Le 16 septembre, le monde célébrera la Journée internationale de la protection de la couche d’ozone. C’est ce jour-là, il y a 35 ans, que le Protocole de Montréal a été adopté. Il est considéré comme l’un des accords environnementaux les plus importants pour l’humanité.
Voyons à quel point cet accord était vital pour protéger la santé de notre planète et de toutes ses espèces, tout en réduisant les gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Qu’est-ce que la couche d’ozone ?
La couche d’ozone est un mince bouclier de gaz dans l’atmosphère terrestre qui protège la planète en absorbant les rayons ultraviolets (UV) du soleil, et qui aide ainsi à préserver toute vie sur la planète. Mais la couche d’ozone n’est pas à l’abri des activités humaines nocives. Elle a été détruite par un ensemble de gaz à effet de serre d’origine humaine connus sous le nom de substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO), parmi lesquelles les chlorofluorocarbones, que l’on peut trouver dans des produits d’usage courant tels que les climatiseurs, les réfrigérateurs et les bombes aérosol.
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Pourquoi est-elle importante ?
Tout dommage à la couche d’ozone a de multiples conséquences. Les substances nocives appauvrissant la couche d’ozone peuvent creuser un trou dans la couche d’ozone, et ainsi permettre aux rayons UV d’atteindre directement la Terre.L’exposition à long terme aux rayons UV menace la vie humaine – elle provoque des cancers de la peau, des maladies oculaires et d’autres problèmes de santé – et nuit gravement à la plupart des animaux, des plantes et des microbes. De plus, de nombreuses substances appauvrissant la couche d’ozone sont également de puissants gaz à effet de serre, qui contribuent aux changements climatiques en s’accumulant dans l’atmosphère et réchauffent la planète.
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Une crise évitée – le Protocole de Montréal et l’Amendement de Kigali
« Nous célébrons les 35 ans du Protocole de Montréal, qui a permis de protéger la couche d’ozone stratosphérique contre des substances chimiques synthétiques qui sont également à l’origine du réchauffement climatique », a déclaré le secrétaire général Antonio Guterres dans son message marquant la journée internationale.
Le Protocole de Montréal, adopté en 1987 et entré en vigueur en 1989, est considéré comme l’une des plus grandes réussites au monde en matière de traités environnementaux. « Grâce à un accord mondial, l’humanité a évité une catastrophe sanitaire majeure due aux rayons ultraviolets qui se déversent à travers un trou massif dans la couche d’ozone. », a-t-il ajouté.
Le Protocole fournit un ensemble de moyens pratiques pour éliminer les substances appauvrissant la couche d’ozone – y compris par des mesures strictes appliquées dans le monde entier pour contrôler les produits contenant ces substances chimiques.
En 2016, le Protocole a été modifié à Kigali pour éliminer également la production et l’utilisation des hydrofluorocarbones (HFC) – qui ont remplacé les substances appauvrissant la couche d’ozone, mais se sont avérés être des gaz à effet de serre plus puissants que le dioxyde de carbone, et néfastes pour le climat.
Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’accord a permis une réduction substantielle des émissions de substances appauvrissant la couche d’ozone au cours des deux dernières décennies, et les données indiquent que la couche d’ozone se régénère et devrait se rétablir d’ici au milieu de ce siècle.Le trou dans la couche d’ozone en Antarctique devrait se refermer d’ici aux années 2060, tandis que d’autres régions retrouveront encore plus tôt leurs valeurs d’avant les années 1980. À ce jour, près de 99 pour cent des substances appauvrissant la couche d’ozone ont été éliminées.
Les scientifiques ont également constaté que les efforts de protection de la couche d’ozone ont clairement ralenti le changement climatique, en évitant l’émission d’environ 135 milliards de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone entre 1990 et 2010. La réduction effective des HFC dans l’atmosphère permettra d’éviter jusqu’à 0,4 degré Celsius d’augmentation de la température mondiale d’ici 2100, tout en continuant à protéger la couche d’ozone.
Pour les êtres humains, le Protocole de Montréal a potentiellement contribué à éviter jusqu’à 2 millions de cas de cancer de la peau dans le monde chaque année d’ici 2030 et a induit des avantages pour la santé dont la valeur est estimée à 1 800 milliards de dollars, principalement concernant le traitement de cancers de la peau.
« Le Protocole de Montréal est prêt à progresser : protéger toute vie sur Terre, créer un environnement plus frais et sauvegarder la biodiversité pour aider à nourrir des populations croissantes », a affirmé Inger Andersen, directrice du PNUE, dans son message à l’occasion de cette journée.
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