New York

19 June 2016

Secretary-General's message on International Day for the Elimination of Sexual Violence in Conflict [Scroll down for French Version]

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

The world continues to witness appalling levels of sexual violence in wartime. No region is immune to this scourge, which continues to affect women, girls, boys and men.

There has also been clear progress and unprecedented political momentum to address these crimes.

Sexual violence is now widely recognized as a deliberate strategy used to shred the fabric of society; to control and intimidate communities and to force people from their homes.  It is rightly seen as a threat to international peace and security, a serious violation of international humanitarian and human rights law, and a major impediment to post-conflict reconciliation and economic development.

There have been landmark cases against political and military leaders, demonstrating that the era of impunity for sexual violence as a tool of war is over. I pay tribute today to the many thousands of caregivers, medical practitioners, advocates, and others on the frontline of this battle, who are fighting for change.

However, we still face serious challenges.

One extremely disturbing aspect is the use of sexual violence as a tactic of terrorism. Daesh, Boko Haram and other extremist groups are using sexual violence as a means of attracting and retaining fighters, and to generate revenue.

Abducted women, men, girls and boys suffer the most terrible trauma through brutal physical and sexual assault, child and forced marriages and sexual slavery on a massive scale.

The abduction of more than 200 girls from Chibok in Nigeria, and the continued tragedy of women and girls subjected to forced marriage or sexual slavery by extremist groups in the Middle East, are two of the most horrific examples of the use of sexual violence as a tactic of terrorism. I call for the immediate release of all those taken captive, and for the care and support of those who return, who can suffer from social isolation and depression.

Women and girls with children may need specialized medical and psycho-social support, and this must extend to the children themselves, who can suffer complete rejection. 

The shame and social stigma faced by these women and children should be redirected towards the brutal perpetrators of violence.

We must continue to speak up for the women, girls, men and boys whose bodies for too long have been considered the spoils of war.

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Partout dans le monde, nous sommes témoins d’un nombre effroyable d’actes de violence sexuelle commis en temps de guerre. Nulle région n’échappe à ce fléau, qui continue de frapper femmes, filles, garçons et hommes.

Des progrès manifestes ont été réalisés dans la lutte contre ces crimes, grâce notamment à un élan politique sans précédent.

Il est largement admis que les violences sexuelles constituent une stratégie visant délibérément à détruire le tissu social, à contrôler les populations, à les intimider et à les obliger à fuir. Elles sont perçues à juste titre comme une menace qui pèse sur la paix et la sécurité internationales, comme une violation grave du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et comme un obstacle majeur à la réconciliation au lendemain des conflits et au développement économique.

Il y a eu plusieurs procès historiques contre des dirigeants politiques et militaires, signe que l’ère de l’impunité pour les violences sexuelles en tant qu’arme de guerre est révolue. Aujourd’hui, je rends hommage aux dizaines de milliers d’aidants, aux professions médicales, aux défenseurs des droits et à tous les autres qui sont en première ligne dans cette lutte et à tous ceux qui se battent pour que les choses changent.

Toutefois, de nombreuses difficultés demeurent.

L’un des aspects extrêmement troublants est l’utilisation de la violence sexuelle comme tactique de terrorisme. Daech, Boko Haram et d’autres groupes extrémistes recourent aux violences sexuelles pour attirer et retenir les combattants, ainsi que pour dégager des revenus.

Les femmes, les hommes, les filles et les garçons enlevés souffrent de traumatismes très lourds, du fait de la brutalité des violences physiques et sexuelles qu’ils subissent, sans compter que mariages d’enfants, mariages forcés et esclavage sexuel sont également monnaie courante.

L’enlèvement de plus de 200 filles à Chibok (Nigéria) et le drame des femmes et des filles que des groupes extrémistes au Moyen-Orient marient de force ou transforment en esclaves sexuelles sont deux des exemples les plus horribles de l’utilisation de la violence sexuelle comme tactique de terrorisme. Je demande la libération immédiate de toutes les personnes retenues en captivité. Je demande aussi que celles qui rentrent chez elles et risquent de souffrir d’isolement social et de dépression soient prises en charge comme il se doit.

Les femmes et les filles ayant des enfants peuvent avoir besoin d’un accompagnement médical et psychosocial spécialisé; cet accompagnement doit s’étendre aux enfants eux-mêmes, qui peuvent être en butte au rejet le plus total. 

La honte et l’ostracisme auxquels se heurtent ces femmes et ces enfants dans la société devraient être redirigés vers les auteurs de ces terribles violences.

Brisons le silence, pour ces femmes, ces filles, ces hommes et ces garçons, qui sont considérés depuis trop longtemps comme des butins de guerre.