Algiers

01 November 2022

Secretary-General's remarks at the Summit of the League of Arab States

António Guterres

[All-English, as delivered, follows, with salutations in French, English and Arabic; scroll down for all-French version]

Monsieur le Président, merci infiniment de votre invitation. Je remercie le peuple algérien de son hospitalité.

Monsieur le Président, venant moi-même d’un pays colonialiste, je vous félicite chaleureusement pour l’anniversaire de cette journée historique dans la vie de votre pays.

Your Highnesses, Excellencies, Secretary-General Aboul Gheit, Ladies and gentlemen,

As salaam alaikum.

I am honoured to be with you again to further deepen the strong partnership between the League of Arab States and the United Nations.

Our world faces great trials and tests.

Geopolitical divides are growing. Inequalities and injustices are deepening. 

Cooperation is the only way forward.

Regional organizations like the League of Arab States have a vital role to play in today’s world.

We must work together to advance the values based on which the United Nations was born.  Peace, sustainable development, and human rights.

Excellencies, 

Allow me to begin with the ongoing suffering in Palestine. 

The United Nations’ position is clear: peace must advance – the occupation must end.

Our shared goal remains two States – Israel and Palestine – living side by side in peace and security, with Al-Quds/ Jerusalem as the capital of both States.

At the same time, UNRWA’s financial crisis is undermining the rights and well-being of Palestine refugees.

I urge you to generously support UNRWA, a vital pillar of regional stability.

And I look forward to continuing our work together to address challenges across the region – from Syria, Lebanon, and Yemen…to Libya, Somalia, and Sudan.

Instability or conflicts persist and humanitarian needs are growing.

Let us keep up our common efforts towards multilateral solutions that meet people’s legitimate aspirations for peace, freedom, and justice.

Excellencies,

As we scan the global landscape, injustices and inequalities run rampant – especially for the countries of the Global South.

Across the Arab world, Africa, and beyond, they are being hit from all sides: weakened by conflicts, battered by the COVID-19 pandemic, and pummeled by the climate crisis.

Now they face the fallout of the war in Ukraine, soaring food and energy prices, spiralling inflation, and crushing debt burdens.

Developing countries everywhere need justice, which means greater support. 

Governments in roughly half the world – including across the Arab region and Africa – are not getting the financing they need.

I am pushing for an SDG stimulus – led by the G20 – to boost investment in sustainable development for emerging economies. 

To increase liquidity. 

And to speed up debt relief and restructure debt comprehensively, effectively, and fairly.

We are also working non-stop with all relevant stakeholders on ending the suspension and on extending the Black Sea Grain Initiative and removing all remaining obstacles to the export of Russian food and fertilizers.

This Initiative has been vital to your region and our world.  

Ships have sailed.  Food has flowed.  Prices have dropped.  

This is crucial.  It must not stop.

After all, every fraction of a food price increase pushes more people and communities further towards poverty,hunger and in many circumstances, instability.

We must do all we can to ensure the continued success of the Black Sea Grain Initiative to provide relief to those in need, including countries in the Middle East and North Africa relying on accessible and affordable food and fertilizers — both from Ukraine and the Russian Federation.

Excellencies, 

COP27 in Sharm el-Sheikh is another vital opportunity for restoring trust between developed and developing countries. 

Wealthier countries must lead.

They must reduce their emissions this decade – in line with keeping global warming to 1.5 degrees – and fully pivot to renewable energy.

They must finally mobilize 100 billion dollars annually to support developing countries build resilience.

Half of all climate finance must flow to adaptation.

I just came from Pakistan, and it broke my heart to see a flooded area that is three times the size of my own country, Portugal. 

And we must urgently address the climate impacts that are beyond countries’ abilities to adapt.

Action on loss and damage is a moral imperative that must be front and centre at COP27.

It is immoral and unreasonable to expect communities that did nothing to cause global heating to pay the price for climate impacts. 

Excellencies,

Allow me conclude with a final appeal.  

The unity of the Arab world is the raison d'être of the League of Arab States. 

At this time of growing geopolitical divides, that unity has never been more essential.
Division opens the door to foreign, non-Arab, interference, to terrorism, to manipulation, and sectarian strife. 

But united, your leadership can shape a region that makes the most of its enormous potential and contributes to global peace and security. 

A region centred on solving differences through dialogue, rooted in respect and mutual interest. 

In all this work, you can count on me and the United Nations to continue our deep partnership to improve the lives of the people of the Arab region and our world.

Shukran.

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[All-French version]

Monsieur le Président, merci infiniment de votre invitation. Je remercie le peuple algérien de son hospitalité.

Monsieur le Président, venant moi-même d’un pays colonialiste, je vous félicite chaleureusement pour l’anniversaire de cette journée historique dans la vie de votre pays.

Altesses, Excellences, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames et messieurs,

As salaam alaikum.

Je suis honoré d’être à nouveau parmi vous afin d’approfondir le solide partenariat qui unit la Ligue des États arabes et les Nations Unies.

Notre monde fait face à de grandes épreuves et à d’immenses défis.

Les clivages géopolitiques s’accentuent. Les inégalités et les injustices se creusent.

La coopération est la seule façon d’aller de l’avant.

Les organisations régionales comme la Ligue des États arabes ont un rôle essentiel à jouer dans le monde d’aujourd’hui.

Nous devons nous employer ensemble à faire progresser les valeurs fondatrices des Nations Unies : la paix, le développement durable et les droits humains.

Excellences,

Permettez-moi de commencer par la Palestine et les souffrances qu’on y endure.

La position de l’ONU est claire : la paix doit progresser, l’occupation doit prendre fin.

Notre objectif commun demeure celui de parvenir à deux États : Israël et la Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec Al-Quds/Jérusalem comme capitale des deux États.

Dans le même temps, l’UNRWA connaît une crise financière qui se répercute sur les droits et le bien-être des réfugiés palestiniens.

Je vous invite à soutenir généreusement l’UNRWA, un pilier de la stabilité régionale.

Je me réjouis de poursuivre notre collaboration afin de remédier ensemble aux problèmes qui affectent la région – en Syrie, au Liban, au Yémen, en Libye, en Somalie et au Soudan.

L’instabilité ou les conflits persistent et les besoins humanitaires ne cessent de croître.

Poursuivons ensemble nos efforts pour trouver des solutions multilatérales qui répondent aux aspirations légitimes des peuples et à leur désir de paix, de liberté et de justice.

Excellences,

Lorsque nous contemplons l’état du monde, nous voyons des injustices et des inégalités qui se propagent, en particulier dans les pays du Sud.

Dans le monde arabe, en Afrique et ailleurs, les pays luttent sur tous les fronts : affaiblis par les conflits, touchés de plein fouet par la pandémie de COVID-19 et ébranlés par la crise climatique.

Désormais, il leur faut supporter les répercussions de la guerre en Ukraine, la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, l’inflation galopante et le poids écrasant de la dette.

Partout sur la planète, les pays en développement ont besoin de justice, ce qui signifie aussi un plus grand soutien.

Près de la moitié des gouvernements du monde, y compris dans la région arabe et en Afrique, n’obtiennent pas les financements dont ils ont besoin.

Je plaide en faveur d’un plan de relance des Objectifs de développement durable – sous l’égide du G20 – dont l’objectif est triple : stimuler les investissements dans le développement durable pour les économies émergentes ; accroître la liquidité ; et accélérer l’allègement et la restructuration de la dette de façon globale, efficace et équitable.

Par ailleurs, en collaboration avec toutes les parties prenantes, nous nous employons sans relâche à mettre fin à la suspension, et à étendre l’Initiative sur l’exportation de céréales par la mer Noire et à supprimer tous les obstacles qui entravent encore l’exportation des denrées alimentaires et des engrais en provenance de Russie.

Cette Initiative a été vitale pour votre région et pour le monde entier.

Des navires sont partis. De la nourriture a été distribuée. Les prix ont chuté.

Il s’agit là d’une action cruciale. Elle ne doit pas s’arrêter.

Car chaque augmentation du prix des denrées alimentaires, aussi infime soit-elle, pousse davantage de personnes et de communautés vers la pauvreté, la faim et, dans bien des cas, vers l’instabilité.

Nous devons faire tout notre possible pour assurer le succès continu de l’Initiative sur l’exportation de céréales par la mer Noire pour venir en aide aux pays dans le besoin, y compris des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui dépendent de denrées alimentaires et d’engrais accessibles et abordables – provenant à la fois d'Ukraine et de la Fédération de Russie.

Excellences,

La COP 27 qui se tiendra à Charm el-Cheikh constitue une autre occasion vitale de rétablir la confiance entre les pays développés et les pays en développement.

Les pays riches doivent montrer l’exemple.

Au cours de cette décennie, il leur incombe de réduire leurs émissions – de façon que le réchauffement de la planète ne dépasse pas 1,5 degré – et de se convertir entièrement aux énergies renouvelables.

Il leur faudra aussi enfin mobiliser chaque année 100 milliards de dollars pour aider les pays en développement à renforcer leur résilience.

La moitié des fonds consacrés à l’action climatique doit servir à financer les mesures d’atténuation.

J’étais récemment au Pakistan, et cela m'a brisé le cœur de voir une zone inondée qui fait trois fois la taille de mon propre pays, le Portugal.

Enfin, il nous faut d’urgence nous atteler à la question des impacts climatiques auxquels les pays n’auront pas la capacité de s’adapter.

Agir sur les pertes et dommages constitue un impératif moral qui doit être au cœur de la COP 27.

Il serait immoral et déraisonnable d’attendre des populations qui n’ont contribué en rien au réchauffement de la planète qu’elles payent le prix des bouleversements climatiques.

Excellences,

Permettez-moi de conclure avec un dernier appel.

L’unité du monde arabe est la raison d’être de la Ligue des États arabes.

En cette période d’accroissement des clivages géopolitiques, cette unité est plus que jamais nécessaire.

Les divisions ouvrent la voie à l’ingérence étrangère, non arabe, au terrorisme, à la manipulation et aux conflits interconfessionnels.

Toutefois, en restant unis, vous pouvez façonner une région capable de tirer le meilleur parti de son énorme potentiel et qui contribue à la paix et à la sécurité mondiales.

Une région où les divergences se règlent par le dialogue et où règnent le respect et l’intérêt mutuels.

Dans cette entreprise, vous pouvez compter sur moi et l’Organisation des Nations Unies pour poursuivre et renforcer notre partenariat et améliorer la vie des populations de la région arabe et de la planète tout entière.

Shukran.