27 juin 2013

Par PAMELA MARTÍNEZ ACHECAR Des millions d'enfants dans le monde ne reçoivent pas une éducation de qualité et n'ont donc pas la possibilité de décider de ce qu'ils veulent faire dans la vie. L'objectif d'assurer l'éducation pour tous donne aux gouvernements un moyen de payer la dette sociale envers les peuples du monde entier.

L'éducation est un droit humain. C'est pourquoi les dirigeants du monde se sont engagés à assurer l'éducation primaire pour tous comme première mesure pour généraliser l'accès à l'enseignement à tous les niveaux. Cet objectif et les sept autres constituent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par 189 nations en septembre 2000. L'objectif est de réduire de manière significative l'extrême pauvreté d'ici à 2015 tout en promouvant l'égalité des sexes, la santé et un environnement durable.

En 2000, on estimait qu'environ 103 millions d'enfants ayant l'âge d'être scolarisés ne l'étaient pas et n'avaient pas la possibilité de l'être. Depuis, des progrès considérables ont été accomplis. En 2007, il restait 72 millions d'enfants analphabètes. Selon les estimations faites par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), ils seront encore 56 millions en 2015.

La scolarisation et la fréquentation scolaire varient souvent selon le sexe, les revenus de la famille, le lieu de résidence, la langue, l'appartenance ethnique et le handicap. Toutefois, l'éducation pour tous garantissant le droit de tous les enfants à l'éducation, y compris les peuples autochtones, les minorités ethniques et linguistiques et les enfants dans les zones de conflit, il incombe aux gouvernements de proposer d'autres formes d'éducation pour répondre aux conditions spécifiques.

Les principaux obstacles à cet objectif sont le manque de ressources économiques auquel vient s'ajouter la crise financière actuelle. Les progrès vers l'éducation pour tous ne seront pas réalisés parce que les budgets de l'éducation ne sont pas conçus pour répondre aux besoins. En outre, selon les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), il faudrait 18 millions d'enseignants supplémentaires avant 2015 pour assurer un enseignement de qualité aux enfants du monde entier.

L'inégalité des sexes est également un obstacle. Selon le dernier rapport de l'UNESCO L'Éducation pour tous, les filles ont moins de chances d'être scolarisées que les garçons.

Il ne faut pas être un expert pour comprendre que les quatre ans qui restent avant l'échéance de 2015 ne suffiront pas pour transformer et développer les systèmes éducatifs dans le monde, répondre à la demande en enseignants ou multiplier les ressources allouées à l'éducation dans les pays les plus pauvres.

La nécessité d'investir dans l'éducation est incontestable, mais les efforts sont souvent compromis par la nécessité de mettre en place un financement durable, vu les longues périodes de gestation avant que des résultats concrets n'apparaissent. Le succès de ces investissements dépend aussi de la disponibilité d'informations fiables nécessaires pour faire un diagnostic du système éducatif et identifier les mécanismes d'exclusion de manière à formuler les meilleures pratiques et à réaliser des projets importants comme terminer ses études.
REPAS SCOLAIRES La faim et la pauvreté sont des obstacles à l'intégration scolaire des enfants. Pour y remédier, le Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi que d'autres nombreuses organisations et syndicats d'enseignants ont alloué des ressources. Les initiatives du PAM comme les repas scolaires et les rations à emporter peuvent permettre de doubler les taux de scolarisation en primaire au cours d'une année. Les repas offrent une nourriture vitale aux enfants pauvres qui vont à l'école, tandis que les rations à emporter offrent des aliments de base aux familles qui scolarisent leurs filles.
Le nombre d'enfants ayant accès à l'éducation s'est considérablement accru, mais à un rythme lent qui n'est pas compatible avec les délais assortis aux OMD, d'ailleurs trop ambitieux dès le départ. Aussi, de nombreux obstacles imprévus se sont dressés sur la route. Il est donc clair que les responsables doivent concevoir leurs programmes d'action en fixant des objectifs à court et à moyen terme réalistes et réalisables afin de créer des conditions plus favorables pour améliorer la qualité de l'enseignement ainsi que les processus d'apprentissage.

Malheureusement, les résultats des enquêtes ne présentent pas un tableau encourageant. Au vu de la liste des questions restées en suspens, les ressources allouées sont insuffisantes. En procédant à une analyse approfondie dans le contexte actuel de la mondialisation, nous pouvons conclure que l'éducation primaire pour tous est un objectif qui est plus lointain que nous le pensions et qui risque de se révéler impossible si aucune action décisive n'est prise dès maintenant. Ressources
UNESCO-UIS. 2008. A View Inside Primary Schools. Programme sur les indicateurs de l'éducation dans le monde. Montréal, Institut de statistiques de l'UNESCO. Projet Objectifs du Millénaire des Nations Unies, 2005. Vers une éducation primaire universelle : investissements, incitations, et institutions. Équipe du Projet sur l'éducation et l'égalité des sexes. Working with The Media on Gender and Education, A Guide for Training and Planning. Institute of education, University
of London et Oxfam. UNESCO Projet EPT 2010. Rapport de suivi sur l'éducation pour tous : Atteindre les marginalisés. UNICEF. 2005. La situation des enfants dans le monde : L'enfance en péril. New York, Fonds international des Nations Unies au secours à l'enfance.

 

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