Vanessa Nakate a commencé ses activités de militante pour le climat en 2018. La crise climatique représente l’une des plus grandes menaces pour la vie de nombreux Ougandais – Vanessa Nakate a pris petit à petit conscience de ce phénomène et est devenue de plus en plus préoccupée pour les communautés particulièrement vulnérables aux effets paralysants du réchauffement de la planète

 

 

 

L’Ouganda, pays d’Afrique de l’Est enclavé et luxuriant, souvent appelé « la perle de l’Afrique », connaît depuis quelque temps déjà des conditions météorologiques défavorables : sécheresses prolongées dans le nord, glissements de terrain à l’est et inondations de plus en plus dévastatrices. Selon la Banque mondiale, aujourd’hui, les conséquences du changement climatique nuisent au développement durable du pays et mettent en péril les efforts déployés pour mettre fin à la pauvreté.    

« Si vous vous rendez à deux ou trois heures de Kampala dans une certaine communauté en milieu rural, vous comprendrez les difficultés rencontrées par la population pour trouver de l’eau et la manière dont ses récoltes s’épuisent en raison des conditions de sécheresse extrême », explique Vanessa, qui a rejoint le mouvement « Fridays for Future » en Ouganda et a créé l’initiative « Rise Up » pour faire entendre la voix des militants à travers l’Afrique.  

« S’agissant du continent africain, il est bien sûr en première ligne de la crise climatique, mais il ne fait pas la une des journaux du monde entier », indique Vanessa. 

L’Afrique ne produit qu’une infime partie des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pourtant, en raison du changement climatique, jusqu’à 118 millions de personnes extrêmement pauvres en Afrique risquent d’être exposées à des sécheresses, des inondations et des chaleurs extrêmes d’ici à 2030.

« En tant que militants issus de différentes régions d’Afrique, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les difficultés auxquelles l’Afrique doit faire face en matière de crise climatique soient mises en lumière et pour que les récits de divers militants issus de différentes régions d’Afrique soient également, vous savez, entendus. »

Vanessa fait partie des millions de militants déterminés qui exigent des responsables politiques et des personnes influentes qu’ils intensifient leurs efforts pour reconnaître la réalité et la gravité du changement climatique et agir en conséquence, en plaçant les droits de l’homme et la justice au cœur de tous les efforts. 

« Le changement climatique ne se résume pas à des statistiques. Il ne s’agit pas simplement de points de données. C’est plus que des objectifs de zéro émission nette. Le changement climatique concerne des personnes, des populations qui sont touchées en ce moment même », déclare la jeune femme de 25 ans. 

Prisonnières de la pauvreté, de nombreuses communautés dans le monde continuent de perdre le peu qu’elles ont dans leur lutte sans relâche pour faire face à la fréquence et à l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Selon les estimations, le changement climatique pourrait pousser jusqu’à 130 millions de personnes dans la pauvreté au cours des dix prochaines années, réduisant ainsi à néant des progrès de développement durement acquis. 

 

« De nombreuses communautés en première ligne de la crise climatique subissent déjà des pertes et des dommages. Les communautés ne sont pas en mesure de s’adapter à l’extinction, les communautés ne sont pas en mesure de s’adapter à la famine. La crise climatique pousse tant de personnes dans des endroits où ils ne peuvent plus s’adapter. »  

Vanessa, comme de nombreux militants et défenseurs faisant preuve de compassion, estime qu’il est nécessaire d’établir un fonds distinct pour aider les populations à se remettre des pertes et des dommages qu’elles subissent en raison des conséquences de la crise. 

« Voici certaines des injustices découlant de la crise climatique : les personnes qui n’ont pas provoqué cette crise, qui ne sont pas responsables de l’augmentation des émissions mondiales, ce sont elles qui sont en première ligne. C’est la voix de ces personnes que nous n’écoutons pas. Et ce sont ces personnes qui ne reçoivent pas de financement en faveur de l’action climatique pour l’atténuation du changement climatique, pour l’adaptation à celui-ci ou pour compenser les pertes et les dommages. »

 

 

« Vous savez, au final, le charbon ne se mange pas, le pétrole ne se boit pas. Et, encore une fois, une autre chose que l’une de mes amies, qui s’appelle Evelyn et qui est militante, répète souvent est que l’argent sera inutile sur une planète morte. » 

Selon les estimations des Nations Unies, rendre les infrastructures plus résistantes au climat peut avoir un rapport coûts-avantages d’environ 6:1, ce qui signifie que pour chaque dollar investi, six dollars peuvent être économisés – ce qui se traduit par davantage d’emplois, un meilleur accès à l’éducation et à l’innovation, une meilleure qualité de vie et des chances égales de prospérer.