New York

06 February 2016

Secretary-General's message on the International Day of Zero Tolerance for Female Genital Mutilation [scroll down for French version]

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

Never before has it been more urgent – or more possible – to end the practice of female genital mutilation, preventing immeasurable human suffering and boosting the power of women and girls to have a positive impact on our world.

The urgency can be seen in the numbers. New estimates reveal that in 2016 at least 200 million girls and women alive now have undergone some form of FGM. The numbers keep growing both because more countries are paying attention to FGM and collecting data – which represents good progress– and because progress in ending the practice is not keeping pace with population growth – which is not at all good. If current trends continue, more girls will be cut every year by 2030 than today owing to high fertility rates and youthful populations found in most communities where FGM is prevalent. And since the practice increases risks in childbirth, it causes harm to today’s girls as well as the next generation.

The potential for faster progress for success in eliminating FGM is also clear.  This International Day of Zero Tolerance for Female Genital Mutilation is the first since the visionary 2030 Agenda for Sustainable Development was adopted by all countries with a pledge to leave no one behind. The Sustainable Development Goals contain a specific target calling for an end to FGM. When this practice is fully abandoned, positive effects will reverberate across societies as girls and women reclaim their health, human rights and vast potential.

Today I raise my voice and call on others to join me in empowering communities which themselves are eager for change. I count on governments to honour their pledges with support from civil society, health providers, the media and young people. My Every Woman Every Child movement offers a partnership platform for action.

I am encouraged by the rising chorus of young voices demanding an end to the practice – and I echo their principled insistence on upholding and defending human rights for all. I am inspired by the brave Maasai warriors and cricket stars, such as Sonyanga Ole Ngais, who use their position and influence to demand protection for their sisters. I am heartened by the work of health providers, such as Edna Adnan, founder of the Maternity Hospital in Somaliland that bears her name, who insists that every single health worker under her be well-prepared to tackle FGM. And I am grateful for the engagement of The Guardian, which is expanding its work on ending FGM to Nigeria, and to so many other media outlets and reporters shining a spotlight this issue.

We can end FGM within a generation, bringing us closer to a world where the human rights of all every woman, child and adolescent are fully respected, their health is protected, and they can contribute more to our common future.

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Il est plus que jamais urgent, mais aussi possible, de mettre fin aux mutilations génitales féminines et d’épargner ainsi d’immenses souffrances aux femmes tout en leur donnant plus de moyens d’influencer positivement l’évolution du monde.

Il suffit de regarder les chiffres pour constater qu’il y a urgence. De nouvelles estimations révèlent qu’aujourd’hui, en 2016, au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi une forme ou une autre de mutilation génitale féminine. Les chiffres continuent d’augmenter parce que davantage de pays s’intéressent au phénomène et recueillent des données, ce dont on peut se féliciter, et aussi parce que la population augmente à un rythme plus soutenu que les progrès accomplis dans la lutte contre cette pratique, ce qui est au contraire regrettable. Si rien ne change, le nombre de filles excisées chaque année sera plus élevé en 2030 qu’aujourd’hui en raison de la jeunesse et du taux de fertilité élevé de la plupart des populations qui observent cette pratique. Vu que celle-ci accroît les risques de problèmes à la naissance, elle est dangereuse non seulement pour les filles d’aujourd’hui mais aussi pour la génération suivante.

Il est très clair également que nous avons aujourd’hui la possibilité d’accélérer les progrès et de réussir à éliminer les mutilations génitales féminines. Nous célébrons la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines pour la première fois depuis l’adoption de l’ambitieux Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’engagement pris du même coup par tous les pays de ne laisser personne de côté. L’une des cibles associées aux objectifs de développement durable porte spécifiquement sur l’élimination de la mutilation génitale féminine. Quand cette pratique sera totalement abandonnée, des effets bénéfiques se feront sentir à l’échelle des sociétés, les femmes et les filles reprenant possession de leur santé, de leurs droits et de leur énorme potentiel.

Aujourd’hui, je fais entendre ma voix et j’appelle chacun à se joindre à moi afin de donner aux populations qui aspirent au changement les moyens d’atteindre ce but. Je compte que les gouvernements honoreront les engagements qu’ils ont pris, avec l’appui de la société civile, du monde de la santé, des médias et des jeunes. Le mouvement Toutes les femmes, tous les enfants, que j’ai mis en place, offre une plateforme d’action favorisant les partenariats.

Je suis conforté par les voix toujours plus nombreuses qui, parmi les jeunes, s’élèvent pour exiger l’abandon de la pratique et, comme eux, j’insiste sur la nécessité de protéger et défendre le principe des droits de l’homme pour tous. Je trouve stimulant le courage admirable des célébrités des Maasai Cricket Warriors qui, tel Sonyanga Ole Ngais, utilisent leur notoriété et leur influence pour exiger la protection de leurs sœurs. Je trouve tout aussi encourageante l’action des prestataires de soins de santé, tels qu’Edna Adnan, fondatrice de la maternité du Somaliland qui porte son nom, qui exige que tout son personnel médical soit disposé à lutter contre les mutilations génitales féminines. Je suis en outre reconnaissant au Guardian de l’action qu’il mène au Nigéria afin d’y éliminer la mutilation génitale féminine et aux nombreux autres organes de presse et journalistes qui mettent la question à la une.

Nous pouvons en finir avec la mutilation génitale féminine en une génération et édifier ainsi un monde où les droits fondamentaux de toutes les femmes, de tous les enfants et de tous les adolescents sont pleinement respectés, où leur santé est protégée, et où ils sont mieux à même d’apporter leur pierre à la construction de notre avenir commun.