Malabo

30 October 2003

Message du Secretaire General a la vingtieme reunion ministerielle du comite consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de securite en Afrique Centrale

Kofi Annan, Former Secretary-General

C'est avec plaisir que je vous adresse à tous mes chaleureuses salutations. Je remercie sincèrement le gouvernement et le peuple équato-guinéen d'accueillir cette réunion dans leur capitale.

Depuis votre réunion ministérielle à Brazzaville, en mai dernier, il y a eu des développements encourageants dans plusieurs pays de la région.

Au Rwanda, les élections présidentielles et municipales récentes se sont déroulées dans un environnement pacifique.

En Angola, la population s'attache à consolider le processus de réconciliation nationale et œuvre au développement du pays.

En République centrafricaine, un dialogue national de réconciliation a été engagé pour mettre un terme aux crises à répétition qui ont ébranlé le pays pendant des décennies, et créer les conditions favorables au retour à la légalité constitutionnelle, au moyen d'élections crédibles, démocratiques et transparentes.

En République démocratique du Congo, un gouvernement d'union nationale a été mis en place pour gérer la période de transition jusqu'à l'organisation d'élections générales dans le pays. L'ONU appuie pleinement les efforts qu'il déploie en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale. Il est temps que cesse le fracas des armes pour que la RDC puisse enfin progresser sur la voie du développement économique et social, dans le respect de la vie humaine et des droits de l'homme.

Au Burundi, la signature, le 8 octobre dernier, du protocole de Prétoria relatif au partage du pouvoir entre le Gouvernement de transition et les Forces pour la défense et la démocratie (FDD) suscite l'espoir de voir le pays renouer avec la stabilité. J'exhorte toutes les parties burundaises, y compris les Forces nationales de libération (FNL), à régler, dans les meilleurs délais, les questions restées en suspens en vue de parvenir à un accord global, qui seul permettra de mettre fin aux souffrances qu'endure le peuple burundais depuis trop longtemps.

Un autre développement encourageant est la ratification du protocole du Conseil pour la paix et la sécurité en Afrique centrale (COPAX), aussitôt mis en œuvre pour régler pacifiquement la crise à Sao Tomé et Principe en juillet dernier. Il s'agit d'un pas fondamental vers une action concertée en faveur de la paix en Afrique centrale.

Instaurer et préserver la paix est une entreprise exigeante, difficile et de longue haleine, qui requiert une détermination soutenue. En dépit des progrès non négligeables qui ont été réalisés, les processus de paix en Afrique centrale demeurent fragiles. Je suis particulièrement préoccupé par la prolifération incontrôlée des armes légères dans la région, car elle exacerbe les tensions et peut faire échouer les efforts de règlement des conflits, en favorisant le recours à la violence. J'exhorte donc tous les Etats de la sous-région à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, comme ils s'y sont engagés en mai dernier à Brazzaville.

L'Organisation des Nations Unies continuera de soutenir vos efforts, en renforçant sa coopération avec les organisations de la sous-région et en appuyant leurs capacités dans le domaine de la paix et de la sécurité, en particulier. Dans cette perspective, je soumettrai très prochainement aux membres du Conseil de sécurité le rapport de la mission multidisciplinaire que j'ai dépêchée dans la sous-région en juin dernier.

Je vous souhaite de fructueuses délibérations.