« Les pluies ne cessent de changer, et nos efforts pour gérer cela, nos connaissances, notre expérience, ne suffisent plus pour y faire face », dit un ancien de la communauté Yukuna dans la réserve autochtone Km6, près de la capitale du département colombien de l’Amazonas.
La région amazonienne continue d’être exposée à un stress sans précédent en raison de températures de plus en plus chaudes, de sécheresses extrêmes, de déforestation et d’incendies.
Les communautés autochtones savaient comment anticiper et s’adapter aux aléas climatiques, mais aujourd’hui, cela a changé.
Les calendriers qu’ils ont pu dessiner à partir de leur connaissance de la nature, qui leur permettraient d’identifier les périodes d’abondance ou de disette, sont aujourd’hui remis en question par la diminution des précipitations et l’augmentation des températures provoquées par El Niño.
Plus qu'une simple survie
Lorsque les niveaux d'eau sont trop bas, les heures de pêche dans le plus grand fleuve du monde, qui abrite généralement quelque 2 000 espèces de poissons, ne donnent pas plus d'une poignée de petits poissons. Ceci est particulièrement dangereux pour une municipalité comme Puerto Nariño, où la pêche représente 81 pour cent de l’apport global en protéines de la population et 78 pour cent du revenu familial.
Mais il existe des conséquences bien plus dévastatrices qui menacent la sécurité des personnes. Alors que de nombreux cours d’eau deviennent trop peu profonds pour les bateaux, le transport devient difficile et les communautés ne peuvent souvent pas accéder en toute sécurité aux services d’éducation ou de santé.
C’est pourquoi les projets d’atténuation tels que la construction par la FAO de systèmes de collecte et de purification des eaux de pluie deviennent la seule bouée de sauvetage pour des milliers d’Autochtones. Acción contra el Hambre a également construit des systèmes de stockage et d’approvisionnement en eau potable dans les établissements d’enseignement, dont ont bénéficié des milliers de familles.
Si certaines de ces interventions ont débuté lorsque la COVID-19 a frappé l’Amazonie, elles se sont révélées vitales pendant la saison de sécheresse pour contribuer à renforcer la capacité des communautés à s’adapter et à répondre aux catastrophes climatiques.
Le rôle de l’assistance humanitaire
Alors que l'aide humanitaire continue d'être cruciale en Amazonie, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) travaille avec les communautés autochtones pour garantir que leur connaissance du territoire fait partie intégrante de nos plans d'intervention.
Cela permet aux populations de devenir plus résilientes et moins dépendantes de la seule aide. L’approche comprend la consultation des communautés autochtones et l’écoute de leurs points de vue sur la façon dont nous devrions fournir une réponse qui répond réellement à leurs besoins.