Une jeune femme se maquille devant un miroir.

La traite d'êtres humains, un crime qui ne connaît pas de frontières

La traite d’êtres humains est l’exploitation criminelle de femmes, d’hommes et d’enfants à des fins diverses, dont le travail forcé et l’exploitation sexuelle. Depuis 2003, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a rassemblé des informations sur environ 225 000 victimes de la traite détectées dans le monde. D'une manière générale, les pays détectent et signalent plus de victimes et condamnent davantage de trafiquants. Cela peut être le résultat d'une capacité accrue en matière d'identification des victimes et/ou d'un nombre accru de victimes de la traite.

En mars 2007, le Groupe interinstitutions de coordination contre la traite des personnes a été créé pour donner suite à une résolution adoptée en 2006 par le Conseil économique et Social de l’Organisation des Nations Unies (2006/27), par laquelle le Conseil engageait les organismes intergouvernementaux à collaborer pour renforcer l’assistance technique fournie aux pays dans le domaine de la traite des personnes. L’action du Groupe interinstitutions, forum d’orientation, s’inscrit dans une démarche visant à prévenir et combattre la traite des personnes et à promouvoir la protection et le soutien des victimes. Il est constitué de six organisations et entités internationales : l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

En 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Plan d’action mondial pour la lutte contre la traite des personnes, exhortant les gouvernements à prendre des mesures concertées et concrètes pour contrer ce fléau. Le Plan appelle à intégrer la lutte contre la traite des personnes aux programmes élargis de l’ONU afin d’accélérer le développement et renforcer la sécurité mondiale. Une des dispositions décisives du Plan est l’établissement d’un Fonds de contributions volontaires de l’ONU pour les victimes de la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants.

Ce Fonds a pour objectif premier de faciliter l’assistance et la protection des victimes de la traite sur le terrain, notamment par le biais de subventions accordées à des ONG spécialisées. Les objectifs complémentaires sont de donner la priorité aux victimes provenant d'une zone de conflit armé, ainsi que d’identifier les victimes de la traite parmi les flux de réfugiés et de migrants.

En 2013, l’Assemblée générale a tenu une réunion de haut niveau pour évaluer le Plan d’action mondial. Les États Membres ont également adopté la résolution A/RES/68/192 et proclamé le 30 juillet Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. La résolution déclare qu’une telle Journée est indispensable pour « faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et promouvoir et protéger leurs droits ».

En septembre 2015, les pays du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l'horizon 2030 qui vise notamment à supprimer le travail forcé et à mettre fin à l'esclavage morderne et à la traite d'êtres humains. Les objectifs de développement durable ont également pour cible l'interdiction et l'élimination du travail des enfants sous toutes ses formes. Un an plus tard, lors du Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants en septembre 2016, les États Membres sont parvenus à un consensus pour aboutir à un document fort : la Déclaration de New York. Parmi les 19 engagements adoptés, 3 concernent l'action concrète à l'encontre de la traite d'êtres humains et du trafic de migrants.

Tous les États sont affectés par la traite des êtres humains, soit en tant que pays d’origine, soit de transit ou de soit de destination des victimes. Les trafiquants du monde entier continuent de cibler les femmes et les filles. La grande majorité des victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle et 35 % des victimes de travail forcé sont des femmes. Les conflits aggravent encore davantage les vulnérabilités, les groupes armés exploitant les civils et les trafiquants visant les personnes déplacées de force. 

La voix des victimes nous guide

Système des Nations Unies

des gens faisant leus courses sur un marché local à Benin City

« Ils nous traitaient comme des animaux » : Sortir des griffes de la traite des êtres humains

 

une femme cachant son visage avec sa main ouverte sur laquelle il est écrit le mot STOP

Trinidad : aider les survivants de la traite d’êtres humains à prendre un nouveau départ

COVID-19 et la lutte contre la traite d'êtres humains

La pandémie COVID-19 aggrave les conditions de précarité des victimes de la traite et ouvre de nouvelles voies permettant aux trafiquants de recruter et d'exploiter les personnes vulnérables. Le Groupe interinstitutions de coordination contre la traite des personnes (ICAT) a publié une note de synthèse qui fournit des recommandations pour l'action politique, l'identification et la protection des victimes, et la poursuite des auteurs de ce crime.