Kinshasa

02 September 2019

Opening remarks at press conference following meeting with President Felix Tshisekedi of Democratic Republic of the Congo

António Guterres

[Deliverd in French, scroll down for French version]

Thank you for your presence. In the two days I have spent in North Kivu, I noticed there is a wind of hope that is blowing in the DRC, that there is an opportunity to seize.
 
And my call to the international community as a whole is to unite to support the Congolese people and to support the Congolese authorities so that this opportunity is seized, transforms into the strengthening of institutions, in sustainable and inclusive development, in security, in the effective response to humanitarian problems; and at the same time, this wind of hope can animate the Congolese people to respond to all these challenges.
 
I had the opportunity to meet with the President of the Republic and to express our conviction that today there is a historic moment in the Congo, a moment when we can expect the development of democratic institutions, the existence of a government that wants to transform the country, but with an opposition that also plays an important role in the political life of the country, with greater respect for human rights and with a vision for the future of Congo.
 
This visit is a solidarity visit; solidarity firstly with the Congolese people but also with the Congolese authorities. A solidarity that expresses itself first and foremost in the face of security challenges.
 
I was in North Kivu and I could see the dimension of the threat of the ADF and its intolerable terrorist actions against the Congolese people.
 
We have agreed that MONUSCO will strengthen its capacity for action towards the ADF and will also strengthen its cooperation with the Armed Forces of the Democratic Republic of the Congo to better respond to the security concerns of the population in the face of this threat that is not only Congolese, but also already an international threat.
 
Secondly, and in terms of security, we will strengthen our cooperation for the demobilization, disarmament and reintegration of former combatants. And I will make a great appeal to the Congolese who are still in the bush, in armed groups, so that they lay down their weapons and agree to integrate into the communities in the perspective of a new Congo.
 
But our cooperation will also intensify in the areas of development, inclusive development and sustainable development. Congo has a huge wealth potential. This potential must serve the interests of the Congolese people and in the humanitarian field.
 
We have today, as you know, a very important fight against Ebola, to eradicate Ebola. But we do not see Ebola in isolation: I have spoken with the population and I am aware that there is, besides Ebola, malaria, measles, cholera ... We need a response that is a response capable not only to eradicate Ebola but also to support the Congo to create basic health services and basic social services that can be much more effective in the fight against all other diseases and in creating conditions for the country to come out of a situation of pure humanitarian aid for a situation in which basic services are provided by structures controlled or coordinated by the Congolese State.
 
I wish to express my enormous satisfaction to you: we had a very constructive debate with the President of the Republic and I am sure that within the framework of MONUSCO’s strategic review, the Security Council will decide on some adjustments that could improve the MONUSCO and its cooperation with the Congolese government, and that in the long run, we will work together with the Government of Congo to create the conditions that will allow, one day, for the UN mission to no longer be necessary; and that the relationship between the United Nations and Congo will become a normal relationship - with a country team working with the government for the development and well-being of the Congolese people.
 
But for the moment, we remain engaged with the Democratic Republic of the Congo and I must say in a very clear way: the United Nations will not abandon the Congolese people.

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[French version]

Merci bien de votre présence. Dans les deux jours que j'ai passés dans le Kivu du Nord, j'ai pu constater qu'il y a un vent d'espoir qui souffle en RDC, qu'il y a une opportunité à saisir.  
 
Et mon appel à la communauté internationale tout entière, c'est qu'elle puisse s'unir pour appuyer le peuple congolais et pour appuyer les autorités congolaises pour que cette opportunité soit saisie, se transforme dans le renforcement des institutions, dans le développement durable et inclusif, dans la sécurité, dans la réponse aux problèmes humanitaires efficace ; et qu’en même temps, ce vent d'espoir puisse animer le peuple congolais à répondre à tous ces défis.
 
J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Monsieur le Président de la République et de lui exprimer notre conviction qu’il y a aujourd'hui au Congo un moment historique, un moment où l'on peut s'attendre à un développement des institutions démocratiques, à l'existence d'un gouvernement qui veut transformer le pays mais avec une opposition qui joue aussi un rôle important dans la vie politique du pays, avec un respect accru des droits de l'homme et avec une vision pour le futur du Congo.
 
Cette visite est une visite de solidarité ; solidarité premièrement avec le peuple congolais mais aussi avec les autorités congolaises. Une solidarité qui s'exprime premièrement face aux défis sécuritaires.
 
J'étais au Nord Kivu et j'ai pu voir la dimension de la menace de l’ADF et de ses actions terroristes intolérables face aux populations congolaises.
 
Nous sommes convenus que la Monusco va renforcer sa capacité d'action vis à vis l’ADF et va renforcer aussi sa coopération avec les Forces armées de la République démocratique du Congo pour mieux répondre aux préoccupations sécuritaires des populations face à cette menace qui est non seulement congolaise, mais vraiment déjà une menace internationale.
 
Deuxièmement, et sur le plan sécuritaire, on va renforcer notre coopération pour la démobilisation, le désarmement et la réintégration des anciens combattants. Et je vais faire un grand appel aux Congolais qui sont encore dans la brousse, dans des groupes armés, pour qu'ils laissent les armes et qu’ils acceptent de s'intégrer dans les communautés dans la perspective d'un nouveau Congo.
 
 Mais notre coopération va aussi s'intensifier dans les domaines du développement, du développement inclusif et du développement durable. Le Congo a un potentiel de richesse énorme. Il faut que ce potentiel puisse servir les intérêts du peuple congolais et dans le domaine humanitaire.
 
Nous avons aujourd'hui, comme vous le savez, un combat très important contre l'Ebola, pour éradiquer l'Ebola. Mais nous ne voyons pas l'Ebola isolément : j'ai parlé avec les populations et je suis conscient qu'il y a, outre Ebola, la malaria, la rougeole, le choléra… Il faut une réponse qui soit une réponse capable non seulement d'éradiquer l'Ebola mais aussi d'appuyer le Congo pour créer les services de base de santé et les services sociaux de base qui puissent être bien plus efficaces dans le combat contre toutes les autres maladies et dans la création de conditions pour que le pays puisse sortir d'une situation d’aide humanitaire pure pour une situation de prestation de services de base par des structures contrôlées ou coordonnées par l'Etat congolais.
 
Je tiens à vous exprimer mon énorme satisfaction : nous avons eu un débat très constructif avec Monsieur le Président de la République et je suis sûr que dans le cadre de la révision stratégique de la MONUSCO, le Conseil de sécurité décidera quelques ajustements qui puissent améliorer la MONUSCO et sa coopération avec le gouvernement congolais et que à terme, nous travaillerons ensemble avec le gouvernement du Congo pour créer les conditions qui puissent permettre, un jour, que la mission onusienne puisse n'être plus nécessaire, et que le rapport entre les Nations Unies et le Congo soit un rapport normal - avec une équipe de pays qui travaille avec le gouvernement pour le développement et le bien-être du peuple congolais.
 
Mais pour le moment, nous restons engagés avec la République démocratique du Congo et je dois dire d’une façon très claire : les Nations unies n'abandonneront pas le peuple congolais.