La Journée internationale de la jeunesse, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1999, est commémorée chaque année le 12 août afin d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les problèmes de la jeunesse et célébrer le potentiel des jeunes en tant que partenaires dans la société.
Thème 2020 : L'engagement des jeunes pour une action mondiale
Le thème de la Journée internationale de la jeunesse 2020, « L'engagement des jeunes pour une action mondiale », visait à mettre en évidence la manière dont l'engagement des jeunes aux niveaux local, national et mondial enrichit les institutions et les processus nationaux et multilatéraux. Ce thème vise aussi à tirer des leçons sur l'amélioration de leur représentation et leur engagement dans la politique institutionnelle formelle.
Alors que l'ONU célèbrait en 2020 son 75e anniversaire et qu'il ne reste plus que neuf ans pour faire du Programme de développement durable une réalité pour tous, la confiance dans les institutions publiques s'érode. Au niveau international, dans un monde de plus en plus polarisé, le système international de gouvernance traverse une crise de légitimité et de pertinence. Cette crise est enracinée dans la nécessité de renforcer la capacité du système international à agir de concert et à mettre en œuvre des solutions aux défis et menaces pressants, tels que certains conflits actuels ou des urgences humanitaires, mais aussi certains défis mondiaux, tels que la pandémie de COVID-19 et les changements climatiques.
Permettre l'engagement des jeunes dans les mécanismes politiques formels accroît l'équité des processus politiques en réduisant les déficits démocratiques, contribue à des politiques meilleures et plus durables, et a également une importance symbolique qui peut contribuer davantage à restaurer la confiance dans les institutions publiques.
Le thème de cette année avait pour objectif de mettre en lumière l'engagement des jeunes à travers ces trois volets :
- Un engagement au niveau local et/ou communautaire ;
- Un engagement au niveau national (formulation de lois, politiques et leur mise en œuvre) ; et
- Un engagement au niveau mondial.
Protéger et mobiliser les jeunes dans la riposte à la COVID-19
La pandémie de COVID-19 a de graves conséquences économiques et sociales dans le monde et les jeunes y sont particulièrement vulnérables. Pour une reprise inclusive et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) au cours de la Décennie d'action, les jeunes constituent un élément clé !
La riposte des jeunes face à la COVID-19
La pandémie de COVID-19 a eu un impact considérable sur la vie quotidienne des jeunes partout dans le monde. Premièrement, les restrictions liées à la lutte contre la propagation du virus ont eu un effet dévastateur sur l’éducation et la formation des jeunes. Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) intitulé « Les jeunes et la Covid-19 : impacts sur les emplois, l’éducation, les droits et le bien-être mental », 65 % des jeunes disent avoir moins appris depuis le début de la pandémie en raison du passage de l’enseignement dispensé en salle de classe à l’enseignement en ligne et à distance pendant le confinement.
La pandémie a notamment eu des effets disproportionnés sur la jeunesse mondiale, qui ont exacerbé des inégalités déjà présentes. Par exemple, pas tous les élèves ont pu profiter d'un accès à Internet, à des équipements et, parfois, à un espace privé pour travailler. Cela s'explique, en partie, par le fossé numérique qui existe entre les régions, comme l'a confirmé le rapport de l'OIT, en relevant que seuls 18 % des jeunes vivant dans les pays à faible revenu ont pu suivre leurs cours en ligne, contre 65 % des jeunes issus des pays à revenu élevé. La pandémie actuelle risque ainsi d’affaiblir le potentiel productif de toute une génération et de creuser les disparités entre les pays.
Avec la COVID-19 nous avons aussi assisté à une « épidémie parallèle » : la détérioration de la santé mentale, qui a touché particulièrement les jeunes. Selon l’OIT, la moitié des jeunes de 18 à 29 ans sont en effet sujets à la dépression et à l’anxiété. L’Organisation de la Santé (OMS) a pour cela mis en place une nouvelle coalition de la santé mentale pour aider les États à faire face à ce problème.
Bien qu'il soit encore tôt pour faire un bilan exhaustif de la manière dont la COVID-19 a affecté les plus jeunes, les gouvernements sont mandatés dans le Programme d'action mondial pour la jeunesse pour garantir que leurs services répondent aux besoins des jeunes. Dans ces circonstances, il est important de veiller à ce que la jeunesse soit écoutée et prise en compte dans le déploiement des interventions sanitaires et non sanitaires en réponse à la COVID-19.
Renforcer la capacité des jeunes à prendre leurs propres décisions en matière de santé est également un élément clé du Programme d'action. Dans ce contexte, l'éducation sanitaire, la promotion de la santé publique et les informations factuelles sont essentielles pour lutter contre la propagation et les effets de la COVID-19, en particulier pour lutter contre la propagation de la désinformation en ligne. Le rôle des gouvernements ainsi que des organisations de jeunesse et des groupes communautaires est essentiel pour garantir la diffusion d'informations fiables sur la santé publique. Les jeunes eux-mêmes utilisent également les technologies en ligne pour diffuser des informations sur la santé publique de manière engageante, comme des vidéos, pour promouvoir un lavage des mains efficace ou expliquer comment la distanciation sociale peut sauver des vies.
Les jeunes innovateurs réagissent également face au virus grâce à des innovations à fort impact social : dans le monde entier, des initiatives sont en cours de développement pour générer et apporter un soutien aux populations à risque ou aux populations touchées par la pandémie. Si la plupart de ces initiatives se font sur une base volontaire (par exemple, les jeunes qui proposent d'acheter et de livrer de la nourriture aux aînés ou aux personnes à risque), elles peuvent également prendre la forme d'entreprises sociales. De nombreux pôles d'innovation technologique axés sur les jeunes aident les startups à développer des solutions efficaces pour lutter contre la COVID-19.
