Deux démineurs en action
Lutte antimines en République démocratique du Congo.
Photo :UNMAS DRC

Protéger des vies. Construire la paix.

Les mines, les restes explosifs de guerre et les engins explosifs improvisés continuent de faire des morts et des blessés, en particulier dans les situations de conflit armé. En moyenne, une personne est tuée ou blessée par un tel engin explosif toutes les heures. De nombreux enfants figurent parmi les victimes. L'utilisation d'engins explosifs improvisés s'est étendue, terrorisant les civils et menaçant les acteurs humanitaires ainsi que les missions et le personnel des Nations Unies.

En 2024, pour commémorer la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines, le Service de la lutte antimines de l'ONU plaide pour une meilleure prise en compte des besoins et des droits de toutes les personnes handicapées dans les situations de conflit et de consolidation de la paix. Il attire l'attention sur le cinquième anniversaire de la résolution 2475 du Conseil de sécurité, qui appelle les États Membres et les membres du Conseil de sécurité à protéger les personnes handicapées, à veiller à ce qu'elles aient accès à l'assistance et à ce qu'elles soient incluses dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.

À la lumière de la nomination de M. Giles Duley en tant que Défenseur mondial des droits des personnes handicapées dans les situations de conflit et de consolidation de la paix, la communauté de l'action antimines des Nations Unies s'efforcera de renforcer la mise en œuvre de la résolution 2475 et de veiller à ce que personne, y compris les personnes handicapées, ne soit laissé pour compte.

Ensemble dans la lutte contre les mines

Le 8 décembre 2005, l'Assemblée générale a proclamé le 4 avril Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l'assistance à la lutte antimines (A/RES/60/97).

La Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l'assistance à la lutte antimines est l'occasion d'attirer l'attention sur les besoins des victimes des mines et des restes explosifs de guerre. Les États Membres, la société civile et l'ONU doivent s'employer à créer les conditions législatives, sociales et économiques permettant aux rescapés de jouir de leurs droits et de jouer un rôle productif au sein de la société.

Les États Membres sont également encouragés à ratifier tous les instruments relatifs au désarmement, au droit humanitaire et aux droits de l'homme qui concernent les mines antipersonnel, les restes explosifs de guerre et les personnes ayant survécu aux effets dévastateurs de ces engins.

Depuis plus de 20 ans, le Service de lutte antimines de l'ONU (UNMAS) concentre son action sur les besoins des populations touchées, avec une attention particulière sur les menaces posées par les engins explosifs pour les civils, les soldats de la paix et les travailleurs humanitaires.

L'UNMAS se mobilise pour sauver des vies, ainsi que pour faciliter le déploiement des missions de l'ONU et l'acheminement de l'aide humanitaire.

La lutte antimines

L'ONU continue de plaider pour l'universalisation des cadres juridiques en place et d'encourager les États Membres à étendre ces régimes et à élaborer de nouveaux instruments internationaux pour protéger les civils contre les fléaux que représentent les mines terrestres et les restes explosifs de guerre, comme elle l'a fait en 2008 en appuyant la Convention sur les armes à sous-munitions, entrée en vigueur le 1er août 2010. Elle mène ce travail en collaboration avec les États intéressés, la société civile, des organisations de lutte antimines et des organisations internationales.

Depuis son ouverture à la signature en 1997, 164 pays ont ratifié ou adhéré à la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, communément appelée Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel. Cette coalition sans précédent a permis de sensibiliser le public aux conséquences des mines terrestres antipersonnel sur les civils et de rallier un soutien mondial en faveur d'une interdiction totale.

L'article 6 de la convention sur l'interdiction des mines antipersonnel prévoit une « assistance aux victimes », faisant des soins, de la réadaptation et de la réinsertion sociale et économique des victimes de mines une obligation pour les États parties à la convention. Il précise que cette assistance doit répondre aux besoins immédiats et à long terme des survivants d'accidents de mines, de leurs familles, des communautés touchées par les mines et des personnes handicapées.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées et son protocole facultatif (A/RES/61/106 ) ont été adoptés le 13 décembre 2006 au Siège des Nations Unies à New York et ont été ouverts à la signature le 30 mars 2007. Cette convention, qui fait référence à la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, inclut toutes les personnes handicapées.

Outre les mines antipersonnel, des défis subsistent pour tous les autres restes explosifs de guerre. Le 12 novembre 2006, le Secrétaire général s'est félicité de l'entrée en vigueur du Protocole V relatif aux restes explosifs de guerre à la Convention sur certaines armes classiques et a réitéré son appel à son universalisation et à sa mise en œuvre. En décembre 2008, le secrétaire général a salué l'ouverture à la signature de la convention sur les armes à sous-munitions, à laquelle 108 États ont adhéré.

Guidé par sa politique interinstitutions, le groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines des Nations Unies (IACG-MA), composé de 12 départements, agences, fonds et programmes, et d'entités observatrices, telles que l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement et la Banque mondiale, continue d'assurer la cohérence du système dans tous les piliers et activités de la lutte antimines.

La stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les mines sert de cadre de responsabilité pour le système des Nations Unies et les entités participantes, guidant les efforts de prévention et de traitement des menaces liées aux engins explosifs pendant et après les conflits armés, tout en soutenant les communautés affectées. Comme convenu par les Principaux de l'IACG-MA en juin 2023, cette stratégie ne sera plus soumise à des délais et continuera à faire l'objet d'un examen périodique tous les deux ans pour coïncider avec le rapport biennal du Secrétaire général sur l'assistance à la lutte antimines. Les principaux responsables de l'AIVG-MA ont approuvé la Stratégie des Nations Unies le 13 décembre 2023. La stratégie est entrée en vigueur le 1er janvier 2024.

 

Deux membres de l'équipe UNMAS au travail pendant la mission d'assurance qualité au Soudan du Sud.

Les mines terrestres et les restes explosifs de guerre font chaque jour des victimes. Dans le monde, 57 États et 4 territoires sont encore contaminés par les mines et autres restes explosifs de guerre. Cette situation est la conséquence de conflits qui ont duré des années, voire des décennies. Douze départements, organismes, programmes et fonds des Nations Unies jouent un rôle dans les programmes d’action antimines dans 30 pays et trois territoires. Ils ont en commun une vision d’un monde libéré de la menace des mines terrestres et des restes explosifs de guerre, dans lequel les personnes et les communautés vivent dans un environnement sans risque propice au développement et où les besoins des victimes sont satisfaits.

 

Deux démineurs sur le terrain

Établi en 1997, le Service de la lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) est une division du Département des opérations de paix. C'est le centre de coordination de la lutte antimines au sein du système des Nations Unies. Il s’efforce, en collaborant avec les départements, institutions, fonds et programmes des Nations Unies, de faire en sorte que la réponse des Nations Unies au problème des mines terrestres soit efficace et coordonnée. Dans les contextes du maintien de la paix et des opérations d’urgence, l'UNMAS met en place et gère des centres de coordination de la lutte antimines, planifie et gère les opérations, mobilise les ressources et fixe les priorités de la lutte antimines dans les pays et territoires qu’il dessert.

Portrait d'une femme souriante servant de lien vers la page des célébrations des Nations Unies

Chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Ces journées permettent au système des Nations Unies, aux pouvoir publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources.