New York

07 April 2015

Secretary-General's message on the International Day of Reflection on the Genocide in Rwanda [scroll down for French version]

Ban Ki-Moon, Former Secretary-General

The International Day of Reflection on the Genocide in Rwanda offers an opportunity to honour the memory of the more than 800,000 people – overwhelmingly Tutsi, and also moderate Hutu, Twa and others – who were systematically killed across Rwanda in less than three months just over two decades ago. It is also an occasion to recognize the pain and the courage of those who survived.

Our annual sombre observance is all the more meaningful this year as we mark the 70th anniversary of the founding of the United Nations. We must use this occasion to look back on the past – and to squarely confront the challenges of the present, renewing our collective resolve to prevent such atrocities from happening again.

Many countries now face grave security threats. People are being subjected to the brutality of violent conflicts and the indignities of poverty. Discrimination persists in societies torn apart by war, as well as in democracies that largely enjoy peace. Hatred may manifest as institutionalized racism, ethnic strife, or episodes of intolerance or exclusion. In other instances, discrimination reflects the official, national version of history that denies the identity of some segments of the population.

I deplore the conflicts and atrocity crimes in many parts of the world that continue to divide communities, killing and displacing people, undermining economies and destroying cultural heritage.

Our first duty is always to prevent these situations and to protect vulnerable human beings in distress. My Human Rights Up Front initiative seeks to prevent serious human rights violations by acting on early warning signs before they become more serious. My Special Advisers on the Prevention of Genocide and on the Responsibility to Protect work to advance national and international efforts to protect populations from atrocity crimes. We aim to ensure swift and decisive action to save lives and stop abuses.

On this Day, I appeal to the international community to do more than just speak about atrocity crimes and then fail to take timely action to prevent them. I call on all to summon the courage to act before situations deteriorate based on our collective moral responsibility. This is critical for the maintenance of international peace and security.

As I said at last year’s commemoration in Kigali, we must exercise “Umuganda” – coming together in common purpose – to avert what can be prevented and counter the cruelty taking place before our eyes.

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La Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda est l’occasion d’honorer la mémoire des plus de 800 000 Rwandais – essentiellement des Tutsis, mais également des Hutus modérés, des Twas et d’autres – qui, il y a à peine plus de 20 ans, ont été massacrés de manière systématique en l’espace de moins de trois mois. Elle est également l’occasion de saluer le courage de ceux qui ont survécu et de reconnaître leur douleur.
Notre commémoration de ces événements tragiques a d’autant plus de sens cette année que nous célébrons le soixante-dixième anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies. Nous devons en profiter pour jeter un regard sur le passé et affronter résolument les problèmes d’aujourd’hui, en réaffirmant notre détermination collective à empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent.
À l’heure actuelle, de nombreux pays voient leur sécurité gravement menacée. Des peuples subissent la brutalité des conflits violents et les humiliations de la pauvreté. La discrimination persiste, tant dans les sociétés déchirées par la guerre que dans les démocraties qui connaissent largement la paix. La haine peut prendre diverses formes : racisme institutionnalisé, affrontements ethniques, manifestations d’intolérance ou exclusion. Il arrive aussi que la discrimination soit le résultat d’une version officielle de l’histoire qui nie l’identité de certains groupes de la population.
Je déplore vivement les conflits et les atrocités criminelles qui, dans de nombreuses régions du monde, continuent de diviser les communautés, de tuer et de déplacer des personnes, d’ébranler les économies et de détruire les patrimoines culturels.
Notre première priorité doit être de prévenir ces situations et de protéger les êtres humains en situation de détresse. Mon initiative Les droits avant tout a pour objet d’empêcher la commission de violations graves des droits de l’homme en agissant dès l’apparition de signes avant-coureurs. Mon Conseiller spécial pour la prévention du génocide et ma Conseillère spéciale pour la responsabilité de protéger œuvrent à faire avancer l’action menée aux niveaux national et international pour protéger les populations contre les atrocités criminelles. Notre but est de prendre des mesures rapides et résolues de façon à sauver des vies et à mettre fin aux violations.
À l’occasion de cette journée, je lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle ne se contente pas de parler des atrocités criminelles mais prenne en temps voulu les mesures nécessaires pour les prévenir. Je demande à chacun de trouver le courage d’agir avant que la situation ne se détériore, car telle est notre responsabilité morale collective. C’est là une condition absolument essentielle pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Comme je l’ai dit l’année dernière à la cérémonie de commémoration organisée à Kigali, nous devons faire preuve d’« Umuganda », autrement dit unir nos forces au service d’une cause commune, pour éviter ce qu’il est possible d’éviter et combattre les actes de cruauté qui sont commis sous nos yeux.