Aujourd’hui, nous faisons un retour dans les années 50, quand l’ONU a déployé sa première force de maintien de la paix dans la Bande de Gaza et la péninsule du Sinaï pour mettre un terme à la crise du Canal de Suez.

La crise a commencé quand l’Égypte a nationalisé la Compagnie du Canal de Suez en juillet 1956 ; nationalisation contre laquelle la France et la Grande bretagne ont protesté.

En octobre de la même année, les forces israéliennes ont lancé une attaque sur l’Égypte et ont occupé le Sinaï, pendant que les troupes françaises et britanniques débarquaient dans la zone du Canal de Suez.

L’ONU était incapable de résoudre le problème au sein du Conseil de sécurité, qui a entamé des discussions le 31 octobre mais n’a pas pu adopter une résolution après que la France et le Royaume-Uni aient utilisé leur droit de veto, un privilège des membres permanent de cet organe.

Ces veto sont déclenché des provisions à la résolution « L’union pour le maintien de la paix », adoptée par l’Assemblée générale en 1950, qui établit que « du fait que l'unanimité n'a pas pu se réaliser parmi ses membres permanents, le Conseil de sécurité manque à s'acquitter de sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, l'Assemblée générale examinera immédiatement la question afin de faire aux Membres les recommandations appropriées sur les mesures collectives à prendre ».

Deux premières dans l’Histoire

Les termes de la résolution sur l’union pour le maintien de la paix établissent aussi qu’une session spéciale d’urgence peut être convoquée dans les 24 heures, ce qui a été fait par l’Assemblée générale un jour après les vetos au Conseil de sécurité.

DU 1er au 10 novembre, dans sa première session spéciale d’urgence, l’Assemblée générale a appelé au cessez-le-feu de toutes les forces étrangères. Le Secrétaire général de l’époque, Dag Hammarskjöld, fournissant les dernières informations : « Nous sommes désormais à moins de deux heures de l'heure fixée pour un cessez-le-feu convenu, sans engagement des trois gouvernements, qui jusqu'à présent n'ont pas indiqué leur acceptation », a déclaré le chef de l'ONU à l'organisme mondial.

L'Assemblée a alors demandé que, dans les 48 heures, le Secrétaire général présente un plan pour la création d'une force des Nations Unies chargée d'assurer et de superviser la cessation des hostilités, ce qu'il a fait.

Son plan était un modèle pour la création de la première force de maintien de la paix des Nations Unies : la Force d’urgence des Nations Unies (FUNU). Le mandat était de superviser le retrait des trois forces d'occupation et, une fois le retrait achevé, de faire office de tampon entre les forces égyptiennes et israéliennes et d'assurer une supervision impartiale du cessez-le-feu. La Force d'urgence de l'ONU était armée, mais les unités ne devaient utiliser leurs armes qu'en cas de légitime défense et même dans ce cas, avec la plus grande retenue.

Bien que plus de 100 Soldats de la paix aient été tués, l’opération a réussi à superviser le retrait des forces armées britanniques, françaises et israéliennes d’Égypte.

Suite à l'envoi rapide de l'UNEF dans la région, les forces françaises et britanniques quittèrent la zone du canal de Suez le 22 décembre 1956 et le retrait des forces israéliennes fut achevé le 8 mars 1957.

Lire l’intégralité de l’histoire [en anglais] sur le site d’UN News.