11 juin 2012

LA « GRANDE ACCÉLÉRATION »

Nous vivons dans l'anthropocène1 où les êtres humains sont devenus une force majeure de l'environnement. L'augmentation des salaires et la réduction de la pauvreté ont coïncidé avec une demande croissante pour les biens et les services, comme la nourriture et l'énergie, ce qui a augmenté les pressions exercées sur les ressources naturelles et les écosystèmes, y compris la surexploitation et la dégradation. Les changements climatiques contribuent également à la situation, car certaines mesures d'adaptation et d'atténuation, comme l'irrigation, la désalinisation ou les biocarburants, sont également exigeantes en ressources.

Pour tenter de quantifier les limites des ressources mondiales, le cadre de limites planétaires2 (un seuil environnemental critique au-delà duquel des changements « de régime » rapides et systémiques inattendus peuvent être déclenchés) a été créé. Ce cadre vise à établir les limites mondiales de l'utilisation de l'eau, des terres et de l'énergie (la concentration du dioxyde de carbone dans l'atmosphère comme indicateur indirect) et d'autres ressources naturelles, comme les nutriments ou la biodiversité.

Les trajectoires actuelles de demande et d'utilisation des ressources menacent de compromettre le principe d'inclusion et la viabilité de l'environnement. Par exemple, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) prévoit une augmentation de la production alimentaire de 70 %3 et le Conseil mondial de l'énergie (CME) prévoit une augmentation de l'approvisionnement en énergie de 100 % d'ici à 20504. Ces trajectoires doivent être réduites par une utilisation des ressources et une réduction des déchets plus efficaces, ainsi qu'une meilleure gestion des besoins.

Il faut, en priorité, faire face à l'insécurité de l'approvisionnement en eau, en énergie et en nourriture; en particulier, donner aux plus pauvres l'accès à une alimentation saine, à l'eau salubre et aux services énergétiques modernes, au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Toutefois, cet objectif ne devrait pas être seulement poursuivi au niveau des ménages, mais aussi au niveau du développement industriel pour permettre le développement économique de tous les pays. Satisfaire ces demandes additionnelles pour combler les lacunes pose même des problèmes plus importants concernant les ressources.

Il est probable que la Conférence de Rio +20 lancera un processus pour élaborer une série d'Objectifs du développement durable (ODD)5 afin de faire face à ces enjeux sociaux et environnementaux : ne pas dépasser le plafond environnemental, ou les limites planétaires, tout en conservant un plancher socio-économique6 qui, combinés, définissent un espace sûr et égal pour l'humanité. Lors du développement de ces ODD, il sera important de reconnaítre les interactions et les réactions parmi les limites planétaires et les ODD, et aussi entre les limites planétaires et les ODD. Par exemple, pour garantir la sécurité alimentaire, des efforts doivent être faits pour assurer une gestion intelligente de l'eau, des terres et de l'énergie, ce qui n'est généralement pas le cas de l'intensification agricole; pour atteindre les objectifs relatifs au climat et à l'énergie, des efforts doivent aussi être faits pour assurer une gestion intelligente de l'eau et des terres, ce qui est assez rare en ce qui concerne l'énergie renouvelable ou non conventionnelle; et pour réaliser les objectifs relatifs à l'eau, des efforts doivent être faits pour assurer une gestion intelligente de l'énergie et du climat, ce qui n'est pas le cas de la désalinisation ou des transferts d'eau.

Cet angle multipolaire est particulièrement important compte tenu des liens importants entre les secteurs - agriculture, eau, énergie, environnement, etc. - qui seront même renforcés de sorte que les effets externes des ressources deviendront des contraintes conjuguées du développement durable. Par exemple, en Jordanie, 25 % de l'électricité est utilisée pour l'approvisionnement en eau, principalement pour son pompage. Aux États-Unis, la production énergétique représente 40 % de tous les prélèvements d'eau. En Chine, les transferts d'eau à grande échelle visant à pallier la pénurie d'eau consomment beaucoup d'énergie, dépendant partiellement de l'énergie hydraulique qui, du fait de la déperdition due à l'évaporation dans les réservoirs, contribue à la pénurie d'eau.

Une réflexion systémique et des solutions intégrées - l'approche multipolaire - doivent donc guider le développement et la mise en œuvre des ODD. En fait, la réelle innovation des ODD réside peut-être en leur développement conjonctif, compte tenu du fait que la plupart des objectifs individuels ont déjà été formulés dans le passé d'une façon ou d'une autre. Il faut également communiquer les feuilles de route nationales émergentes de l'économie verte pour que les gains énergétiques résultants permettent de conserver l'effet cumulatif de tous les programmes de développement nationaux au sein d'un espace d'action sûr pour l'humanité.

COMPRENDRE LES LIENS : COMMENT ADOPTER UNE APPROCHE MULTIPOLAIRE

L'importance des liens intersectoriels pour augmenter l'efficacité de l'utilisation des ressources s'applique à tous les niveaux, aussi bien local que national ou même mondial7. La communauté scientifique commence à perfectionner et à cartographier les limites planétaires et examinent la manière dont elles sont liées entre elle. Les récents travaux examinant les liens bilatéraux comprennent :

• la cartographie mondiale de la disponibilité des ressources en eau et du manque de productivité dans la production alimentaire, par LPJmL/WaterSim, qui montre que la productivité de l'eau, exprimée en kilocalories produites par mètre cube de consommation d'eau, varie entre les pays en fonction de la diversification des cultures, de la gestion agricole et du climat8;

• la cartographie mondiale du manque de ressources en eau et en terres dans la production alimentaire et bioénergétique par le projet de la FAO9 « L'état des ressources en terres et en eau pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde », qui montre que les problèmes les plus importants se rencontrent dans certaines parties de la Chine et de l'Inde; et

• la cartographie mondiale du manque de ressources en eau dans la production hydroélectrique par l'Institut des ressources mondiales qui montre, par exemple, que 17 % des capacités de conception des centrales électriques dans le monde sont dans des régions connaissant un stress hydrique important10.

En intégrant avec constance ces évaluations existantes, nous pouvons mettre au point des scénarios mondiaux pour une nouvelle approche multipolaire, qui compléteront et feront avancer les travaux précédents, comme ceux du Programme des Nations Unies pour l'environnement, de l'Organisation de coopération et de développement économiques, de la FAO et de World Energy Outlook. Cela nous permettra d'établir des cartes actuelles et futures des « points chauds » des ressources disponibles et de la productivité des ressources dans différents secteurs. À partir de ces nouvelles cartes, nous pourrons déterminer les possibilités de réduction de l'utilisation globale des ressources en améliorant la configuration des modèles de production et l'approvisionnement en facteurs de production, y compris les opportunités associées au commerce et aux investissements étrangers directs. Par exemple, des systèmes de commerce de l'électricité pourront favoriser la production hydroélectrique dans les régions où la pénurie d'eau est peu élevée et/ou la disponibilité des ressources en eau est élevée, comme dans l'initiative du bassin du Nil, et les investissements étrangers directs peuvent apporter le savoir et les technologies pour la coproduction de biocarburants et de produits propres à l'alimentation humaine ou animale afin d'accroítre la productivité de l'eau et des terres11.

Une telle approche fondée sur des modèles, partant du sommet, doit être parallèlement développée à une approche partant de la base afin de constituer une base de connaissances sur les meilleures pratiques, politiques et solutions12. Ces solutions multipolaires étant régies par des institutions individuelles, il faut créer des mesures d'incitation et des mécanismes supplémentaires pour dépasser les cloisonnements institutionnels et sectoriels. Cela réduira les effets externes négatifs de l'optimisation sectorielle à court terme et renforcera la résilience systémique à long terme13, réduira les besoins en ressources et dissociera le développement de l'utilisation des ressources. Ce n'est qu'alors que nous pourrons répondre aux défis de la « grande accélération » et assurer une transition vers la durabilité qui inclut les pauvres.

SOLUTIONS MULTIPOLAIRES

Alors que les principes multipolaires formulés plus haut sont universels, les solutions doivent être adaptées au contexte et les ODD interprétés en fonction de la situation locale. Les pays en développement en transition et industrialisés ont besoin d'approches multipolaires différentes, y compris la prise en compte des différences dans les pays et entre eux en termes de modèles de consommation et d'intensité de l'utilisation des ressources, qui débouchent sur de nouvelles solutions.

Pour les pays à revenu faible, la priorité absolue est de combler le fossé qui existe en termes d'accès à l'eau, d'énergie et de sécurité alimentaire, qui est lié à une faible productivité, en particulier, en ce qui concerne les écarts en matière de rendement en agriculture. Ce fossé est souvent aggravé par la dégradation des ressources naturelles ainsi que par une croissance démographique rapide et la faiblesse des institutions. Le savoir et les technologies sont donc essentiels pour soutenir une intensification durable. Dans les pays en développement, la croissance verte continuera de dépendre principalement de l'agriculture. Par exemple, dans le cadre d'une approche intégrant la gestion de l'eau, des terres, des écosystèmes et de l'énergie dans le bassin du lac Naivasha, au Kenya, des solutions ont été trouvées, y compris le paiement de services rendus par les écosystèmes qui offrent des mesures d'incitation pour améliorer la gestion des ressources14.

Avec l'essor rapide de leur économie, le doublement de leur produit intérieur brut (PIB) au cours des 10 à 15 dernières années, les puissances émergentes, l'essor rapide de la population et les besoins par habitant, les puissances émergentes doivent réaliser des trajectoires de développement plus durables. La tendance de la Chine, de l'Inde, du Moyen-Orient et des pays d'Afrique du Nord à résoudre les pressions exercées sur leurs ressources par le biais de régions mieux pourvues, en particulier en Amérique latine et en Afrique sub-saharienne, ne doit pas freiner la mise en place de solutions multipolaires locales au sein de ces pays. Par exemple, au Gujarat, en Inde, où la disponibilité en eau et en terre par habitant est très faible, le projet dit Jyotirgam pour l'amélioration de l'accès des ménages à l'énergie et à l'irrigation (pompage de l'eau), a sensiblement amélioré la surexploitation des eaux souterraines. Par cette approche intégrée, ce projet a permis d'accroítre l'énergie et la sécurité alimentaire et d'enregistrer une croissance du PIB supérieure à celui du reste du pays15.

Compte tenu de leur consommation en ressources élevée par habitant et de l'importance de leur empreinte écologique (et également de l'externalisation de la dégradation des ressources), les pays industrialisés devront aussi réduire leur niveau de consommation et leurs déchets. Ils devront également intégrer les approches multipolaires à la coopération économique et pour le développement, partager les technologies innovantes, par exemple sur des énergies renouvelables modernes et établir des relations entre les institutions conscientes des problèmes multipolaires et d'autres pays. Par exemple, la loi relative aux crédits de carbone adoptée par l'Australie, qui offre des incitations au reboisement afin de séquestrer le carbone, et son Initiative nationale pour l'eau, qui restreint les reboisements très consommateurs d'eau, peuvent être intégrées au moyen d'un plan de zonage du pay- sage en fonction de la disponibilité de l'eau16.

Les secteurs privé et public et la société civile ont des responsabilités différentes, mais complémentaires lors de la mise en œuvre des principes multipolaires (ERD 2012). Le secteur public coordonne, établit le cadre de réglementation et d'incitation et dépense les fonds publics. Il doit également rendre les politiques plus cohérentes parmi les institutions et les secteurs - agriculture, environnement, utilisation des terres, énergie et climat - tout en maintenant une grande capacité sectorielle. De son côté, le secteur privé devrait encourager l'innovation pour une utilisation plus efficace des ressources et une augmentation de l'approvisionnement des ressources. Si, par exemple, l'énergie éolienne peut servir à désaliniser l'eau de mer ou les eaux saumâtres, certaines zones arides pourraient être utilisées pour la production alimentaire en surface irriguée et/ou comme puits de carbone. Les chaínes d'approvisionnement, qui sont en grande partie entre les mains du secteur privé, doivent être gérées comme « un filet d'approvisionnement » de façon à assurer l'optimisation parmi les ressources, de la production à la consommation. Une telle approche, qui est facilitée par la création de connaissances multipolaires plus complètes ainsi que par des prix d'intrants appropriés, peut permettre de réduire davantage l'utilisation de toutes les ressources par une externalisation intelligente des intrants en fonction de la disponibilité et de la productivité des ressources.

L'agriculture verte, l'agroforesterie, et d'autres systèmes de production multifonctionnels adoptent une approche multipolaire à l'intensification durable en réduisant les intrants externes, en réutilisant les produits résiduaires et en procurant des avantages induits. Ainsi, la production de biomasse peut devenir un élément central d'une économie verte. Les retombées positives d'une telle approche écosystémique peuvent même aller plus loin lorsque les terres sont remises en état pour accroítre simultanément la productivité et la résilience.

Même si des moyens complémentaires seront nécessaires pour mettre en place une approche multipolaire qui intègre les secteurs et renforce la coopération parmi les institutions, nous pensons que, dans de nombreux cas, les coûts de transaction qui s'ensuivront seront moindres par rapport aux avantages obtenus par les synergies supplémentaires que l'approche multipolaire générera.

Le concept multipolaire, qui combine divers principes de durabilité qui ont été développés depuis la Conférence de Stockholm sur l'environnement humain, suscite aujourd'hui un élan vigoureux. La communauté internationale, les décideurs, les professionnels et les scientifiques peuvent développer ensemble le concept alors qu'ils visent à obtenir des résultats concrets au sommet de Rio. Comme il est mentionné dans les OMD, nous suggérons que les ODD intégrés mettent en concordance le besoin de sécurité des personnes et celui de ne pas dépasser les limites planétaires.

Notes

1 Steffen, W., Crutzen, P.J. & McNeill, J.r. (2007): The Anthropocene: Are humans now overwhelming the great forces of nature? Ambio, 36: 614-621.

2 Rockström et col (2009): Planetary Boundaries: exploring the safe operating space for humanity, Nature.

3 FAO (2011) : l'état des ressources en eau et en terres pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde (SOLAW) - gestion des systèmes à risque, Earthscan, Londres.

4 WEC (2007) : Deciding the future: Energy Policy Scenarios to 2050, résumé analytique, Conseil mondial de l'énergie, Londres, R.-U.

5 CNUDD (2012) : Rio 2012 Issues exposé n° 6, Current Ideas on Sustainable Development Goals and Indicators.

6 Raworth K. (2012) : A Safe and Just Space for Humanity, document d'analyse Oxfam.

7 Hoff H. (2011): Understanding the Nexus. Background Paper for the Bonn 2011 Conference: The Water, Energy and Food Security Nexus, SEI, Stockholm.

8 Gerten D., Heinke H., Hoff H., Biemans H., Fader M., Waha K. (2011): Global Water Availability and Requirements for Future Food production, Journal of Hydrometeorology, 12, 5, 885-899.

9 FAO (2011) : l'état des ressources en eau et en terres pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde (SOLAW) - gestion des systèmes à risque, Earthscan, Londres.

10 Aqueduct (2011): Aqueduct and the Water-food-energy Nexus, available at: http://insights.wri.org/aqueduct/2011/11/aqueduct-and-water-foodenergy-n....

11 FAO (2010) : Bioénergie et sécurité alimentaire : Cadre analytique du BEFS, gestion de l'environnement et des ressources naturelles, dossier de travail n° 16, Rome.

12 Par exemple, voir la plate-forme des ressources à www.water-energyfood.org

13 Folke C. et al (2011) : Reconnecting to the biosphere, Ambio, 40, 719-738.

14 ERD (2012): Confronting Scarcity: Managing Water, Energy and Land for Inclusive and Sustainable Growth, rapport européen sur le développement.

15 Shah T., Gulati A., Hemant P., Shreedhar G., Jain R.C. (2009): Secret of Gujarat's Agrarian Miracle after 2000, Economic and Political Weekly, XlIV, 52, 45-55

16 DCCEE (2011) : Carbon Credits (Carbon farming Initiative) Regulations 2011, Canberra, Department of Climate Change and Energy Efficiency. Références Aqueduct (2011): Aqueduct and the Water-food-energy Nexus, disponible à : http://insights.wri.org/aqueduct/2011/11/aqueduct-and-water-food-energy-....

DCCEE (2011) : Carbon Credits (Carbon farming Initiative) regulations 2011, Canberra, Department of Climate Change and energy efficiency.

ERD (2012) : Confronting Scarcity: Managing Water, energy and land for Inclusive and Sustainable growth, rapport européen sur le développment 2012 lancé le 16 mai 2012.

FAO (2010) : Bioenergy and Food Security: The BEFS Analytical framework, environment and Natural Resources Management, dossier de travail n°16, Rome.

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UNCSD (2012) : Rio 2012 Issues Brief No.6, Current Ideas on Sustainable Development Goals and Indicators.

WEC (2007) : Deciding the future: Energy Policy Scenarios to 2050, Executive Summary, World Energy Council, Londres, R.-U.

 

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