Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) sont toujours des problèmes mondiaux, avec l'Afrique restant le continent le plus touché. Dans cette région du monde, d’après les données de l'ONUSIDA, près de 500 000 décès en 2018 ont pour cause le VIH et le SIDA, en dépit de l'investissement dans la thérapie antirétrovirale hautement active et des efforts collectifs des travailleurs de la santé. Sans l’introduction d’une alimentation de qualité, la thérapie pourrait ne pas contribuer à réduire effectivement les taux de morbidité et de mortalité liés au VIH.
Les personnes vivant avec le VIH/SIDA connaissent souvent une perte de poids progressive, car les besoins énergétiques des personnes séropositives sont plus élevés que ceux des personnes séronégatives, de sorte que leurs besoins alimentaires sont susceptibles d'augmenter en raison de la relation complexe entre le VIH et l’alimentation. Les cellules du corps ont besoin d'énergie et d'autres nutriments pour leur fonctionnement et, en cas d'infection, ces besoins augmentent, car les nutriments sont essentiels au maintien de l'immunité. Lorsque le corps d'un individu n'est pas en mesure de répondre à ces besoins, une malnutrition apparaît.
Celle-ci entraîne une augmentation de la quantité de VIH dans le sang et conduit à une mauvaise qualité de vie. Une étude menée par le Docteur Temitope K. Bello du Département de Nutrition Humaine de la Faculté des Sciences de la Santé de l'Université de Pretoria (Afrique du Sud), une institution membre de l'UNAI, a abordée cette question en se concentrant sur la mise en œuvre d'une intervention sur la qualité de vie ainsi que sur les facteurs environnementaux et comportementaux qui influencent les choix alimentaires sains et l'accès aux aliments chez les adultes vivant avec le VIH. Pour ce faire, une évaluation des besoins a été menée auprès de 243 personnes au Nigeria.
L'évaluation a révélé une mauvaise qualité de vie, une insécurité alimentaire, de mauvaises connaissances en matière de nutrition et des comportements alimentaires inadaptés. Les besoins identifiés ont été utilisés pour élaborer des supports éducatifs contextualisés sur la nutrition, tels qu'un manuel du formateur, une brochure, un cahier d'exercices du participant et des illustrations, en utilisant deux approches d'apprentissage spécifiques : la théorie sociale cognitive et le modèle des croyances en santé. Au total, quatre outils ont été conçus et l'intervention a été évaluée avant et après sa mise en œuvre. L'équipe de recherche assura également un suivi des participants 12 semaines après l'évaluation.
L'équipe a constaté que l’utilisation des supports susmentionnés peut s’avérer être un moteur dans la prise de décision saine, et avoir un impact sur l’accès et les choix alimentaires. Au-delà des obstacles financiers à l'accès à l’alimentation, l'intervention en matière d’éducation nutritionnelle est susceptible d'améliorer à la fois la qualité de vie et les comportements alimentaires sains. Compte tenu de l’importance de l’alimentation en tant qu'élément clé de la gestion du VIH/SIDA, ces résultats fournissent des informations utiles pour améliorer les programmes qui ciblent les personnes à faible revenu vivant avec le VIH.
Compte tenu des avantages que présente la nutrition thérapeutique dans les infections au VIH, une évaluation nutritionnelle doit être effectuée par un spécialiste pour disposer des informations de base du patient afin de pouvoir mettre en place des conseils diététiques et ensuite une planification d'un soutien nutritionnel efficace. À cet égard, et puisque l'objectif est d'améliorer la qualité de vie ainsi que sa durée auprès des personnes vivant avec le VIH, les supports qui pourraient être conçus et développés à des fins de communication ou d'éducation doivent faire partie intégrante de toute stratégie.
Cet article a été écrit par le Docteur Temitope K. Bello, professeur au Département de Nutrition Humaine de la Faculté des Sciences de la Santé de l'Université de Pretoria (Afrique du Sud), Centre de l'UNAI pour l'Objectif de Développement Durable 2 : Faim zéro.