son Rapport sur l'activité de l'Organisation, il a écrit : "En définitive, le succès ou l'échec de cette expérience exaltante dépendra uniquement de l'attachement des Etats Membres aux idéaux et aux objectifs de la Charte, et de la persévérance qu'ils mettront à atteindre ces idéaux et objectifs en dépit des revers et des déceptions."

Kurt Waldheim est un juriste et un diplomate de carrière. Docteur en droit de l'Université de Vienne, il est également diplômé de l'Académie consulaire de cette ville. Entré dans la carrière diplomatique en 1945, M. Waldheim a occupé de 1948 à 1951 le poste de Premier Secrétaire à la Légation d'Autriche à Paris et, de 1951 à 1955, il a dirigé le Département du personnel du Ministère des affaires étrangères. En 1955, il a été nommé Observateur permanent de l'Autriche auprès de l'Organisation des Nations Unies et dans le courant de la même année, lorsque son pays a été admis à l'Organisation, il est devenu Chef de la Mission autrichienne.

De 1956 à 1960, M. Waldheim a représenté l'Autriche au Canada, d'abord comme Ministre plénipotentiaire, puis comme Ambassadeur. De 1960 à 1962, il a dirigé le Département politique pour l'Ouest au Ministère autrichien des affaires étrangères, puis est devenu Directeur général des affaires politiques de ce même ministère, poste qu'il a occupé jusqu'en juin 1964.

De 1964 à 1968, M. Waldheim a été Représentant permanent de l'Autriche auprès de l'Organisation des Nations Unies. Pendant cette période, il a présidé le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique et, en 1968, il a été élu Président de la première Conférence des Nations Unies sur l'exploration et les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique.

De janvier 1968 à avril 1970, M. Waldheim a été Ministre fédéral des affaires étrangères de l'Autriche. Après son départ du gouvernement, il a été élu à l'unanimité Président du Comité des garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique, et en octobre 1970 il est redevenu Représentant permanent de son pays auprès de l'ONU, poste qu'il a occupé jusqu'à son élection comme Secrétaire général de l'Organisation.

Le Secrétaire général est né à Sankt Andrä-Wörden, près de Vienne, le 21 décembre 1918. Il est marié et a un fils et deux filles. M. Waldheim et l'auteur d'un ouvrage sur la politique extérieure de l'Autriche intitulé "Le miracle autrichien", publié en allemand, en anglais et en français, et d'un livre sur ses expériences à l'ONU, intitulé "Un métier unique au monde". Ecrit en français, ce livre sera également publié dans d'autres langues.

M. Waldheim est décédé le 14 juin 2007 à Vienne (Autriche), à l'âge de 88 ans.