Des milliers de femmes venues de toutes les régions du monde se sont réunies au Siège de l’Organisation des Nations Unies au cours des deux dernières semaines pour assister à la session annuelle de la Commission du statut de la femme.

Les travaux de cette commission, qui en est maintenant à sa 54e session, ont attiré des participants originaires de nombreux pays développés ou en développement, qui sont venus échanger des vues sur les progrès réalisés récemment dans le cadre des efforts visant à assurer l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.

M. Ban Ki-moon, Secrétaire général, a déclaré que cette occasion revêtait une importance particulière étant donné que c’est en 2010 que l’on célèbre le 15e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing par les gouvernements, qui se sont engagés ainsi à promouvoir activement les droits de la femme.

M. Ban a fait observer qu’il y avait eu « de nombreux exemples de progrès » depuis l’adoption de ces instruments à Beijing.

« Un nombre croissant de pays sont [actuellement] dotés de politiques et de lois destinées à promouvoir l’égalité entre les sexes et la santé reproductive… La plupart des filles reçoivent désormais une éducation, en particulier au niveau primaire. Les femmes ont maintenant plus de chances de diriger des entreprises et d’obtenir des emprunts… Et elles sont également plus susceptibles d’occuper un poste dans un gouvernement. »

Il a cependant souligné qu’il restait encore de nombreux défis de taille que les femmes devaient relever à l’échelle mondiale.

« L’injustice et la discrimination à l’égard des femmes persistent partout. Sous leur forme la plus détestable, elles se manifestent par des actes de violence. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes d’actes de violence au cours de leur vie. »

Cet événement a permis aux États membres, ainsi qu’aux représentants d’organisations non gouvernementales et de nombreuses entités des Nations Unies, d’échanger des vues sur leurs expériences, les pratiques optimales et les leçons tirées de la mise en œuvre du Programme d’action de 1995.

Des tables rondes de haut niveau et des événements interactifs ont porté sur des thèmes tels que la place des femmes dans l’économie, la violence contre les femmes, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et le rôle des mécanismes nationaux dans la promotion de l’égalité entre les sexes.

À l’occasion d’un événement parallèle qui a eu lieu le dernier jour de la session, la Secrétaire d’État des États-Unis, Hillary Clinton, a souligné que les « progrès accomplis par les femmes » représentent des « progrès pour l’humanité tout entière ».

« Le statut des femmes dans le monde n’est pas seulement une question de moralité et de justice. C’est également un impératif politique, économique et social. En fait, le monde ne pourra pas faire de progrès durables si les femmes et les filles du 21e siècle se voient bafouées dans leurs droits et continuent d’être à la traîne », a déclaré Mme Clinton.

La Commission a adopté une déclaration dans laquelle les gouvernements ont réaffirmé les principes du Programme d’action de 1995 et se sont engagés à entreprendre de nouvelles mesures en vue d’assurer sa mise en œuvre intégrale.

La Commission a adopté de nouvelles résolutions sur des questions telles que la mortalité maternelle, l’autonomisation économique des femmes, et l’entité composite chargée des questions liées à la problématique hommes-femmes. Elle a également adopté des résolutions sur des questions qui figurent régulièrement à son ordre du jour, telles que la mutilation génitale des femmes, le VIH et le SIDA, les femmes prises en otages et la situation des femmes palestiniennes.

Dans ses remarques de clôture, le président de la Commission, Garen Nazarian, a noté qu’alors que la session avait pris fin, la tâche à accomplir était loin d’être terminée.

« Il y a encore beaucoup à faire aux niveaux international, régional et national pour assurer l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. Comme nous l’avons entendu dire souvent pendant cette session, nous devons passer de la phase des engagements à celle de la mise en œuvre – le moment est maintenant venu d’agir », a déclaré M. Nazarian.

Rachel Mayanja, Sous-secrétaire Générale et Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes et la promotion de la femme a exhorté les États membres, les entités des Nations Unies et la société civile à veiller à ce que les engagements pris à l’occasion de la session de la Commission soient portés à l’attention des instances de prise des décisions qui leur sont propres.