Kinshasa
Democratic Republic of the Congo

Press conference (unofficial transcript)


Press events | Kofi Annan, Former Secretary-General


Mesdames et Messieurs bonsoir,

En introduction, je tiens a redire a quel point je suis ravi de me trouver en RTpublique DTmocratique du Congo. Ce matin, j'ai TtT retu en audience par le PrTsident Kabila, j'ai Tgalement rencontrT le Ministre des Affaires EtrangFres.

Comme je l'ai dit hier soir, a mon arrivTe, les signes positifs se sont multipliTs au cours de la pTriode rTcente. Le dernier est le retrait des troupes namibiennes du territoire de la RTpublique DTmocratique du Congo. Je salue ce retrait, le premier a Otre effectuT par un Etat signataire de l'Accord du cessez-le-feu de Lusaka, et appelle les autres forces TtrangFres a se retirer le plus t(t possible.

Je me fTlicite aussi de l'achFvement de la Phase II des opTrations de la MONUC, c'est-a-dire du dTsengagement des forces de la ligne de front et leur regroupement dans les positions dTfensives. Avec l'achFvement de la Phase II, la MONUC est maintenant en mesure d'avancer ses prTparatifs pour la Phase III. Dans cette phase, doivent Otre effectuTs le retrait dTfinitif de toutes les forces TtrangFres et le dTsarmement, la dTmobilisation et le rapatriement des groupes armTs.

Je me fTlicite Tgalement de l'annonce par le PrTsident Kabila, lors de l'entretien que j'ai eu avec lui ce matin, de l'invitation faite a la MONUC de visiter le site de Kamina o· sont rassemblTs 3000 (trois mille) TlTments des groupes armTs rwandais. Je me fTlicite enfin du lancement du dialogue inter-congolais et du succFs de la rTunion prTparatoire dont je me suis entretenu aujourd'hui avec le Facilitateur, le PrTsident Masire.

Tout ce qui prTcFde crTe une conjonction favorable mais aussi d'immenses attentes dans un peuple meurtri par la guerre. Notre devoir est maintenant de continuer 1/4 d'accompagner ce processus pour qu'il devienne irrTversible.

Les prochaines Ttapes sont tracTes :

- C'est le retrait total et dTfinitif de toutes les troupes TtrangFres de la RDC ;

- C'est le dTsarmement des groupes armTs ;

- C'est la libertT de circulation des personnes et des biens sur tout le territoire de la RDC, dont le ''bateau de la paix '' a TtT l'avant-garde;

- C'est enfin la reconstruction d'un pays ravagT par la guerre.

Cette reconstruction sera avant tout l'affaire des Congolais. C'est eux qui, par leur travail et leur maturitT politique, peuvent convaincre la communautT internationale de s'engager davantage a leurs c(tTs. La tGche est immense. Il y a toute une stratTgie de dTveloppement social et Tconomique a construire. Ce matin, en visitant l'h(pital gTnTral de Kinshasa, j'ai mesurT une fois de plus l'ampleur des efforts a consentir, entre autres, pour vaincre l'TpidTmie du SIDA.

Mais la tGche est aussi politique. C'est le message que j'ai tenu aujourd'hui aux partis politiques et a la sociTtT civile. Pour construire la paix, il faudra l'adhTsion de tous et donc le dTveloppement d'un processus politique qui dTbouchera a terme sur des Tlections.

Ma prTsence en RDC est l'expression et l'engagement renouvelTs des Nations Unies, c'est-a-dire de la MONUC ainsi que de toutes les Agences d'accompagner les Congolais dans leur combat pour la paix et le dTveloppement.

Je suis prOt maintenant a prendre quelques questions ou bien Tcouter vos commentaires et vos conseils.''

Q (Afrique-Asie): Monsieur le SecrTtaire gTnTral, vous aviez un rendez-vous a fixer ce matin avec les responsables de la rTbellion rwandaise des Forces dTmocratiques du Rwanda. Ils devaient vous proposer des initiatives de paix qui ont conduit au dialogue ici en RTpublique DTmocratique du Congo. Ils ont exigT que le gouvernement de Kigali fasse aussi la mOme chose en entreprenant le dialogue inter-rwandais. Etes- vous prOt a encourager cette proposition et a en parler avec les autoritTs du Rwanda?

SG: D'abord je suis ici pour encourager l'application entiFre de l'Accord de Lusaka. Cet accord est contu sur la guerre au Congo DTmocratique. Je suis ici pour discuter avec les dirigeants et j'aurai l'occasion a Kisangani de faire la mOme chose et au Rwanda. Evidemment, j'ai eu a discuter d'autres questions avec le PrTsident KagamT. Mais, en ce qui concerne la mise en application de l'Accord de Lusaka, la question que vous venez de poser ne s'applique pas.

Q: Mais le dialogue inter-rwandais?

SG: ¦a c'est une autre chose. Nous sommes ici en train de parler de l'application de l'Accord de Lusaka. L'Accord de Lusaka ne parle pas du dialogue 2/4 inter-rwandais. Peut-Otre c'est l'essentiel, cela ne fait pas partie de cet accord.

Q (Agence congolaise de presse) : Monsieur le SecrTtaire gTnTral, je vous ai suivi depuis le dTbut de votre visite ici en RDC. Mais je ne vous ai pas entendu parler du panel relatif au pillage des ressources naturelles de la RDC. Je ne sais pas si cela est dans votre carnet de visite. Quelle lecture faites-vous des enquOtes qui se poursuivent en ce moment sur ce pillage ? J'avais Tgalement une deuxiFme question : C'est au sujet de la vaccination. Vous savez que la RDC est un pays en guerre. Est-ce que pour un pays en guerre on peut entrevoir une vaccination massive des populations flottantes qui, a tout moment, se dTplacent d'un coin a l'autre ? Je m'imagine que cela peut causer des ravages a travers tout le territoire. Est-ce que ce n'est pas tuer pour l'amour d'argent en faisant la vaccination ? Je vous remercie.

SG: Effectivement, il y a eu un rapport des Nations Unies, dont la premiFre partie a TtT publiTe sur le pillage des ressources congolaises. Le travail continue, le panel est en train de poursuivre son enquOte. Et je crois que la deuxiFme partie du rapport sera bient(t publiTe aussit(t que le travail sera terminT. En ce qui concerne la vaccination, d'abord ce n'est pas la premiFre fois et la premiFre annTe qu'on essaye de vacciner les enfants. Je crois qu'il faut fTliciter les Agences des Nations Unies, l'UNICEF, l'OMS et toutes ces agences qui cherchent a protTger les enfants aongolais. On a fait appel a tous les dirigeants, y compris les gens armTs et les populations armTes pour nous permettre de vacciner les enfants. Je crois qu'on va rTussir. Evidemment, on prend des risques en allant la-bas mais je crois qu'on va rTussir cette annTe. Je crois qu'au lieu de condamner cet effort, il vaut mieux l'applaudir.

Q (Radio-TTlTvision Nationale Congolaise) : Monsieur le SecrTtaire gTnTral, en tant que responsable de l'Organisation des Nations Unies, quel est le pays que vous estimez avoir mieux rTussi sa mission ? Ma seconde question est la suivante : est-ce que la MONUC va Ttendre sa mission a des actions plus humanitaires ?

SG: Franchement, je suis un peu perdu, je ne sais pas comment rTpondre a la premiFre question. Vous posez la question du pays qui a le mieux rTussi sa mission. C'est a la fois simple et un peu compliquT. Je ne sais pas si vous parlez des pays de cette rTgion ou globalement. Il y a beaucoup de pays qui ont rTussi leur mission. Je voulais parler des pays qui ont crTT une ambiance o· la population peut vivre en paix, o· les droits de l'homme sont protTgTs, o· l'on peut vivre en sTcuritT, en paix ; o· l'on travaille avec le gouvernement et le gouvernement prend en considTration les opinions de la population avant de dTcider. Je crois que si l'on considFre tout cela, il y a pas mal de pays qui ont rTussi leur mission.

En ce qui concerne la deuxiFme question, d'aprFs des rapports et des renseignements que j'ai, il y a un besoin Tnorme d'aide humanitaire dans le pays et les Nations Unies ne cessent de demander aux pays donateurs de travailler avec elles. 3/4 Dans le passT, c'Ttait un peu difficile parce qu'on n'avait pas accFs a la sTcuritT pour passer partout dans tout le pays mais la situation commence a s'amTliorer et nous allons accroetre nos efforts. Merci.

Q (BBC/AP) : Monsieur le SecrTtaire gTnTral, est-ce que vous pouvez estimer une date pour le dTbut de la Phase III? Est-ce qu'il est question d'augmenter le nombre des troupes des Nations Unies au-dessus de 5,537 Casques Bleus?

SG: Je ne peux pas vous donner une date exacte parce qu'il y a certains dTveloppements, certaines Ttapes qu'on doit franchir avant d'Otre la. Aujourd'hui, on peut dire que nous sommes en Phase II et demi. Donc il y a une Tvolution positive. Je crois que les membres du Conseil de sTcuritT sont prOts a attribuer aux hommes et aux femmes les tGches nTcessaires qu'il y a a faire en leur donnant les moyens nTcessaires pour y parvenir. Merci et bonsoir. *****

Statements on 2 September 2001