La Générale de division Bettina Patricia Boughani a rejoint la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) en janvier 2021.

Dirigeant une composante police (UNPOL) de 1 920 personnes actuellement, elle a expliqué au micro d’ONU Info combien elle est fière du travail qu’elle fait et l’immense bonheur qu’elle éprouve lorsqu'elle transmet son expertise pour la mise en œuvre du mandat de la mission. 

Vous êtes la Commissaire de la police de la MINUSMA et cela fait un peu plus d'un an que vous avez intégré la Mission. Y a-t-il une parité entre hommes et femmes au sein de la composante police ?

Nous sommes à un tout petit peu moins de 25% de personnel féminin au niveau des policiers individuels et nous sommes à environ 13% au niveau des personnels féminins qui servent au sein des unités de police constituée.

Nous avons un projet actuellement qui s'appelle l’initiative Elsie pour développer le nombre de femmes au sein des unités de police constituée à travers la logistique, donc en améliorant ou en soutenant l’hébergement des femmes.

L'idée est d'amener et de déployer davantage de personnels féminins.

Comment voyez-vous l'impact des femmes sur l'efficacité de la MINUSMA ? Est-ce que vous pensez que la mission a besoin de plus de femmes ?

Je pense que la présence des femmes Casques bleus permet d'approcher un peu plus facilement la population et je pense aux femmes et aux jeunes au regard du contexte culturel, au regard de certains échanges. Ça c'est vraiment le premier point.

Le deuxième point est que la présence de femmes policières, gendarmes, militaires également, qui sont casques bleus, permet, à mon sens, de démontrer que les femmes peuvent assurer une mission de sécurité et d'aider peut-être des jeunes filles qui rêventd'être policière ou gendarme ou militaire, à voir que c'est possible.

Je pense que ça c'est vraiment important.

La MINUSMA continue à travailler inlassablement sur l'augmentation du nombre de femmes.

Les femmes représentent aussi 50% de la population et donc la MINUSMA prend cela en compte.

En étant Commissaire de police femme au sein de la mission, qu’apportez-vous à vos collègues, aussi bien hommes et femmes ? 

Pour moi c'est toujours une question difficile parce que j'estime que le commandement n'est pas genré.

Je pense qu’il faut avoir une bonne expérience professionnelle. Il faut être disponible, il faut avoir de la volonté et je pense qu'il faut avoir du bon sens.

Mais en tout cas pour moi, si j'ai pu susciter des vocations féminines, j'en serais ravie. 

Si certains jeunes ou certaines femmes veulent ou songent à devenir Casques Bleus, ou travailler au sein de différentes missions, quelles seraient vos suggestions ?

Si des femmes souhaitent rejoindre les Casques Bleus ou rejoindre les forces de l'ordre dans leur pays, je leur dirais : tout simplement osez.

Qu'elles se préparent physiquement, qu'elles se préparent intellectuellement aux épreuves, s'il y a des épreuves, et puis tout simplement foncez.

Il faut croire en soi et donc je leur dis, croyez et croyez en vous. 

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