Le génocide à Srebrenica
La guerre qui a suivi l'éclatement de l'ex-Yougoslavie a fait plus de 100 000 morts en Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995, principalement des Bosniaques musulmans. Plus de deux millions de personnes ont également été déplacées.
Le massacre de Srebrenica a marqué l'un des chapitres les plus sombres de cette guerre.
En juillet 1995, l'armée des serbes de Bosnie a pris le contrôle de Srebrenica - qui avait été déclarée zone de sécurité en vertu de la résolution 819 du Conseil de sécurité des Nations Unies - et y a brutalement assassiné des milliers d'hommes et d'adolescents. La population bosniaque musulmane encore présente à Srebrenica - environ 25 000 femmes, enfants et personnes âgées - a été transférée de force hors de l'enclave.
Il s'agit du plus grand massacre perpétré en Europe depuis l'Holocauste.
À ce jour, peu d'événements ont été qualifiés de génocide par les organes judiciaires compétents. La Cour internationale de justice (CIJ) et le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY)
ont reconnu le massacre des musulmans bosniaques de Srebrenica par l'armée de la Republika Srpska comme un acte de génocide.
À la mémoire des victimes
Le génocide a laissé de profondes cicatrices dans la mémoire des survivants, des familles des victimes et de la société bosniaque et herzégovine en général, créant des obstacles durables à la réconciliation entre les différents groupes ethniques du pays.
L'année 2025 marquera le trentième anniversaire du génocide de Srebrenica, au cours duquel au moins 8 372 personnes ont perdu la vie, des milliers ont été déplacées et des familles et des communautés ont été dévastées.
Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, a exprimé son inquiétude face aux nombreux actes de révisionnisme concernant les atrocités perpétrées pendant le conflit de 1992 à 1995, notamment la négation du génocide de Srebrenica et la glorification des criminels de guerre condamnés.
Une journée de réflexion et de commémoration
En mai 2024, l'Assemblée générale des Nations Unies, dans une résolution présentée par l'Allemagne et le Rwanda, a désigné le 11 juillet comme la Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica en 1995.
L'Assemblée a également prié le Secrétaire général de mettre en place un programme d’activités de sensibilisation intitulé « Le génocide de Srebrenica et l’Organisation des Nations Unies », en commençant par les préparatifs du trentième anniversaire en 2025.
Elle condamne sans réserve toute négation de l’historicité du génocide commis à Srebrenica et invite instamment les États Membres à préserver les faits établis, notamment au moyen de leur système éducatif, en élaborant des programmes appropriés, y compris dans le cadre du devoir de mémoire, afin de prévenir le négationnisme et le révisionnisme, ainsi que la survenue de génocides à l’avenir.
La cérémonie inaugurale sera marquée par un événement commémoratif de haut niveau, organisé par la mission permanente de la Bosnie-Herzégovine, dans la salle de l'Assemblée générale des Nations Unies à 11 heures (heure de New York) le 11 juillet 2024.
Vidéos
Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie se souvient : le génocide de Srebrenica (1995-2015)
Ressources
- Résolution de l'Assemblée générale proclamant la journée (A/RES/78/282)
- Rapport présenté en 1999 par le Secrétaire général : La chute de Srebrenica (A/54/549)
- Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger
- Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie