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Saint-Siège

Son Éminence le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État

Résumé

M. PIETRO PAROLIN, Secrétaire d’État du Saint-Siège, a rappelé les paroles du pape François dénonçant la mondialisation de l’indifférence politique, économique et sociale qui a fait qu’une grande partie de l’humanité ne bénéficie pas du progrès et est reléguée au statut de citoyen de seconde zone.  Cette apathie est synonyme d’irresponsabilité.  C’est le cas aujourd’hui quand cette « union des États » reste passive face à la souffrance des populations sans défense.  M. Parolin a réitéré l’appel du pape qui a proposé à l’Assemblée générale d’approfondir sa compréhension de « ce moment complexe et difficile où nous vivons ».

Avec la situation dramatique dans le nord de l’Iraq et en Syrie, il faut se rappeler que ces violences ne sont pas la volonté de Dieu et dévient la religion elle-même, a dit M. Parolin.  Face aux défis de la sécurité et dans un monde de communication mondialisée, il a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur deux points.  Le premier est d’examiner les origines politiques et culturelles des défis contemporains en reconnaissant la nécessité de mettre en place des stratégies innovantes tenant compte des aspects culturels des crises.  Le deuxième point est l’examen du droit international notamment sa mise en œuvre par des mécanismes des Nations Unies pour prévenir les guerres, arrêter les agresseurs, protéger les populations et aider les victimes.

Le Secrétaire d’État s’est ensuite posé la question de la voie à suivre vers le renforcement du dialogue et de la compréhension entre les cultures.  Ce chemin doit devenir un objectif de la communauté internationale et des gouvernements, si vraiment nous sommes engagés à établir la paix dans le monde.  Dans le même temps, il a rappelé que ce n’est ni le rôle des organisations internationales ni celui des gouvernements d’inventer une culture.  Les gouvernements ne sont pas les porte-parole des cultures et ils ne sont pas les premiers acteurs responsables du dialogue culturel et interreligieux.  Les organisations internationales et les gouvernements ont le devoir de promouvoir et d’appuyer, de manière décisive et avec des moyens financiers, les initiatives et les mouvements qui favorisent le dialogue et la compréhension entre les cultures, les religions et les peuples.

La situation actuelle requiert une compréhension incisive du droit international en donnant une attention particulière à la notion de « responsabilité de protéger ».  En fait, une des caractéristiques des phénomènes terroristes est qu’ils ne tiennent pas compte de l’existence des États et de l’ordre international.  Cette réalité nous demande une Organisation des Nations Unies renouvelée et active qui renforce et défend la paix.  Mais contenir le terrorisme dépasse parfois ses capacités.  Dans ce sens, nous sommes face à des comportements criminels qui n’avaient pas été prévus dans la Charte des Nations Unies.  Aussi, faudra-t-il reconnaître que les normes en place pour la prévention de la guerre et d’intervention du Conseil de sécurité soient dans le cas d’une guerre provoquée par un acteur non étatique.

M. Parolin a en outre déploré la persécution des chrétiens et des minorités religieuses en Iraq et en Syrie.

Dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, le Secrétaire d’État du Saint-Siège a demandé à ce que les nouveaux objectifs de développement soient formulés avec générosité et courage, et aient un impact réel sur les causes structurelles de la pauvreté et de la faim, fassent des réalisations substantielles dans la protection de l’environnement, donnent un emploi digne et productif pour tous et offrent une protection appropriée aux familles qui est un élément essentiel du développement humain durable. 

Source : AG/11565