La liberté d'expression face à la révolution de l'intelligence artificielle
L'utilisation et le développement sans précédent des systèmes d'intelligence artificielle (IA) jouent aujourd'hui un rôle transformateur dans le journalisme, les médias et les droits humains, avec des conséquences imprévues. Malgré ces changements, les valeurs fondamentales d'une presse libre, indépendante et pluraliste, restent plus cruciales que jamais.
Dans le cadre de l'émergence de l'IA, les systèmes avancés d'apprentissage automatique sont devenus des outils largement utilisés, capables de prendre en charge des tâches autrefois réservées aux humains, telles que la génération de contenu, l'analyse et la présentation d'informations. Cette révolution technologique remodèle la manière dont l'information est recueillie, organisée, traitée, produite, diffusée et accessible. Elle introduit de nouveaux défis et tendances liés à l'éthique, à la responsabilité, à la mésinformation et la désinformation, à la partialité, à la confiance et à la pratique du journalisme.
L'intelligence artificielle façonne de plus en plus les politiques publiques, le comportement des consommateurs, les modes de vie et les professions, ce qui crée des tensions importantes autour de la liberté d'expression et du journalisme tels que nous les connaissons. C'est la raison pour laquelle, sans efforts concertés pour atténuer les risques et exploiter les possibilités offertes par l'IA, ces défis pourraient s'aggraver.
Cette année, la Journée mondiale de la liberté de la presse cherchera à comprendre les avantages et à approfondir les risques et les défis pour la liberté d'expression et le droit à l'information, les menaces qui apparaissent et les opportunités pour une meilleure gouvernance de l'IA et pour garantir que l'IA est conçue, utilisée et déployée dans le respect des normes internationales en matière de droits humains.
Téléchargez la note conceptuelle de l'UNESCO
Historique et objectifs
Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l'UNESCO en 1991. Ce fut également une réponse à l'appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l'indépendance des médias.
Trois décennies plus tard, le lien historique établi entre la liberté de rechercher, de communiquer et de recevoir des informations et le bien public reste aussi pertinent qu'il l'était au moment de sa signature.
Le 3 mai rappelle aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. C'est aussi une journée de réflexion entre professionnels des médias sur les questions de liberté de la presse et d'éthique professionnelle. Et c'est également l'occasion de :
- de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse,
- d'évaluer la liberté de la presse à travers le monde,
- de défendre l'indépendance des médias et
- de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l'exercice de leur profession.