Journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves 25 mars

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Table ronde

Le voyage musical de la diaspora africaine

(De d. à g.) Le Prof. Craig Boyd, le Dr. Melissa Gonzales, le Dr.Marta Moreno Vega, le Prof. Peter Manuel et Mme Kimberly Mann

(De d. à g.) Le Prof. Craig Boyd, le Dr. Melissa Gonzales, le Dr.Marta Moreno Vega, le Prof. Peter Manuel et Mme Kimberly Mann

14 avril 2016 -- Les esclaves apportaient dans les sociétés dans lesquelles ils arrivaient de nombreux talents et compétences. Bien souvent aussi, ils y apportaient de leurs terres natales des traditions rythmiques et musicales qui les aidaient à survivre et à maintenir leur identité, selon les experts venus participer à un événement organisé le 14 avril au Siège, sur le « voyage musical de la diaspora africaine ».

Lorsque l’on s’intéresse à la diaspora africaine, on peut voir que la musique et la danse « indigènes » rappellent largement le continent africain, bien que tous ne reconnaissent pas cet état de fait. L’étape suivante dans ce voyage musical est de documenter les origines africaines de ces formes artistiques. Ce processus de mémoire permet de reconnaitre la créativité et les contributions des Africains, en appréciant une musique que nous nous sommes tous approprié aujourd’hui.

« Nous devons nous regarder, trouver l’autre en nous et faire les connexions », dit Marta Moreno Vega, modératrice du panel et fondatrice et Présidente du Caribbean Cultural Center African Diaspora Institute à New York City. Elle ajoute que l’étude de l’Afrique et de la diaspora africaine, entravée par le colonialisme, n’en est encore qu’à ses balbutiements. « Les Nations Unies peuvent nous aider à faire ces connexions », dit-elle.

Selon elle, la créativité et l’innovation, dont ont fait preuve les esclaves africains dans des conditions effroyables pour se souvenir de leurs traditions musicales, tiennent du miracle : « C’est un état d’esprit compréhensible ». Organisée dans le cadre de la Célébration de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, cette rencontre se déroulait sous le patronage de la Section de l’action éducative du Département de l’information, en partenariat avec la Section des ONG et du plaidoyer.

Pour répondre à l’incrédulité des participants au panel quant au manque de reconnaissance du lien entre l’Afrique et les différents types de musique et de danse dans le monde, le professeur Craig Boyd, du Suffolk County Community College, a dit penser qu’il était important de partager ses traditions le plus largement possible : « Nous devons aussi apprendre aux étudiants l’origine des sons qui se sont liés au gospel, au jazz, au blues et au rock’n’roll, mais aussi aux autres genres musicaux aux Etats-Unis ».

Mme Melissa Gonzalez, qui enseigne au Hunter College et à Montclair State University, a dit que la technologie, sans entrave financière ou bureaucratique, peut servir à créer des listes musicales et d’information qui aident les jeunes à savoir comment les chansons contemporaines qu’ils écoutent tous les jours puisent leurs racines dans le continent africain. Elle a donné l’exemple de la Samba brésilienne, du tango argentin et de la cumbia colombienne, qui reflètent des accents dansants et musicaux africains.

M. Peter Manuel, professeur d’ethnomusicologie à John Jay College et au Graduate Center of the City University of New York, a expliqué comment les Africains avaient créé de nouveaux types d’instruments, tels que les steel drums de Trinidad, contre l’oppression des gouvernements. Il a aussi dit que de nombreux rythmes et instruments populaires dans les Caraïbes sont d’origine africaine, tels que le Congo drum, les Bata drum et le Mbira. Intervenante, Fordham University photo de groupe, Fordham University