Vol. LII
Nos 1&2
2015

Ce double numéro spécial de la Chronique de l’ONU célébre le 70e anniversaire de la création des Nations Unies et il est publié sous le thème “Une ONU forte pour un monde meilleur.” Un groupe vaste, mais sélectif, d’éminents contributeurs, met l’accent sur les moments déterminants, les défis et les obstacles ainsi que sur le rôle de l’ONU pendant les derniers 70 ans. Ces contributeurs réfléchissent également à l'avenir et à ce qui pourrait rendre l’Organisation plus forte et mieux à même d'œuvrer en faveur de l’humanité.

Une ONU forte pour un monde meilleur

J’ai choisi de mettre en avant le rôle des Nations Unies dans les questions féminines, car c’est un domaine dans lequel des progrès ont été accomplis et auquel j’ai eu la chance de prendre part. Le rôle de pionnière n’est pas aisé : vous devez mieux faire que vos homologues masculins et savez que ce n’est pas seulement votre carrière qui est en jeu, mais aussi les perspectives de carrière des femmes qui souhaiteraient suivre votre exemple.

Du discours à la réalité

L’Organisation nous fournit ces valeurs, ces normes et les outils pour les mettre en œuvre. Elle est passée de manière retentissante d’un ensemble de règles de droit international traditionnel centré sur l’État avec, pour base la prééminence de la souveraineté de l’État, à une institution centrée sur des normes. Ses objectifs sont clairs : tout en respectant la liberté des États souverains, elle a pour mission de protéger et de promouvoir la paix, la sécurité, le développement, l’état de droit et les droits de l’homme des peuples du monde entier.

Œuvrer à la sécurité humaine

Depuis la création des Nations Unies, d’importants progrès ont été accomplis. Lorsque la Charte des Nations Unies a été ratifiée, la plupart des pays asiatiques et africains étaient encore des colonies européennes. L’ONU, qui comptait 51 États Membres à sa création, en compte, soixante-dix ans après, 193. Les menaces et les défis croissants à l’encontre desquels l’Organisation est testée ont probablement supplanté les progrès. L’article 1 de la Charte stipule que le premier objectif de l’Organisation mondiale est de « maintenir la paix et la sécurité internationales ». Si vivre en sécurité signifie vivre sans craindre d’être tué, persécuté ou maltraité, vivre à l’abri de l’extrême pauvreté qui engendre la perte de la dignité et le mépris de soi et libre de faire des choix, trop de personnes encore aujourd’hui n’ont pas les moyens de le faire.

Un nouveau programme

Le 70e anniversaire des Nations Unies est l’occasion de faire le bilan, reconnaissant nos succès et nos échecs. L’Organisation a incontestablement contribué à l’instauration d’un monde meilleur au cours des sept dernières décennies. Nous avons réussi à faire en sorte que le monde reconnaisse les trésors de l’humanité qui sommeillent dans sa pluralité et sa diversité. Pour la première fois, un consensus sur l’égalité entre les êtres humains a été obtenu. Aucune race ni aucune culture ne peut prétendre représenter à elle seule la civilisation humaine.

Regard en arrière, regard vers l’avenir

Si rien ne change, le monde ne sera pas mis sur la voie du développement durable et nous ne pourrons pas relever les nouveaux défis. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon dans son allocution à Stanford en 2013, « il n’y a pas de plan B parce qu’il n’y a pas de planète B.

De l’indépendance à la stabilité à long terme l’action des Nations Unies en Afrique

Avec l’établissement des opérations de maintien de la paix multidimensionnelles et des opérations politiques, l’Organisation a non seulement contribué à la stabilisation progressive de l’ensemble de la région ouest africaine, mais a considérablement influencé la dynamique, la politique et les politiques régionales.

Œuvrer ensemble pour assurer un avenir prospère à tous

Si nous voulons véritablement promouvoir la santé dans le monde, nous devons nous attacher à garantir le droit à la santé pour tous et travailler dans tous les secteurs afin de bien comprendre les facteurs sociaux et environnementaux de la santé et d’y répondre efficacement.

Les leçons tirées d’un moment essentiel pour les Nations Unies

Dans l’esprit de l’époque, des voix s’élèvent pour réclamer un processus de sélection transparent et inclusif. Cette attitude est compréhensible, mais elle reflète un malentendu sur la nature des fonctions du Secrétaire général et le rôle du Conseil de sécurité. Pour que le système fonctionne, le Secrétaire général doit jouer un rôle crucial en tant que partenaire du Conseil.

Vers un avenir plus sûr, plus juste et plus humain

Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, beaucoup dépend des dirigeants. S’ils reconnaissent leur responsabilité et surmontent leurs désaccords de longue date, notamment les griefs subjectifs, il sera alors possible de sortir de l’impasse. Il y a trente ans, nous avons réussi à le faire dans des conditions bien plus difficiles alors que les forces politiques semblaient insurmontables et que les stocks d’armes nucléaires étaient beaucoup plus importants. Aujourd’hui, nous ne devons ni paniquer ni sombrer dans le pessimisme. Il est encore possible de dégager le ciel au-dessus du Siège des Nations Unies et de créer les conditions nécessaires pour que l’Organisation mondiale remplisse sa mission.

Les Nations Unies et leurs failles

Un Secrétaire général qui perd la confiance de son personnel a peu de chances d’évoluer, tandis que celui qui perd la confiance et le respect des États Membres est simplement voué à l’échec.