Le saviez-vous?
Quelques données à connaître au sujet des petits États insulaires en développement :
Données générales
- En 2014, on comptait 39 petits États insulaires en développement, dans trois régions :
- les Caraïbes;
- l’océan Pacifique; et
- l’Afrique, l’océan Indien, la Méditerranée et la mer de Chine méridionale.
- La population totale de ces 39 États était de 63,2 millions de personnes, et, globalement, leur Produit intérieur brut (PIB) se montait à 575,3 milliards de dollars.
- Les petits États insulaires sont confrontés à un ensemble de problèmes, dus à leur petite taille respective et à leur éloignement géographique. Ces États sont également très exposés aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.
- Ces États ont beaucoup de points communs. Mais le niveau de vie qu’on y observe varie considérablement d’un pays à l’autre : le PIB par habitant allait en 2014 de 830 dollars aux Comores à 51 000 dollars à Singapour.
Situation économique

- Les petits États insulaires en développement tirent parti, de diverses manières, de leur proximité avec les océans. Singapour, par exemple, jouit d’une situation géographique stratégique au sein du système commercial mondial. D’autres États, tels que les îles Marshall et Tuvalu, bénéficient de ressources marines.
- En ce qui concerne les petits États insulaires du Pacifique, la pêche thonière constitue plus de 10 % de leur PIB, et, dans le cas de certaines îles, plus de 50 % de leurs exportations. D’autre part, sur certaines îles, le poisson constitue également au moins 50 % de l’ensemble des protéines animales consommées.
- Aux Samoa et à Fidji, les cocotiers et leurs produits représentent 30 % du PIB, et la majorité des petits exploitants agricoles vivent du commerce de la noix de coco.
- Au niveau mondial, le corail représente, en biens et services, des sommes estimées à 375 milliards de dollars par an. Cela contribue notamment à aider le secteur des pêches maritimes, principal fournisseur de protéines aux populations de bon nombre de ces îles.
- Pour la plupart de ces petits États insulaires en développement, le tourisme est également un secteur essentiel de l’économie. Les recettes du tourisme représentent plus de 30 % de l’ensemble des exportations de ces États; à titre comparatif, au niveau mondial, l’apport du secteur touristique ne dépasse guère les 5 %, en moyenne.
- La région des Caraïbes accueille plus de 21 millions de visiteurs par an. Si cette région constituait un seul pays, elle se situerait à la troisième place des lieux les plus visités des Amériques – immédiatement après les États-Unis et le Mexique – et à la 14e place des endroits les plus visités sur toute la planète.
- Ces îles abritent de nombreux écosystèmes, depuis les écosystèmes forestiers de montagne jusqu’aux zones humides – autant d’espaces qui fournissent de la nourriture, de l’eau douce, du bois, des fibres, des médicaments, du carburant, des outils et autres matières brutes importantes, qui contribuent à faire vivre les populations, à l’économie et à la culture des régions en question.
- En ce qui concerne les îles Cook, leur zone économique exclusive – à savoir les eaux territoriales à l’entour – recouvre près de 2 millions de km2 (soit la taille de l’Inde). Ces eaux territoriales sont également le plus grand sanctuaire connu de requins et de baleines.
- Les petits États insulaires en question abritent entre 15 et 30 % des plus grandes zones économiques exclusives de la planète. Kiribati – qui, en termes de territoire océanique, est le plus grand des petits États insulaires en développement – possède la 13e zone économique exclusive la plus importante de la planète.
Environnement

- La diversité biologique de ces petits États insulaires est très importante; ces régions abritent de nombreuses espèces endémiques – ce qui signifie que ces espèces n’existent nulle part ailleurs : citons, par exemple, les araignées Nephila aux Seychelles.
- Les Seychelles, les Comores et les îles Mascareignes, dans l’océan Indien, abritent également un certain nombre d’espèces d’oiseaux particulièrement menacées.
- Les Seychelles abritent aussi la seule famille endémique d’amphibiens : les Sooglossidae et la tortue géante d’Aldabra – qui est l’un des reptiles endémiques le plus réputé de la région.
- Kiribati abrite la « Phoenix Islands Protected Area – PIPA » (la Zone protégée des îles Phoenix), dans l’océan Pacifique, où sont préservés d’importants sites de nidification d’oiseaux marins menacés, ainsi que des crabes de cocotier, des plantes endémiques et des plages de ponte des tortues de mer. Kiribati constitue également l’un des derniers écosystèmes liés aux archipels océaniques coralliens encore intacts – à tel point que les touristes souhaitant le visiter doivent préalablement en faire la demande.
- Il n’y a pas de rivières aux Bahamas, mais cet archipel englobe l’une des trois barrières de corail les plus longues du monde, et 14,5 % de l’ensemble des coraux du monde se trouvent dans ces eaux.
- Il a souvent été souligné que les îles contribuaient à la biodiversité mondiale dans des proportions bien plus importantes que ne le laisserait supposer leur superficie strictement terrestre. À cet égard, on peut dire que les îles sont, dans leur ensemble, des « trésors » de biodiversité, offrant quelques-unes des réserves végétales et animales les plus riches de toute la planète.
- Malheureusement, bon nombre d’espèces insulaires ont disparu. Depuis quatre siècles, sur les 724 espèces animales disparues, 50 % environ étaient des espèces insulaires; et 90 % au moins des espèces d’oiseaux ayant disparu au cours de cette même période résidaient sur des îles.
- Les îles sont également dépositaires d’informations génétiques témoignant d’une évolution échelonnée sur plusieurs millions d’années. Cette biodiversité a une valeur inappréciable non seulement sur le plan local, mais aussi pour l’humanité tout entière.
Changements climatiques

- Bien qu’elles ne contribuent guère aux changements climatiques, les petites îles sont considérablement touchées par ces changements, et la montée du niveau des mers peut provoquer des pertes de terre côtière sur les îles de faible altitude – ce qui peut faire également basculer l’économie et les moyens d’existence de tout un territoire. Par exemple, à Grenade, une hausse de 50 cm du niveau de la mer peut détruire 60 % des plages, et, en ce qui concerne les Maldives, une montée d’un mètre inonderait totalement les terres.
- Les changements climatiques font du blanchissement des coraux un phénomène annuel et provoquent, dans ce contexte, des pertes économiques et environnementales. Par exemple, la Dominique a signalé que 50 % de ses coraux avaient été blanchis, et à Tobago, pour la seule année 2005, on a constaté qu’en moyenne, 66 % des coraux durs avaient été affectés par le blanchissement.
- Plusieurs petits États insulaires en développement – dont les Maldives, Tuvalu et plusieurs États des Caraïbes – s’efforcent d’atteindre une « neutralité climatique » par le recours à des énergies renouvelables et autres approches.
Développement social

- Les petits États insulaires en développement ont fait des progrès considérables dans le sens de la réalisation de certains objectifs sociaux du développement – notamment en matière de santé, d’éducation, d’égalité entre les sexes et d’accès à l’eau et à l’hygiène. Toutefois, l’élimination systématique de la pauvreté reste un défi à relever pour la plupart des pays.
- Des progrès également importants ont été accomplis en matière de réduction du taux de mortalité infantile dans des pays tels que les Maldives, Haïti et les Comores; cependant le taux de mortalité infantile reste élevé.
- Dans l’ensemble, le pourcentage des populations sous-alimentées est en recul; mais le problème nutritionnel reste posé du fait que l’urbanisation a fait augmenter la consommation et la dépendance vis-à-vis de produits alimentaires traités – ce qui, à son tour, provoque un accroissement de l’obésité, des maladies cardiovasculaires et du diabète.
- Le taux d’alphabétisation est élevé dans l’ensemble des petits États insulaires en développement; mais l’alphabétisation n’est pas encore généralisée – des pays tels que Haïti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Belize restant très préoccupants à cet égard.
- Autre problème important en matière de développement social : des capacités en ressources humaines limitées, en raison de taux d’émigration élevés des insulaires les plus instruits.
La culture

- Il y a, dans les petits États insulaires en développement, 28 biens inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial (« World Heritage Properties ») – 19 biens culturels, 8 biens naturels et un bien mixte, entre le culturel et le naturel.
- L’un des secteurs d’activité inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial est la recherche de perles dans les bancs d’huîtres – activité traditionnelle pratiquée en mer, et qui a été notamment à la base de l’économie de Bahreïn pendant des millénaires.
- Font également partie des Sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO les vestiges du passé colonial dans des pays tels que la Barbade et Fidji, ou encore d’autres lieux qui témoignent de la résistance opposée à l’esclavage - notamment, à Maurice, le Paysage culturel du Morne, montagne qui fut jadis une véritable forteresse où se réfugiaient les esclaves évadés (phénomène illustré aujourd’hui par des témoignages matériels et oraux)
- En dépit de leur superficie très restreinte, ces petits États insulaires ont des cultures et des langues très diverses – par exemple, un patrimoine autochtone (dans le Pacifique), mais également des influences européennes, africaines, arabes et asiatiques.
- Ces petites îles ont aussi offert au monde entier leurs musiques et styles musicaux également très variés : le reggae, le zouk, le mambo, le danzón, le bouyon, le calypso, la soca, le reggaeton et la punta.
- Sont nés également dans ces îles des musiciens devenus célèbres – tels que Bob Marley (la Jamaïque), Compay Segundo (Cuba), Omara Portuondo (Cuba), Celia Cruz (toujours à Cuba), Silvio Rodriguez (Cuba également), Harry Belafonte (la Jamaïque), Tito Puente (Porto Rico), Rihanna (la Barbade), ou encore Nicki Minaj (Trinité-et-Tobago).
- Les pays des Caraïbes organisent plusieurs dizaines de Carnavals chaque année : ce sont des « vitrines » du folklore régional, de la musique et des traditions locales. Par ailleurs, des carnavals caribéens sont également organisés dans différentes villes du monde : les plus célèbres sont la « Notting Hill Parade » à Londres et la « West Indian Parade » à New York. On peut citer encore le Carnaval international de Victoria, aux Seychelles, qui a lieu chaque année au cours du dernier week-end du mois d’avril : on l’a baptisé « le carnaval des carnavals », dans la mesure où c’est la seule manifestation de ce genre qui regroupe les meilleures « parades carnavalesques » mondiales.
Sources :
- La diversité insulaire (CDB)
- Forum des îles du Pacifique EN
- PEID-PEID, les réalisations - Une initiative originale pour la coopération Sud-Sud (DESA-PNUD)
- Tendances en matière de développement durable pour les petits États insulaires en développement, 2010 (DESA)
- Patrimoine mondial - Petits États insulaires en développement (février 2013) (UNESCO)
- Petites îles (PNUE) EN
- Changements climatiques et petits États insulaires en développement (CCNUCC)