Illustration d'une personne recroquevillée, se protégeant d'un écran de téléphone duquel sortent deux mains agressives
Les mots blessent : le harcèlement en ligne est une réalité. Derrière chaque écran se cache une personne réelle. Faites toujours preuve de bienveillance.
Photo :Deagreez/AdobeStock

Aujourd’hui, comme nous le rappelle le thème de cette année, les discours de haine se propagent plus vite et plus loin que jamais, amplifiés par l’intelligence artificielle. Des algorithmes et des plateformes numériques intégrant et reproduisant les préjugés diffusent des contenus toxiques et créent de nouveaux espaces de harcèlement et de violence.  

António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies

Les discours de haine et l'intelligence artificielle

L'effet dévastateur de la haine n'est pas nouveau, mais son ampleur et son impact se sont accrus avec les nouvelles technologies de communication, faisant des discours d'incitation à la haine un outil fréquent de diffusion des idéologies de division à l'échelle mondiale. Si rien n'est fait pour y remédier, les discours de haine compromettent la paix et le développement en alimentant les conflits et les violations des droits de l'homme. Les Nations Unies mobilisent depuis longtemps les efforts contre la haine pour défendre les droits humains et promouvoir un état de droit, reconnaissant les répercussions des discours de haine dans des domaines tels que la consolidation de la paix, l'égalité des sexes et l'aide à la jeunesse.

Les Nations Unies définissent le discours de haine comme tout type de communication, qu’il s’agisse d’expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité. Souvent, ces discours sont à la fois le résultat et la cause de l’intolérance et de la haine et peuvent être, dans certains cas, dénigrants et source de divisions.

Le Plan d'action souligne le rôle essentiel des partenariats impliquant les entreprises de la tech et des réseaux sociaux, en particulier l'utilisation de l'IA, dans la lutte contre les discours de haine. Si l'IA offre des outils précieux pour l'alerte précoce et la prévention des conflits, elle présente également des risques si elle n'est pas encadrée par des garanties en matière de droits fondamentaux. En réponse, les États Membres ont donné la priorité à la gouvernance de l'IA par le biais du Pacte numérique mondial et se sont réengagés à lutter contre les discours de haine en ligne.

Contexte

En juillet 2021, l'Assemblée générale des Nations Unies a souligné les préoccupations mondiales concernant « propagation et la prolifération exponentielles des discours de haine » dans le monde et a adopté une résolution sur la « promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la tolérance ».

Cette résolution reconnait la nécessité de lutter contre la discrimination, la xénophobie et les discours de haine et appelle tous les acteurs pertinents - et notamment les États - à accroitre leurs efforts pour lutter contre ce phénomène, conformément au droit international des droits de l'homme.

Cette résolution proclame le 18 juin Journée internationale de la lutte contre les discours de haine, qui sera célébrée pour la première fois en 2022.

Pour cette observance, les Nations Unies invitent les gouvernements, les organisations internationales, les groupes de la société civile et les individus à organiser des événements et des initiatives de promotion des stratégies permettant d'identifier et de lutter contre les discours de haine. Le Président de l'Assemblée générale a convoqué une réunion informelle de haut-niveau pour la première célébration de la Journée internationale, le 20 juin 2022 à 10 heures (heure de New York) dans la salle de l'Assemblée générale à New York.

Que ce soit en tant qu'États membres, secteur privé, médias et sociétés Internet, chefs religieux, éducateurs, acteurs de la société civile, personnes touchées par le discours de haine, jeunes ou simplement en tant qu'individu, nous avons tous le devoir moral de dénoncer fermement les instances du discours de haine et jouons un rôle crucial dans la lutte contre ce fléau.

Pourquoi s'attaquer au discours de haine ?

Étant donné que la diffusion de propos haineux peut être un signe avant-coureur de violence, notamment d’atrocités criminelles, limiter les discours de haine pourrait contribuer à atténuer leur incidence.

 

Ce n'est jamais juste un commentaire. Surmontez la haine.

Comment faire face aux discours de haine

Il peut parfois être difficile d'évaluer si un commentaire est considéré comme un discours de haine, en particulier lorsqu'il est exprimé dans le monde virtuel. Il peut également sembler accablant d'essayer de gérer un contenu manifestement haineux. Cependant, il existe de nombreuses façons de prendre position, même si vous n'êtes pas personnellement victime d'un discours de haine. Et vous pouvez faire la différence.

Découvrez la campagne #NonàLaHaine en téléchargeant la fiche d'information.

Plus d'informations

Événements

Discours de haine et intelligence artificielle : Construire des coalitions pour reconquérir des espaces inclusifs et sûrs, exempts de haine

Date : Lundi 16 juin 2025

Heure : De 10 heures à 13 heures (heure de New York)

Place: Salle de conférence n°5 • Nations Unies, New York

La Mission permanente du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies, le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide des Nations Unies, le Centre des droits de l'homme de l'Université d'Essex et le Garden of the Righteous Worldwide organisent le quatrième événement de haut niveau sur la lutte contre les discours de haine, qui met en lumière l'intersection entre les discours de haine et l'intelligence artificielle.

Ressources

Journées internationales connexes

Le rôle préventif de l'éducation

dessin d'un livre ouvert entouré de bulles de dialogue et d'ampoules

Il est plus facile de s'attaquer à la rhétorique de la haine, que ce soit en ligne ou dans la vie réelle, lorsque l'on dispose de connaissances et de compétences suffisantes pour identifier et contrecarrer les discours de haine. La campagne des Nations Unies #NonÀLaHaine donne des indications sur la manière d'apprendre et de partager les connaissances sur les questions liées à la lutte contre le discours de haine.

La Conseillère spéciale pour la prévention du génocide

Pour prévenir les atrocités criminelles, il est extrêmement important de comprendre leurs causes profondes. Les crimes, tels que le génocide et les crimes contre l'humanité, ne sont pas des actes spontanés. Ils se développent comme un processus au fil du temps, au cours duquel il peut être possible d'identifier des signes avant-coureurs, y compris des discours de haine ciblant des groupes spécifiques. Par conséquent, le Bureau de la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide est le point focal pour la mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies contre le discours de haine.

Personne n'est né pour haïr

Haine, théories du complot et préjugés s'infiltrent dans nos sociétés et nous affectent tous. Nous sommes plus que jamais inondés d'informations - et de désinformations - en ligne et hors ligne. Mais personne n'est né pour haïr. La haine s'apprend et peut être désapprise. L'éducation pour tous en est la base. Il est essentiel d'apprendre à réfléchir de manière critique à ce que nous voyons et entendons, créons et partageons, ainsi que de fournir aux apprenants des compétences en matière de maîtrise des médias et de l'information afin qu'ils puissent s'opposer à ceux qui prônent la haine.

Portrait d'une femme souriante servant de lien vers la page des célébrations des Nations Unies

Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources.