Dans un monde caractérisé par un niveau sans précédent de développement économique, de moyens technologiques et de ressources financières, le fait que des millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté suscite une profonde indignation morale.
En outre, les personnes qui vivent dans la pauvreté doivent faire face à de nombreuses disciminations, notamment :
- des conditions de travail dangereuses ;
- des conditions de logement insalubres ;
- des carences en aliments nutritifs ;
- un accès inégal à la justice ;
- une absence de participation politique; ,et
- un manque d'accès aux soins de santé.
Cette année marque le 27e anniversaire de la résolution A/RES/47/196 de l’Assemblée générale des Nations Unies, instituant une Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.
2020 marque également le 32e anniversaire de l'appel à l’action du Père Joseph Wresinski (1917 – 1988), fondateur du Mouvement ATD Quart Monde, à la suite duquel le 17 octobre 1987, à Paris, plus de 100 000 personnes ont exprimé la nécessité de s’unir pour éliminer la pauvreté et faire respecter les droits de l’homme, en se rassemblant autour du parvis du Trocadéro à Paris, à l’endroit où fut signée la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Thème 2020 : Agir ensemble pour gagner la justice sociale et environnementale pour tous
Cette année, le thème de la journée met l’accent sur la justice sociale et environnementale pour tous. La reconnaissance croissante de la multidimensionnalité de la pauvreté signifie que ces deux problèmes sont liées et que la justice sociale ne peut être pleinement réalisée sans corriger les injustices environnementales. La pauvreté est multidimensionnelle, c’est-à-dire qu’elle relève d’une multiplicité de dimensions différentes. Alors que des progrès ont été accomplis dans la lutte contre la pauvreté matérielle, les succès ont été plus lents dans la lutte contre les autres dimensions importantes, notamment les conséquences environnementales de plus en plus importantes.
Les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté sont souvent les plus touchées par les changements climatiques et environnementaux. Alors qu’elles agissent déjà pour résister à la pauvreté, aujourd’hui, elles font également face aux conséquences de ces nouveaux défis.
Cependant, leurs efforts et expériences passent souvent inaperçus ; leur capacité à poser des actes positifs est ignorée et leur voix n’est pas entendue, notamment dans les instances internationales.
Le 17 octobre, les Nations Unies se mobilisent pour que leurs savoirs, leurs contributions et leur expérience soient reconnues et célébrées. Lors de la commémoration mondiale en ligne, des messages vidéo de personnes et communautés vivant dans la pauvreté et confrontées aux effets néfastes de la dégradation de l'environnement et du changement climatique et se mobilisant pour y faire face ont été partagées. Leurs expériences rappellent que l’injustice sociale et l’injustice environnementale vont souvent de pair. Dès lors, les solutions qu’elles appellent sont elles aussi étroitement liées. Les mettre en œuvre nécessite la mobilisation de tous.

Mobilisation mondiale contre la pauvreté
Rejoindre les personnes en grande pauvreté dans leur combat, c’est chercher à bâtir avec elles des relations d’égalité. C’est chercher avec elles des réponses face à l’exclusion, à partir de leur vie et de leurs savoirs.
Les chiffres de la pauvreté
- 736 millions de personnes vivaient en-dessous du seuil international de pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour en 2015.
- En 2018, près de 8 % des travailleurs et leurs familles dans le monde vivaient avec moins de 1,90 dollar par personne et par jour
- La plupart des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté sont réparties entre deux régions : l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne.
- Les taux de pauvreté élevés se trouvent le plus souvent dans des petits pays, fragiles et touchés par des conflits armés.
- En 2018, environ 55 % de la population mondiale bénéficie bénéficiait d’au moins un type de prestation de protection sociale en espèces.