Selon un nouveau rapport publié par la Division des politiques sociales et du développement social du DAES, le monde doit réévaluer le concept de pauvreté et les moyens à mettre en œuvre en vue de l’éradication de cette dernière.

Le rapport sur la situation sociale dans le monde 2010 (Report on the World Social Situation 2010) intitulé « Rethinking Poverty » (repenser la pauvreté) a critiqué la méthode actuellement utilisée par la communauté internationale pour identifier et combattre la pauvreté.

Le rapport fait valoir que « bien que l’approche actuelle axée sur le seuil de pauvreté monétaire (la pauvreté correspondant ainsi à l’état des personnes gagnant 1,25 $ par jour ou moins) offre une définition claire et accessible de la pauvreté absolue et permette divers types de comparaisons, elle présente des lacunes considérables ».

Il a souligné que la pauvreté avait un caractère nettement plus « polymorphe, multidimensionnel et volatil » et proposé que « d’autres dimensions ne faisant pas intervenir le revenu, telles que les déficiences sur les plans de l’éducation, de la santé et de l’environnement, ainsi que l’exclusion sociale, » soient prises en compte pour définir la pauvreté.

Par ailleurs, Mme Wenyan Yang, chef par intérim du Service des aspects sociaux du développement à la Division des politiques sociales et du développement social, a déclaré que les améliorations récentes en matière de réduction de la pauvreté se sont réparties de manière inégale sur le plan géographique.

« Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême [est peut-être tombé de] 1,9 à 1,4 milliard entre 1981 et 2005, mais si l’on exclut la Chine de ce calcul, il est en fait passé de 1,1 à 1,2 milliard.

Le rapport a fait observer qu’au cours de cette période, les niveaux de pauvreté ont augmenté dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi qu’en Asie centrale.

Mme Yang a affirmé que le rapport demandait que l’on adopte « une approche plus globale et mieux intégrée pour réduire la pauvreté… en plaçant la création d’emplois décents au cœur de la stratégie de développement ».

Le rapport a indiqué que « le moyen le plus direct de mettre un terme à la pauvreté consiste à créer un nombre suffisant de possibilités d’emplois décents » et que « si la promotion d’un plein emploi productif et d’un travail décent pour tous pouvait devenir un objectif central de la politique macro-économique, on assurerait une répartition plus équitable des retombées de la croissance économique tout en réduisant les inégalités et la pauvreté ».