Jennifer Lukania a débuté sa carrière en tant que Volontaire des Nations Unies auprès de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad et de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud.

Après avoir occupé le poste de responsable de la gestion de l’information au Cameroun, elle a rejoint le Bureau régional pour l’Afrique australe et orientale du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en tant que responsable nationale de la gestion de l’information en 2021.

Comment avez-vous concilié carrière et famille ?

Cela n’a pas été facile, surtout quand mes enfants étaient jeunes et que je travaillais dans des missions de maintien de la paix. Il faut savoir réaliser qu’on ne peut être partout à la fois.

Vous leur accordez toute votre attention lorsque vous êtes avec eux et vous essayez d’être aussi présent que possible lorsque vous êtes absente.

Je n’aime vraiment pas le stéréotype selon lequel la place d’une femme, d’une épouse, d’une mère est à la maison, à élever les enfants et à prendre soin de la maison. C’est ce qu’on attend de vous, surtout en Afrique, où vous avez la responsabilité de vous occuper de toute votre famille et de prendre soin d’elle.

Je voulais être mère et avoir une carrière, donc mon transfert au Bureau régional pour l’Afrique australe et orientale m’a donné la possibilité d’être là pour ma famille tout en continuant à travailler dans le domaine humanitaire.

Je suis extrêmement fière de ce que j’ai accompli jusqu’à présent, en tant que mère et femme de carrière. Je dis toujours à mes filles : « Rêvez grand et vous accomplirez de grandes choses ».

La gestion de l’information est traditionnellement un domaine dominé par les hommes. Comment avez-vous évolué dans ce domaine en tant que femme ?

Mes premiers pas dans le monde onusien ont été effectivement intimidants car, en tant que femme, on est constamment sous surveillance. Si on échoue, on dira que c'était prévisible. Si votre famille vous manque, c'est parce que votre place est à la maison.

Donc, d’une certaine manière, vous avez l’impression que vous devez toujours prouver que quelqu’un a tort.

C'est pour cela que j'ai décidé de laisser mon travail parler de lui-même. J'assume tout ce que j'entreprends avec la plus grande responsabilité et cette volonté de réussir contribue toujours à dissiper les doutes sur mes capacités.

C’est particulièrement vrai lorsque vous travaillez dans un domaine traditionnellement considéré comme « réservé aux hommes ». Le mieux que vous puissiez faire est de croire en vous-même.

Je ressens également un fort sentiment de responsabilité et c’est ce qui me motive. La joie de voir un projet bénéficier aux gens et améliorer leur vie est ce qui me motive. Cela, combiné au désir de donner l’exemple à mes enfants, me permet de continuer même dans les moments difficiles.