Thème 2022 : « Histoires de courage : La résistance à l'esclavage et l'unité contre le racisme »

La traite transatlantique des esclaves est souvent étudiée et discutée au niveau macro. Il s'agit d'un phénomène caractérisé par un trafic humain de masse sans précédent, des transactions économiques dégradantes et des violations indicibles des droits de l'homme. Mais l'examen de la traite transatlantique des esclaves au niveau micro révèle sa véritable brutalité. Derrière les faits et les chiffres se cachent des millions d'histoires humaines. Les histoires de ceux qui ont été arrachés à leur pays et à leur famille. Les histoires de ceux qui ont lutté contre leurs oppresseurs. Les histoires de ceux qui ont triomphé contre vents et marées pour gagner leur liberté. Ces histoires se poursuivent aujourd'hui, alors que des personnes du monde entier continuent de lutter ensemble contre l'héritage le plus durable de la traite transatlantique des esclaves : le racisme.

 

Message du Secrétaire général  |  Message du Président de l’Assemblée générale  |  Calendrier des événements

 


Message du Secrétaire général

 

 

Nous en savons beaucoup sur la traite transatlantique d’Africains réduits en esclavage, et la journée d’aujourd’hui est l’occasion de perpétuer le souvenir de ce crime contre l’humanité, de ce trafic d’êtres humains d’une ampleur sans précédent, de ces transactions économiques avilissantes et de ces violations inqualifiables des droits humains.

Mais il y a aussi tant de choses que nous ignorons, et cette journée est l’occasion d’apprendre. Derrière les faits et les chiffres se dessinent les histoires de millions de personnes : des histoires de souffrance et de douleur indicibles, des histoires de familles et de communautés déchirées, mais aussi des histoires de courage et de bravoure face à la cruauté des oppresseurs.

Nous ne saurons jamais tous les actes de résistance – grands ou modestes – qui ont lentement mais sûrement permis de triompher de l’injustice, de la répression et de l’asservissement. Néanmoins, les récits de ces actes sont indispensables pour comprendre un passé dont l’une des séquelles les plus pernicieuses et les plus durables continue d’entacher notre présent : le racisme.

La Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves est un moment pour s’informer et méditer sur ces histoires, pour rendre hommage aux millions d’Africaines et d’Africains qui ont été arrachés à leur patrie et à leur communauté et pour opposer un front solidaire face au racisme, partout dans le monde.

Aujourd’hui, les personnes d’ascendance africaine continuent de faire face à la discrimination raciale, la marginalisation et l’exclusion. Les déséquilibres de pouvoir aux niveaux politique, économique et structurel qui tirent leur origine de la domination, de l’exploitation et de l’asservissement coloniaux continuent de faire obstacle à l’égalité des chances et à la justice.

En cette Journée internationale, restons unis contre le racisme et bâtissons ensemble des sociétés fondées sur la dignité, l’égalité et la solidarité.



Message du Président de l’Assemblée générale
 

 

 

L’Arche du retour est un puissant rappel de l’héritage tragique de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.

Initiative de la Communauté des Caraïbes et de l’Union africaine, elle est l’occasion de réfléchir aux plus de 18 millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont été réduits en esclavage et transportés dans des conditions difficiles vers les Amériques.

Il y a des années, j’ai visité l’île de Gorée au Sénégal, qui était le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine du XVe au XIXe siècle.

J’ai vu les petits espaces, imaginant les pièces bondées où étaient entassées les personnes asservies.

Je n’oublierai jamais le sentiment de tristesse et de détresse en pensant à ceux qui ont franchi cette toute petite porte donnant sur l’océan Atlantique. Un point de non-retour.

L’Arche du retour, comme l’île de Gorée, cherche à nous rappeler la brutalité de l’esclavage et de la traite des esclaves.

L’esclavage n’était pas seulement une terrible épreuve individuelle, mais un traumatisme culturel par lequel un groupe de personnes était soumis à une douleur et une torture si inhumaines qu’elles déshumanisaient leur existence, leur identité de groupe, leurs valeurs, leurs sentiments et leur vision culturelle du monde.

Le thème de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves est cette année « Histoires de courage : Résistance à l’esclavage et unité contre le racisme ».

Il est important de tirer les leçons de l’histoire et d’écouter les histoires de ceux qui ont été arrachés à leur patrie, des enfants qui ont été arrachés à leur famille, des filles qui ont été violées, des fils qui ont été vendus, des pères qui ont été émasculés et des mères qui ont été torturées jusqu’à ce qu’elles meurent.

Nous devons discuter de l’héritage de l’esclavage, en particulier de la marginalisation des personnes d’origine africaine, qui se voient toujours refuser la justice et l’égalité. Nous devons être solidaires, unis contre ces inégalités. Ce chapitre sombre de notre histoire ne devrait jamais être blanchi.

Élevons nos voix pour continuer à lutter contre le racisme et les préjugés dans le monde entier.
 

 


Calendrier des événements 2022

 

16 février 2022

Ouverture d'une exposition sur le racisme (Siège des Nations Unies, à New York)

Une exposition intitulée « Nous et eux : Des préjugés au racisme » a été redéployée dans le hall des visiteurs du siège des Nations Unies du 16 février au 5 avril. Organisée en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Musée de l’Homme de Paris, en France, l’exposition examine la science qui se cache derrière la « race », la façon dont le racisme s’est développé pendant la traite transatlantique des esclaves et la manière dont l’héritage du racisme de l’esclavage peut être combattu à plusieurs niveaux.  

 

Nikole Hannah-Jones, créatrice du projet 1619 du New York Times
 visite « Nous et eux : des préjugés au racisme », 29 mars 2022
Photo : DGC/Xiaoyu Yang


 

17 mars 2022
Le président de l’Assemblée générale visite l’Arche du retour

Aujourd’hui, le président de l’Assemblée générale des Nations unies, S.E. M. Abdulla Shahid, a visité l’Arche du retour, le Mémorial permanent des Nations unies en l’honneur des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Il était accompagné de S.E. M. François Jackman, représentant permanent de la Barbade et président de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) pour le mois de mars ; de S.E. M. Nkopane Raseeng Monyane, représentant permanent du Lesotho et président du Groupe africain pour le mois de mars ; de S.E. Mme A. Missouri Sherman-Peter, observatrice permanente de la CARICOM ; et de S.E. Mme Fatima Kyari Mohammed, observatrice permanente de l’Union africaine. Après avoir visité le mémorial, le président Shahid a déclaré : « Le mémorial de l’Arche du retour est un héritage poignant de l’horrible traite des esclaves et des problèmes persistants de racisme. Le mémorial nous rappelle la barbarie qui prévalait à l’époque où l’on a assisté à cette horrible pratique consistant à maltraiter ses semblables au point de sacrifier l’humanité au profit. Le mémorial est aussi un témoignage qui rappelle que le racisme n’a pas sa place sur cette planète. »

Photo: DGC/Benjamin Rubin

 

25 mars 2022

Événement culturel « Rythmes de résistance »

Le Département des communications mondiales, qui gère le programme de sensibilisation des Nations Unies sur la traite transatlantique des esclaves et l’esclavage et les communications autour de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) — avec l’UNESCO et le FNUAP — a organisé un événement culturel en ligne pour marquer la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Intitulé « Rythmes de résistance », l’événement en ligne a souligné l’histoire de la traite transatlantique des esclaves, ainsi que son héritage actuel qu’est le racisme. En présentant des performances rythmiques dans plusieurs pays, elle a également montré comment les cultures africaines ont façonné les sociétés à travers les Amériques.

Regarder l’événement. Voir le programme.

Photo : Batteurs de calypso à Cahuita, Costa Rica, FNUAP

 

29 mars 2022  

Réunion commémorative de l’Assemblée générale (Siège des Nations Unies, à New York)

L’Assemblée générale des Nations Unies a tenu une réunion en présentiel dans la salle de l’Assemblée générale pour commémorer la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Parmi les intervenants figuraient le Secrétaire général, le Président de l’Assemblée générale, les États membres et la principale intervenante, Nikole Hannah-Jones, créatrice du projet 1619 du New York Times.  

A voir sur la WebTV de l’ONU
Remarques du Secrétaire général
Remarques du Président de l’Assemblée générale
Remarques de la principale intervenante Nikole Hannah-Jones

Nikole Hannah-Jones, créatrice du projet 1619 du New York Times, s’adresse à l’Assemblée générale et visite l’Arche du retour. 29 mars 2022.
Photos : À gauche : DGC/Xiaoyu Yang ; en haut à droite : Photo des NU/Manuel Elías ; en bas à droite : DGC/Brenden Varma

 

29 mars 2022  

Un nouveau film présenté à l'ONU réimagine l'expérience d'un enfant réduit en esclavage

Pour marquer la journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, le Bureau du Président de l'Assemblée Générale, en collaboration avec la mission permanente d'Israël auprès des Nations Unies, a organisé une projection du film Equiano.Stories au siège des Nations Unies. Basé sur le récit historique "The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, Or Gustavus Vassa, The African" (Le récit intéressant de la vie d'Olaudah Equiano, ou Gustavus Vassa, l'Africain.), le film Instagram réimagine l'enfance d'Equiano, un écrivain et abolitionniste qui a été kidnappé alors qu'il était enfant dans la région d'Eboe dans le Royaume du Bénin.  Le film pose la question suivante : "Et si un enfant africain de 1756 avait eu un téléphone portable quand il a été réduit en esclavage ?". Parmi les intervenants figuraient M. Eric Adams, maire de la ville de New York ; S.E. M. Gilad Menashe Erdan, représentant permanent d'Israël auprès des Nations unies ; S.E. M. Brian Christopher Manley Wallace, représentant permanent de la Jamaïque auprès des Nations unies ; S.E. M. Cheikh Niang, représentant permanent de la République du Sénégal auprès des Nations unies ; et S.E. Mme Linda Thomas-Greenfield, Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies ; S.E. Mme Fatima Kyari Mohammed, Observatrice permanente de l'Union africaine auprès des Nations Unies ; et Mme Catherine Pollard, Présidente du Groupe de travail sur la lutte contre le racisme et la promotion de la dignité pour tous au Secrétariat des Nations Unies. Le producteur Mati Kochavi a présenté le film. Regarder l'événement.

 

Crédit photo : Le Président de l'Assemblée Générale s'adresse à l'auditoire lors
de la conférence de presse de la Commission européenne projection d'Equiano.Stories
Photo : OPGA/ Steven Viju Philip

 

16 juin 2022  

Une discussion en ligne met en évidence les liens entre les discours de haine et les séquelles de la traite transatlantique des esclaves

Le Programme de sensibilisation des Nations Unies sur la traite transatlantique des esclaves et l'esclavage, en collaboration avec des partenaires, a organisé une discussion en ligne intitulée "Fighting Hate Speech : Global Perspectives" (Combattre le discours de haine : perspectives mondiales). Dans le cadre de la série "Beyond the Long Shadow : Engaging with Difficult Histories" (Au-delà de l'ombre longue : s'engager dans des histoires difficiles), l'événement s'est déroulé le jeudi 16 juin 2022 à 9h00. EDT. Parmi les intervenants figurait le Dr Apryl A. Williams, professeur adjoint de communication et de médias et affiliée à l'Institut d'études numériques de l'Université du Michigan, ainsi qu'une associée de la faculté du Centre Berkman Klein pour l'Internet et la société de l'Université de Harvard. Elle a souligné les liens entre les discours de haine et les héritages de la traite transatlantique des esclaves et l'esclavage, notamment le racisme anti-Noir et les attaques contre la théorie critique sur la race.

 

12 juillet 2022  

Une conférence d'étudiants en Angleterre souligne les objectifs du programme de sensibilisation de l'ONU sur la traite transatlantique des esclaves et l'esclavage

L'université de Warwick, en collaboration avec le membre du cabinet du conseil municipal de Coventry chargé de l'éducation, le conseiller (Cllr) Kindy Sandhu, a accueilli une conférence d'étudiants pour souligner les objectifs du programme de sensibilisation des Nations Unies sur la traite transatlantique des esclaves et l'esclavage. Le rassemblement, qui s'est tenu à la cathédrale de Coventry en Angleterre, a réuni plus de 400 élèves de toutes les écoles de Coventry. Parmi les orateurs figuraient : Brenden Varma, responsable du programme de sensibilisation des Nations Unies sur la traite transatlantique des esclaves et l'esclavage ; Cllr Kevin Maton, Lord Mayor de Coventry ; Cllr George Duggins, leader du conseil municipal de Coventry ; et le Très Révérend John Witcombe, doyen de Coventry. A travers des présentations académiques, d'œuvres d'art et de discussions interactives, les élèves ont appris et démontré leurs connaissances sur le commerce transatlantique des Africains réduits en esclavage et son héritage de racisme.

Kindy Sandhu, membre du conseil municipal de Coventry chargé de l'éducation,
s'adresse à une conférence d'étudiants en Angleterre sur l'esclavage et le racisme. 12 juillet 2022.
Photo: Mark Radford

Brenden Varma, responsable du programme de sensibilisation de l'ONU sur la traite transatlantique des esclaves et l'esclavage,
s'adresse à une conférence d'étudiants en Angleterre sur l'esclavage et le racisme. 12 juillet 2022.
Photo: Mark Radford