Une déléguée dessine un nuage d'essai nucléairs lors de la Journée internationale contre les essais nucléaires en 2012.

Mettre fin aux essais nucléaires

L’histoire des essais nucléaires a commencé à l’aube du 16 juillet 1945 sur un site d’essai désertique à Alamogordo, au Nouveau Mexique, quand les États-Unis ont fait exploser leur première bombe atomique.

Pendant les cinq premières décennies entre le jour fatidique de 1945 et l’ouverture de la signature du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en 1996, plus de 2 000 essais nucléaires ont été réalisés dans le monde :

  • Les États-Unis d'Amérique ont procédé à 1 032 essais entre 1945 et 1992.
  • L’Union soviétique a procédé à 715 essais entre 1949 et 1990.
  • Le Royaume-Uni a procédé à 45 essais entre 1952 et 1991.
  • La France a procédé à 210 essais entre 1960 et 1996.
  • La Chine a procédé à 45 essais entre 1964 et 1996.
  • L'Inde a procédé à 1 essai en 1974.

Depuis l’ouverture du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) à la signature en septembre 1996, 10 essais ont été effectués :

  • L’Inde a procédé à 2 essais en 1998.
  • Le Pakistan a procédé à 2 essais en 1998.
  • La République populaire démocratique de Corée a procédé à des essais nucléaires en 2006, 2009, 2013, 2016 et 2017.

Types d’essais nucléaires

Certaines bombes ont été jetées du haut de tours, sur des barges, suspendues à des ballons, sur la surface terrestre, sous l’eau jusqu’à des profondeur de 600 mètres, sous terre jusqu’à plus de 2 400 mètres de profondeur, ainsi que dans des tunnels horizontaux. D'autres bombes ont été larguées par avions ou tirées par des roquettes jusqu’à 320 km dans l’atmosphère.

Les essais atmosphériques

Les essais atmosphériques sont des explosions qui ont lieu dans ou au-dessus de l’atmosphère.

Au total, plus de 2 000 bombes nucléaires ont explosé entre 1945 et 1996. 25 % d’entre elles ont été effectuées dans l’atmosphère dont plus de 200 par les États-Unis d'Amérique, autant par l’Union soviétique, plus de 20 par le Royaume-Uni, environ 50 par la France et plus de 20 par la Chine.

Signature du traité d'interdiction partielle des essais nucléaires, 5 août 1963. Photo: CTBTO

La préoccupation internationale sur les retombées nucléaires résultant de ces essais atmosphériques a connu une escalade dans le courant des années 1950. En mars 1954, les États-Unis d'Amérique testent leur bombe à hydrogène à Castle Bravo, dans les Îles Marshall du Pacifique. L’essai Bravo a causé le pire désastre radiologique de l’histoire des essais des États-Unis d'Amérique. Par accident, des citoyens locaux des Îles Marshall, des soldats de l’armée américaine postés sur l’atoll Rongerik, et le Lucky Dragon, un chalutier japonais, ont été contaminés par les retombées.

Les essais d'armes atomiques ont été interdits en 1963 par le Traité sur l'interdiction partielle des essais nucléaires.

Les négociations répondaient largement à la sérieuse préoccupation de la communauté internationale sur les retombées radioactives résultant des essais atmosphériques. Les États-Unis d'Amérique, l’Union soviétique et le Royaume-Uni furent Parties à ce Traité, mais ni la France ni la Chine ne le signèrent. La France a effectué son dernier essai atmosphérique en 1974, la Chine, en 1980.

Photo : Signature du Traité sur l'interdiction partielle des essais nucléaires : le Secrétaire d’État D. Rusk signe pour les États-Unis d'Amérique, le Ministre des Affaires Étrangères, A. Gromyko, signe pour l’Union soviétique et Lord Hume signe pour le Royaume-Uni (5 août 1963). Photo : Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE)

Les essais sous-marins

Les essais sous-marins sont effectuées sous l’eau ou proche de sa surface. Relativement peu d’essais sous-marins ont été effectués à ce jour. Le premier essai nucléaire sous-marin – Opération Crossroads – a été effectué par les États-Unis d'Amérique en 1946 sur son site d’essai du Pacifique dans les Îles Marshall. Son objectif était d’évaluer les effets des armes nucléaires utilisées contre les navires. En 1955, les États-Unis d'Amérique ont effectué un nouvel essai nucléaire sous-marin - l’Opération Wigwam - à une profondeur de 600m pour déterminer cette fois la vulnérabilité des sous-marins.

Des explosions nucléaires sous-marines proches de la surface peuvent disperser de grandes quantités d’eau et de vapeur radioactives, contaminant ainsi bateaux, constructions et êtres vivants à proximité.

Les essais nucléaires sous-marins ont été interdits en 1963 par le Traité sur l'interdiction partielle des essais d'armes nucléaires.

20 % des 2 000 explosions nucléaires ont eu lieu entre 1946 et 1996; plus de 500 bombes ont été détonées dans l’atmosphère.

Les essais souterrains

La station radionucléide 56, à Peleduy, en Fédération de Russie.

 

Lors d'un essai souterrain, les explosions nucléaires sont réalisées à des profondeurs variées sous la surface de la terre. La majorité (environ 75 %) des essais nucléaires effectuées pendant la Guerre Froide (1945-1989) sont de ce type, soit plus de 800 par les États-Unis d'Amérique et presque 500 par l’Union soviétique.

Lorsque l’explosion est entièrement contenue, un essai nucléaire souterrain émet une quantité négligeable de retombées par rapport à un essai atmosphérique. Toutefois, s'il perce à la surface, il peut produire une quantité considérable de débris radioactifs. Un essai souterrain est détectable par l’activité sismique résultante de l'explosion nucléaire.

Les essais nucléaires souterrains ont été interdits en 1996 par le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui interdit toutes les explosions nucléaires sur la terre.

 

Environ 75 % des essais nucléaires effectuées pendant la Guerre Froide (1945-1989) ont été des essais souterrains.

Pour plus de détails :Décompte des essais nucléaires : Ventilation numérique du nombre d'essais nucléaires atmosphériques et souterrains effectués par chaque pays pour chaque année.

La station radionucléide 56, à Peleduy, en Fédération de Russie. Photo : OTICE

Les essais nucléaires de 1945 à 2013

Le début de l’ère nucléaire

L'ère nucléaire a été amorcée quelques heures avant l’aube du 16 juillet 1945, quand les États-Unis d'Amérique ont fait exploser une bombe atomique de 20 kilotonnes sous le nom de code « Trinity » à Alamogordo, au Nouveau-Mexique.

Bien que l’essai d'Alamogordo eu donné la preuve des nombreux effets résultants de l’explosion, il ne permit pas la compréhension des retombées nucléaires radioactives, qui ne furent vraiment perçues par les scientifiques du projet que bien des années plus tard.

Les États-Unis d'Amérique larguèrent deux bombes atomiques sur le Japon à la fin de la deuxième guerre mondiale : la première était une bombe nommée « Little Boy », larguée sur Hiroshima le 6 août 1945; la seconde nommée « Fat man  » larguée sur Nagasaki le 9 août 1945. Ces deux bombes ont tué à elles seules 220 000 citoyens japonais, auxquels sont venus s’ajouter plus de 200 000 personnes décédées ultérieurement d’overdoses mortelles de radiation.

De la « guerre chaude » à la Guerre Froide

Le premier essai nucléaire de l’URSS « Joe 1 » à Semipalatinsk, au Kazakhstan, le 29 août 1949. Photo: OTICE

La Deuxième Guerre mondiale à peine terminée en août 1945, une course aux armes nucléaires commença entre les deux nouvelles superpuissances émergentes: les États-Unis d'Amérique et l’Union soviétique. Entre 1946 et 1949, les États-Unis d'Amérique ont effectué six essais supplémentaires. Puis, le 29 août 1949, l’Union soviétique teste sa première bombe nucléaire, « Joe 1 ». Cet essai a marqué le début de la course aux armes nucléaires de la Guerre Froide entre les deux superpuissances.

L’Union soviétique ayant effectué son premier essai de bombe nucléaire le 29 août 1949, la course aux armes nucléaires de la « Guerre Froide » entre l’URSS et les États-Unis d'Amérique était lancée.

Au départ, ni les États-Unis d'Amérique ni l’Union soviétique ne possédaient de grande quantité d’armes nucléaires. Les essais nucléaires étaient donc relativement limités. Toutefois, dès les années 1950, les États-Unis d'Amérique établissent un site d’essai spécifique au Nevada, ainsi qu'aux Îles Marshall (site d’essais du Pacifique) pour des essais nucléaires approfondis. L’Union soviétique, quant à elle, commence les essais à petite échelle, essentiellement à Semipalatinsk, dans la République soviétique du Kazakhstan. Des essais précoces ont été réalisés essentiellement pour déterminer les effets militaires des armes nucléaires et pour tester de nouveaux modèles d’armes.

Des tensions exacerbées et une atmosphère de peur et de méfiance envahissante ont catalysé la compétition pour construire des bombes toujours plus puissantes et sophistiquées. Pendant les années 1950, de nouveaux modèles de bombes à hydrogène sont testés dans le Pacifique, ainsi que des modèles améliorés d’armes à fission.

Le premier essai nucléaire de l’URSS « Joe 1 » à Semipalatinsk, au Kazakhstan, le 29 août 1949. Photo : OTICE

En 1954, le Premier Ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru, devint le premier homme d’état à demander un accord sur la non prolifération des essais nucléaires.

L’essai de Castle Bravo a causé le pire désastre radiologique de l’histoire des essais américains sur l'atoll de Bikini, aux Îles Marshall, le 1er mars 1954. Photo: OTICE

Le 3 octobre 1952, le Royaume-Uni est devenu le troisième pays à tester l'armes nucléaires. Au départ, ses test étaient principalement réalisés en Australie, puis plus tard aux États-Unis d'Amérique.

La première bombe à hydrogène

Le premier novembre 1952, les États-Unis d'Amérique deviennent le premier pays à tester une bombe à hydrogène. L’essai de Castle Bravo effectué le 1er mars 1954 produisit une déflagration de 15 mégatonnes. Il s'agissait de l’arme nucléaire la plus puissante jamais testée par les États-Unis d'Amérique.

Le 2 avril 1954, le premier ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru, fut le premier homme d’état à demander un accord d’ « arrêt » des essais nucléaires. Toutefois, sa demande eut peu d’effet sur l'arrêt des essais nucléaires extensifs qui caractérisèrent les 35 années suivantes, et qui ne s’apaisèrent qu’à l'issu de la Guerre Froide à la fin des années 1980.

Entre 1955 et 1989, chaque année vit une moyenne de 55 essais nucléaires. C'est à la fin des années 50 et au début des années 60 que les essais nucléaires ont atteint leur sommet. Pendant la seule année 1962, 178 essais furent effectués dont 96 par les États-Unis d'Amérique et 79 par l’Union soviétique. L’année précédente, l’Union soviétique effectua l’essai de la plus puissante arme nucléaire, la « Tsar Bomba », d’une production estimée de 50 mégatonnes et qui fut testée au centre d’essai de Novaya Zemlya près du Cercle Polaire.

L’essai de « Castle Bravo » a causé le pire désastre radiologique de l’histoire des essais américains sur l'atoll de Bikini, aux Îles Marshall, le 1er mars 1954. Photo: OTICE

La France et la Chine acquirent l'arme nucléaires respectivement en 1960 et 1964. Les premiers essais français eurent lieu en Algérie, puis dans le Pacifique Sud. La Chine effectua tous ses essais nucléaires à Lop Nur dans la province de Xinjiang.

Le Traité d’interdiction partielle de 1963 interdit les essais nucléaires, y compris à but pacifique, dans l’atmosphère, sous l’eau et dans l’espace... mais pas sous terre.

Le début des années 60 vit aussi l’introduction du seul effort de limitation ayant eu de réelles conséquences sur la conduction des essais nucléaires pendant la Guerre Froide. Le Traité sur l'interdiction partielle d’essais d'armes nucléaires de 1963 interdit les essais à but militaire et pacifique, dans l’atmosphère, sous l’eau et dans l’espace.

Le plein essor des arsenaux nucléaires

Entre 1955 et 1980, les arsenaux nucléaires ont connu une croissance exponentielle, d'à peine 3 000 armes en 1955 à plus de 37 000 en 1965 (31 000 pour les États-Unis d'Amérique, 6 000 pour l'Union soviétique), puis 47 000 en 1975 (27 000 pour les États-Unis d'Amérique, 20 000 pour l'Union soviétique), et jusqu'à plus de 60 000 à la fin des années 1980 (23 000 pour les États-Unis d'Amérique, 39 000 pour l'Union soviétique).

Selon l’Initiative de réduction de la menace nucléaire, Israël a amorcé un programme nucléaire dans les années 1950, et a complété la phase de recherche et de développement de son programme d’armes nucléaires en 1966. Aucun test de telles armes n'a été officialisé, la « politique nucléaire d’ambigüité » d'Israël ne confirmant ni ne déniant son statut nucléaire.

L’Inde est devenue officiellement la sixième nation à développer des armes nucléaires en mai 1974, lors d'un essai qu’elle qualifia d’explosion nucléaire pacifique.

En 1982, une nation supplémentaire, l’Afrique du Sud, acquit des armes nucléaires, selon le Centre d’études sur la non-prolifération de l’Institut de Monterey. Autant que l’on sache, l’Afrique du Sud n’a pas effectué d’essais nucléaires. Moins de dix ans plus tard, avec la transition tant attendue vers un gouvernement élu à la majorité, l’Afrique du Sud a démantelé toutes ses armes nucléaires. Elle est à ce jour la seule nation à avoir volontairement renoncé aux armes nucléaires sous son contrôle. Le démantèlement fut terminé en 1991. La même année, l’Afrique du Sud accéda au Traité de non-prolifération de 1968 en tant qu’État non possesseur d’armes nucléaires.

Les essais nucléaires souterrains ont été interdits par le Traité de 1996 instaurant une interdiction complète des essais nucléaires.

Ce n’est qu’au début des années 1990 que l’on a pu noter une diminution importante des activités d’essais et d'acquisition d’armes nucléaires parmi les États détenteurs. Le nombre total d’essais nucléaires pendant la seconde moitié des années 1980 fut de 174.

A partir de 1985, les relations se sont détendues entre l’Union soviétique et les États-Unis d'Amérique, avec notamment la chute du mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l’Union soviétique en 1991. La Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, qui avaient accueilli l’arsenal nucléaire soviétique, devinrent des États sans armes nucléaires sous le Traité de non-prolifération. Le site principal d’essais soviétique de Semipalatinsk au Kazakhstan fut fermé en 1991.

Un moratoire sur les essais nucléaires

En 1990, l’Union soviétique proposa un moratoire sur les essais nucléaires que le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique approuvèrent. Ceci créa une opportunité de progrès pour les partisans de l'interdiction complète de tous les essais nucléaires actifs depuis déjà une décennie.

Le dernier essai nucléaire de l’Union soviétique a eu lieu le 24 octobre 1990 ; celui du Royaume-Uni le 26 novembre 1991, et celui des États-Unis d'Amérique le 23 septembre 1992. La France et la Chine ont effectué leurs derniers essais en janvier et en juillet 1996, avant de signer le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires le 14 septembre 1996. La France a fermé et démantelé tous ses sites d’essais nucléaires dans les années 1990 – c’est le seul État détenteur d’armes nucléaires à l’avoir fait à ce jour.

Violation du moratoire de fait

Dix essais nucléaires ont été effectués entre 1998 et 2017 : 2 par l’Inde, 2 par le Pakistan en 1998, et 6 par la République populaire démocratique de Corée en 2006, 2009, 2016, 2 en 2016, et 2017, violant ainsi par le moratoire de fait établi par le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).

L’Inde a effectué deux essais nucléaires souterrains, « Shakti (Pouvoir) ’98 », le 11 et 13 mai 1998 sur son site d’essais souterrain de Pokhran. Contrairement aux premiers essais nucléaires effectués par l’Inde en 1974, ces essais ne furent aucunement qualifiés officiellement d’ « essais pacifiques ». Au contraire, les représentants du gouvernement ont rapidement souligné la nature militaire des explosions.

À peine deux semaines plus tard, le Pakistan réagit en effectuant lui aussi deux essais nucléaires souterrains sur son site de Ras Koh.

L’Inde et le Pakistan ont tous deux annoncé immédiatement des moratoires unilatéraux sur les essais nucléaires et plus aucun autre essai n'a été effectué depuis 1998.

L’essai nucléaire réalisé par la République populaire démocratique de Corée le 9 octobre 2006 violait de fait le moratoire qui était en vigueur depuis huit ans. Il est allé à l’encontre du texte et de l’esprit du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Après ce premier essai en 2006, la République populaire démocratique de Corée enchaîna cinq essais supplémentaires : un en 2009, un en 2013, deux en 2016 et un en 2017. Des essais qui ont provoqué une vive inquiétude unaninement partagée au niveau mondial. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies condamna fermement cet acte qu’il qualifia de menace à la paix et à la sécurité internationales.

Pour en savoir plus

  • Informations sur les essais annoncés par la République populaire démocratique de Corée et les découvertes de l’Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) par rapport à ces essais déclarés : 2006, 2009 et 2013.
  • Carte du statut du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) des pays qui ont effectué des essais nucléaires
  • Histoire des essais nucléaires de 1945 à nos jours.

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE)

Le Traité

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, à vocation mondiale - au sol, dans l’atmosphère, sous l’eau et sous terre - a pour but de bloquer le développement des armes nucléaires : le développement initial mais aussi les améliorations substantielles (avènement des armes thermonucléaires) qui nécessitent des essais nucléaires réels. Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) rend quasiment impossible le développement d’armes nucléaires pour les pays qui ne les ont pas déjà. Il limite aussi grandement le développement de nouvelles armes ou d’armes supérieures pour les pays possédant déjà l’arme nucléaire. Il contribue enfin à éliminer les dégâts causés à l'homme et à l’environnement.

Le Traité n’est pas encore entré en vigueur

Les 44 États listés dans le Traité – ceux qui avaient des capacités de technologie nucléaire au moment des négociations finales en 1996 – doivent signer et ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) avant qu'il puisse entrer en vigueur.

Parmi ces états, 8 manquent encore à l'appel : La Chine, la République populaire démocratique de Corée, l’Égypte, l’Inde, l’Iran, Israël, le Pakistan et les États-Unis d'Amérique. La République populaire démocratique de Corée, l’Inde et le Pakistan n’ont pas encore signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Au total, 186 pays ont signé, parmi eux 178 l'ont aussi ratifié (mis à jour en août 2023)

L'Organisation du Traité

Puisque le Traité n’est pas encore entré en vigueur, une organisation a été fondée en 1996, sous l'intitulé Commission Préparatoire pour l’Organisation de l’Interdiction complète des essais nucléaires, ou Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). Elle compte environ 260 membres du personnel issu principalement des 196 États Membres du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). À sa tête se trouve le Secrétaire Exécutif, Robert Floyd (Australie). Les tâches principales de l’Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) sont la promotion du Traité et le renforcement du régime de vérification afin qu’il soit complètement opérationnel quand le Traité entrera en vigueur.

Le régime de vérification

Il s’agit d’un système unique et complet, au cœur duquel se trouve le Système de Surveillance International (SSI), composé de 337 centres partout dans le monde qui surveillent constamment la planète à la recherche de signes d’explosions nucléaires. Près de 90 % de ces centres communiquent déjà des relevés au Centre de Données du Siège de l’Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) à Vienne. Le Système de surveillance international (SSI) utilise les quatre technologies de pointe suivantes :

  • Sismique : 50 stations sismiques primaires et 120 stations auxiliaires surveillent les ondes de choc terrestres. La grande majorité de ces ondes – plusieurs milliers par an – sont provoqués par des tremblements de terre. Mais des explosions de cause humaine comme des explosions de mines ou les essais nucléaires effectués par la République populaire démocratique de Corée entre 2006 et 2017, ont aussi été détectées.
  • Hydroacoustique : 11 stations hydrophones captent les ondes sonores océaniques. Les ondes provenant d’explosions peuvent voyager très loin sous l’eau.
  • Infrason : 60 stations de surface ont pour rôle de détecter les fréquences des fréquences ultra basses des infrasons (inaudibles à l’oreille humaine) émis par de larges explosions.
  • Radionucléide : 80 stations mesurent l’atmosphère pour capter les particules radioactives, 40 d’entre elles captent aussi les gaz rares. Ces mesures sont les seules à pouvoir donner une indication claire sur l’origine nucléaire ou non d’une explosion détectée par d’autres méthodes. Elles sont soutenues par 16 laboratoires radionucléides.

Inspection sur place

Si les données des stations du Système de surveillance international (SSI) détectent un essai nucléaire, chaque État Membre peut demander une inspection sur place pour rassembler les preuves qui permettront l’évaluation de la nature nucléaire ou non d’une explosion – et le cas échéant les preuves qu’une violation du Traité a bien eu lieu. Ceci ne sera possible qu’après l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). En attendant, plusieurs exercices d’inspection à grande échelle ont été effectués en septembre 2008 au Kazakhstan et en 2014 en Jordanie.

Les applications civiles et scientifiques

Les données du Système de surveillance international (SSI) sont fournies aux États Membres du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ainsi qu'à d’autre organisations internationales. Elles sont aussi utiles pour d'autres applications que la vérification de l'arrêt des essais. Elles servent par exemple à la prévention des tsunamis, pour la recherche sur le noyau terrestre, le suivi des tremblements de terre et des volcans, la recherche sur les océans, sur le changement climatique et bien d’autres applications.

 


Les informations et images sur cette page ont été fournies par la Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE)