Chaque fois que nous entendons parler de faim, de pénurie d'eau ou de changement climatique, de nombreuses personnes n'hésitent pas à pointer du doigt une population humaine croissante. Sommes-nous vraiment en train de devenir trop nombreux pour nous soutenir?«Depuis les années 1960, la croissance mondiale de la production agricole a dépassé celle de la population. Cependant, ce succès a coûté cher. Premièrement, les systèmes alimentaires d’aujourd’hui ne sont pas viables et entraînent d’énormes pertes et gaspillages alimentaires. Deuxièmement, la distribution actuelle de la nourriture est très inégale, comme en témoigne la persistance de la faim et de la malnutrition. Troisièmement, notre alimentation génère une mortalité prématurée et des maladies chroniques.
La croissance démographique continue augmentera considérablement la demande de nourriture d'ici 2050, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. La croissance démographique est certainement un moteur important de l'augmentation de la demande alimentaire, mais son impact est amplifié par les changements dans les types et les quantités d'aliments que nous consommons.
Aujourd’hui, nous produisons plus de nourriture que nécessaire pour nourrir toute la population mondiale. Y parvenons-nous?
«Les systèmes alimentaires actuels déçoivent les populations et la planète de multiples façons. Après plus d'une décennie de déclin constant, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est passé à près de 690 millions, soit 8,9% de la population mondiale, en 2019.
En outre, sept pour cent des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, tandis que près de 40 pour cent des adultes sont en surpoids. Plus de trois milliards de personnes n'ont pas les moyens de s'offrir une alimentation saine. Les régimes alimentaires malsains sont désormais responsables de plus de décès d'adultes et d'incapacités dans le monde que le tabagisme.
La production alimentaire est un moteur majeur de la perte de biodiversité et de la pollution de l'air et de l'eau. L'impact du changement climatique sur la production alimentaire se fait particulièrement sentir dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où de nombreuses personnes dépendent de l'agriculture pour leur subsistance. »
A quel niveau est ce que la Commission des Nations Unies pour la population et le développement intervient?
«Pour la première fois de son histoire, la Commission des Nations Unies pour la population et le développement examinera la question de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le contexte de la population et du développement durable.
En particulier, la Commission évaluera comment les politiques et programmes alimentaires et nutritionnels peuvent promouvoir une production et une consommation durables, la santé maternelle et néonatale, la nutrition infantile, l'autonomisation des femmes et d'autres priorités du Programme d'Action de la Conférence Internationale de 1994 sur la population et le développement (CIPD ). La Commission devrait apporter une contribution importante au prochain sommet sur les systèmes alimentaires. »
Pour plus d'informations, visiter: https://www.un.org/development/desa/pd/events/CPD54
Cheryl Sawyer est également l’auteure principale du rapport du Secrétaire général sur la population, la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement durable.