M. Alfatih Hamad de l'UNESCO lors du vernissage d'une exposition.

Contexte

Mouvement contre le racisme et la discrimination raciale

Le vingtième anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban intervient à un moment crucial de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Le mouvement mondial contre le racisme et la discrimination raciale crée une dynamique visant à :

  • examiner l'efficacité des mesures précédentes,
  • reconsidérer les défis,
  • remédier aux lacunes, et
  • s'engager à prendre des mesures rapides et plus efficaces contre le racisme et la discrimination raciale.

Réparations, justice raciale et égalité

L'Assemblée générale a adopté la résolution 75/237 par laquelle elle a décidé de tenir une réunion de haut niveau d’une journée pendant sa 76e session consacrée à la célébration du 20e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, dont le thème s’intitule « Réparations, justice raciale et égalité pour les personnes d’ascendance africaine ».

La célébration de la Déclaration et du Programme d’action de Durban est un événement important et opportun. Elle donne l'occasion au monde entier de s'attaquer aux formes multiples et croisées de discrimination raciale et de souligner l'importance de la solidarité entre les mouvements pour l'égalité.

Déclaration et programme d'action de Durban

La Déclaration et le Programme d'action de Durban est un document centré sur les victimes, qui met l'accent sur le sort des victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, notamment :

  • les Africains et les personnes d'ascendance africaine,
  • les Asiatiques et les personnes d'ascendance asiatique,
  • les peuples autochtones,
  • les migrants,
  • les réfugiés,
  • les personnes déplacées,
  • les victimes de la traite des êtres humains et
  • les minorités, notamment les Roms/Tsiganes/Sinti/Voyageurs.

Elle réaffirme que les États ont le devoir de protéger et de promouvoir les droits de l'homme de toutes les victimes et qu'ils devraient adopter une perspective sexospécifique, en reconnaissant les multiples formes de discrimination.

Un cadre international global et exhaustif

La Déclaration et le Programme d'action de Durban, y compris ses processus de suivi - le document final de la Conférence d'examen de Durban de 2009 et la Déclaration politique de 2011 à l'occasion du dixième anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, ainsi que la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale - créent un cadre international global et exhaustif pour lutter contre les diverses formes et manifestations de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée.

 

Réparations

L'esclavage - un crime contre l'humanité

Les liens entre l'héritage du passé et les formes contemporaines de racisme et de discrimination raciale ont été clairement établis lors de la Conférence mondiale de 2001. Dans la Déclaration et le Programme d'action de Durban, les États ont convenu que l'esclavage et la traite des esclaves constituent un crime contre l'humanité et qu'il aurait toujours dû en être ainsi. Ils ont également reconnu que le colonialisme a engendré le racisme et la discrimination raciale et que les Africains et les personnes d'ascendance africaine, les personnes d'ascendance asiatique et les peuples autochtones continuent d'être victimes de ses conséquences.

Des siècles de colonialisme et d'esclavage

À l'occasion de la célébration par l'Assemblée générale de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale le 21 mars 2021, le Secrétaire général a noté qu'une grande partie du racisme actuel est profondément ancrée dans des siècles de colonialisme et d'esclavage. Il a souligné qu'il est particulièrement important de reconnaître les injustices historiques, de réparer les torts de longue date et d'en inverser les conséquences.

Justice réparatrice - faire amende honorable

Le Secrétaire général a mis en évidence que la justice réparatrice est essentielle pour la réconciliation, la prévention des conflits et la création de sociétés fondées sur l'équité, l'égalité, le respect et la solidarité.

La Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, le Groupe de travail d'experts des Nations Unies sur les personnes d'ascendance africaine et les autres mécanismes de suivi de Durban ont également appelé à ce que les demandes de justice réparatrice soient satisfaites. À cet égard, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a noté qu'en termes pratiques, cela nécessiterait de réparer des siècles de violence et de discrimination, notamment par les moyens suivants :

  • des excuses officielles,

  • des processus de vérité, et

  • des réparations sous diverses formes.

     

Portrait photo of Michelle Bachelet

Une consultation globale et inclusive des personnes concernées devrait favoriser la justice, la responsabilité et la réconciliation. »

La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet