« Des femmes ont été violées par un groupe d'hommes (…) là où nous allions chercher du bois de chauffage. Je n'ai plus d'autre choix, car ramasser du bois de chauffage est risqué pour les femmes. Heureusement, une de mes voisines, qui suivait déjà une formation de développement des compétences, m'a parlé de cette opportunité : je suis maintenant propriétaire de mon salon de thé, je paie les frais de scolarité de mes enfants et je subviens aux besoins de ma famille. Je suis une femme autonome et je mets de l'argent de côté chaque mois ».

Cette histoire, venant d’une bénéficiaire du Fonds d’affectation spéciale en faveur des victimes d’exploitation et d’atteintes sexuelles au Soudan du Sud, montre la valeur du Fonds, créé en 2016 pour aider les victimes d’exploitation et d’abus sexuels commis par des membres du personnel de l’Organisation.

Bien que le Secrétariat reste reconnaissant envers les 25 États membres qui ont contribué au Fonds fiduciaire jusqu’à présent, le montant total des contributions a diminué au fil du temps.

Le Fonds, qui s’appuie sur les contributions volontaires des pays ainsi que sur les paiements retenus sur le personnel contre lequel des allégations d’exploitation et d’abus sexuels ont été fondées, appelle à un soutien supplémentaire et à ce que davantage de pays contribuent en solidarité avec les victimes.

Depuis 2016, le Fonds aide les victimes dans les contextes de maintien de la paix, d’aide humanitaire et de développement à reconstruire leur vie et à devenir plus autonomes grâce à une assistance dédiée et à un soutien aux moyens de subsistance.

Les femmes et, dans certains cas, les enfants nés de parents membres du personnel des Nations Unies ont bénéficié d'un soutien psychologique, médical, juridique et scolaire. Nombre d'entre eux ont eu la possibilité de participer à des formations génératrices de revenus.

En 2024, afin d’aider les victimes plus efficacement et de répondre rapidement à leurs besoins les plus urgents, le Fonds fiduciaire a commencé à fournir de petites subventions pour les besoins des victimes sur une base ad hoc, ce qui comprend les frais de scolarité des enfants nés d’une inconduite sexuelle.

Les petites subventions ont permis de financer des activités visant à développer des compétences non traditionnelles et ont fourni des processus plus rapides et plus agiles, ainsi que des cycles de projet plus longs.

Selon le rapport annuel publié cette semaine, rien qu'en 2024, le Fonds a apporté son soutien à 408 victimes d'exploitation et d'abus sexuels dans quatre pays, portant ainsi le nombre total de personnes soutenues depuis 2016 à plus de 4 300. Le Fonds poursuit ses efforts pour apporter un soutien à l'échelle mondiale.

Lire le rapport 2024 [en anglais].