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Objectif 3 : Santé humaine

3.1. Exposition humaine au virus

38. Au cours des six premiers mois de l'année 2007, des cas de possibles infections humaines par la grippe aviaire ou d'autres maladies respiratoires aiguës inhabituelles provenant de diverses sources ont été signalés à l'OMS qui a effectué des suivis dans 45 pays et territoires. Dix missions ont été menées suite à la confirmation d'épidémies de grippe aviaire chez l'homme. Des équipes multidisciplinaires composées d'experts de l'OMS et de ses partenaires du Global Outbreak and Alert Response Network (GOARN) ont été rapidement mobilisées afin de fournir un soutien nécessaire dans le but de contrôler et de contenir les épidémies. En outre, 30 missions d'évaluation ont été menées par des équipes des quartiers généraux de la FAO et de ses bureaux régionaux et nationaux, incluant souvent des membres du personnel national des ministères de la Santé, de l'Agriculture et de l'Environnement. Ces missions ont évalué les infrastructures sanitaires nationales, la disponibilité des ressources, la gestion clinique et les mesures de confinement en place, ainsi que la capacité des laboratoires à diagnostiquer et à confirmer les infections par la grippe aviaire et par d'autres virus grippaux connexes. L'OMS concentre également ses efforts sur l'amélioration des capacités des laboratoires nationaux et des Laboratoires de référence H5 de l'OMS. Cette tâche est particulièrement urgente étant donné la complexité et les risqués associés au diagnostic des infections par la grippe aviaire effectué en laboratoire et le besoin d'assurer un transport sûr et rapide des échantillons.

3.2. Systèmes d'alerte précoce

39. Les missions d'évaluation menées par l'OMS ont fourni une meilleure compréhension des mécanismes d'alerte et de réponse existants, y compris les capacités d'une alerte précoce et d'une vérification nationales. Elles ont été à la base d'interventions réussies en matière de mobilisation des communautés pour les améliorer au besoin. L'OMS est également en train de renforcer ses propres capacités d'alerte et de réponse en vue de la mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI). Un nouveau système de gestion des événements est en cours de développement et servira de dépôt officiel pour toutes les informations pertinentes associées à un événement pouvant constituer une urgence d'importance internationale pour la santé publique. Ce système facilitera les communications au sein de l'OMS, ainsi que sur le plan international avec tous les partenaires clés qui auront une fonction spécifique lors d'une alerte et d'une réponse dans l'éventualité d'une épidémie, notamment les centres nationaux de coordination. Il augmentera également l'efficacité, la rapidité d'exécution et le degré d'inclusion des processus de prises de décision du Règlement en mettant à jour des fichiers sur les activités opérationnelles et les décisions. Un système de gestion des informations sur place a été développé, afin d'aider à la gestion des données relatives aux interactions entre les divers contacts lors de la réponse à une épidémie. Ce système subit actuellement des modifications afin de l'adapter pour une utilisation nationale dans plusieurs pays.

40. Le HCR essaie actuellement de renforcer sa capacité de suivi des maladies dans les camps de réfugiés, en utilisant les systèmes déjà en place à chaque fois que cela s'avère possible. Il a recruté cinq Coordinateurs régionaux pour la préparation et la réponse aux épidémies ayant reçu une formation auprès de membres du personnel technique du HCR et par d'autres agences (par ex. l'OMS et la FAO) avant d'être envoyés à leurs postes respectifs, soit au Caire pour le Moyen-Orient, à Nairobi pour l'Afrique de l'Est, à Pretoria pour l'Afrique du Sud, à Kinshasa pour l'Afrique centrale et à Dakar pour l'Afrique de l'Ouest. Le Coordinateur pour l'Asie sera basé sous peu à Katmandou, au Népal. L'OIM travaille en collaboration avec le Kenya et l'Indonésie afin de développer des systèmes de suivi, d'investigation et de réponse pour les cas de grippe humaine susceptibles d'être détectés au sein de populations migrantes, impliquant à chaque fois l'OMS et les ministères de la Santé et de l'Agriculture.

3.3. Opérations et réponses de confinement rapide face à un nouveau virus émergent de la grippe humaine

41. L'OMS est en train de mettre au point un protocole opérationnel pour guider les interventions rapides en cas d'urgence due à une pandémie de grippe. Le protocole aborde les rôles et responsabilités des gouvernements et agences et décrit les procédures d'exploitation normalisées pour l'administration et le suivi des interventions antivirales, les mesures de confinement supplémentaires et les stratégies de communication.

42. Des kits de recherche de la grippe aviaire, qui simplifieront l'investigation rapide sur place d'épidémies éventuelles, viennent d'être envoyés à 116 bureaux des pays de l'OMS. Ces kits contiennent un équipement de protection individuelle, des médicaments antiviraux, un équipement d'échantillonnage et d'expédition, ainsi que des directives techniques. En prévision d'investigations sur le terrain et de réponses plus étendues, des kits de réponses supplémentaires seront stockés de manière stratégique dans le cadre de la plateforme de mobilité de la logistique d'alerte et de réponse à Genève et à Dubaï. Trois millions de doses d'un agent antiviral reçues en don par l'OMS, destinées à être utilisées pour un confinement rapide en cas d'une pandémie de grippe sont également stockées à Genève et à Dubaï, ainsi que dans des bureaux régionaux. Un don supplémentaire de deux millions de doses d'un agent antiviral qui sera utilisé dans les pays souffrant actuellement d'une épidémie de grippe aviaire chez l'homme fera également partie des kits.

43. L'OMS mène déjà des formations sur le confinement rapide en Indonésie, au Cambodge et au Kazakhstan. Elle a mis au point un manuel pour les journalistes et des modules de formation sur la mobilisation sociale et la sécurité alimentaire comme partie intégrante des mesures de formation de l'OMS sur le contrôle et la préparation face à la grippe aviaire pour les membres du personnel des ministères de la Santé (qui ont également reçu une formation), ainsi que pour les membres de la GOARN, concernant les communications en cas d'épidémies. À ce jour, l'OMS a formé 120 membres du personnel du ministère de la Santé, des centres locaux de contrôle des maladies (CDC) et d'autres membres du personnel régional. L'OMS a également créé un atelier de formation internationale pour la préparation et le contrôle en cas d'urgence ciblant les centres de soins en collaboration avec l'Asian Disaster Preparedness Center et a développé des directives et des documents de formation en collaboration avec le HCR pour les employés apportant des soins de premier recours aux réfugiés et aux personnes déplacées au sein d'un pays. Le HCR a commencé à renforcer ses services sanitaires au niveau des camps grâce à l'apport d'équipements supplémentaire et prépare des plans de travail régionaux en consultation avec les départements sanitaires et de gestion du HCR. L'UNICEF soutiendra les efforts de confinement de l'OMS à l'aide de stratégies de communication qui sont actuellement en cours de développement, et s'assurera que les enfants et leurs familles dans les zones placées en quarantaine aient accès aux services essentiels.

3.4. Capacité de faire face à une pandémie

44. L'OMS, travaillant avec les équipes nationales des Nations Unies, joue le rôle de leader en fournissant des directives génériques aux États Membres relatives au contenu et à la structure des plans de préparation dans l'éventualité d'une épidémie de grippe pour le secteur sanitaire, ainsi que pour l'aide technique aux pays dont les ressources sont limitées. Les bureaux régionaux développent également des plans de préparation et de réponse au niveau régional. À ce jour, 178 États Membres ont rédigé des plans de préparation à une pandémie nationale et l'OMS les aide à évaluer et à tester ces plans à l'aide d'outils et d'exercices de simulation. De plus, des outils et des listes de vérification sont désormais disponibles pour appuyer la mobilisation sociale par les États Membres et pour guider les actions de communication destinées au public lors d'une pandémie. Des consultations ont eut lieu afin d'identifier et d'aborder les problèmes éthiques auxquels les États Membres pourraient faire face lors de la planification et de la réponse aux pandémies, y compris le droit d'accès à de rares mesures prophylactiques et thérapeutiques, la quarantaine et l'isolation, les obligations des travailleurs de la santé lors d'une pandémie et l'importance d'une coopération internationale. Il en résulte la publication d'un document sur les considérations éthiques dans la planification contre les pandémies de grippe.

45. L'OMS dispense également des formations aux États Membres et à leurs partenaires dans toutes les régions sur le suivi, l'alerte et la réponse aux pandémies, les capacités de laboratoire et la lutte contre les infections, ainsi que sur la mise en œuvre de la résolution WHA59.2 sur la conformité volontaire avec l'RSI (2005). Un ensemble de directives et de recommandations sur la collecte et le transport des échantillons, sur la réduction du risque de l'interface animal-homme, sur la sécurité alimentaire, sur la lutte contre l'infection pour ceux qui travaillent dans le domaine médical et sur la définition de cas d'infections humaines par la grippe aviaire, ont été publiées afin d'appuyer le développement de capacités d'action au niveau de la santé publique en cas de grippe aviaire conformément au RSI. La conformité volontaire des États Membres aux exigences du RSI est l'occasion d'évaluer les capacités actuelles au sein de l'OMS et des divers États Membres et d'identifier les priorités. Un plan stratégique pour la mise en place du RSI est en cours de finalisation et comprend les menaces de la grippe aviaire et d'une épidémie de grippe, avec des activités cherchant à renforcer les capacités intégrées actuelles pour le suivi et la réponse à la maladie.

3.5. Science et recherche mondiales pour la disponibilité d'un vaccin contre les pandémies et des médicaments antiviraux

46. Le Plan d'action contre une pandémie de grippe au niveau mondial dans le but d'accroître les approvisionnements en vaccins, lancé en septembre 2006, est le résultat de consultations menées par l'OMS, composées d'experts en matière de grippe, de représentants des divers programmes de vaccination nationale et d'autorités réglementaires nationales, et de fabricants de vaccins humains des pays industrialisés et en voie de développement. Le Plan identifie et hiérarchise des solutions pratiques pour réduire l'éventuel manque d'approvisionnements en vaccins contre la grippe pandémique et pour améliorer l'efficacité et la rapidité de production des laboratoires en augmentant la demande de vaccins contre la grippe saisonnière, en développant de nouvelles installations et en encourageant la recherche et le développement de vaccins plus efficaces et plus puissants. Pendant ce temps, l'OMS et l'UNICEF travaillent ensemble dans certains pays dans le but d'améliorer la capacité de la chaîne frigorifique et du système logistique du PEV pour permettre une distribution rapide des vaccins contre la pandémie.

Lacunes et défis persistants

47. Depuis le début 2007, le partage du virus de la grippe s'est trouvé au premier plan des problèmes de la sécurité de la santé publique. Le débat s'est centré sur l'aide aux pays en voie de développement pour qu'ils aient plus d'accès aux bénéfices du partage des virus grippaux et davantage accès à la technologie et à la formation nécessaires tout en maintenant les fonctions du GOARN, un outil essentiel pour l'évaluation du risque de grippe, les tests de diagnostic améliorés et le développement de vaccins saisonniers et pandémiques. Dès l'approbation de la résolution WHA60.28 « Préparation à la pandémie de grippe: partage des virus de la grippe et accès aux vaccins et autres bénéfices » par la World Health Assembly en mai 2007, l'OMS a pris des mesures pour la mise en place d'un groupe de travail interne en charge du processus et de s'assurer que l'Organisation répond de manière opportune aux exigences propres à cette résolution. Dans les mois à venir, l'OMS va prévoir des consultations, y compris une réunion intergouvernementale, afin d'établir des politiques et des mécanismes pour le partage des virus de la grippe ainsi que le stockage des vaccins. Des investissements financiers supplémentaires seront nécessaires pour ces importants développements récents, en particulier en ce qui concerne le stockage des vaccins.

48. Des fonds supplémentaires seront également nécessaires pour être présents dans les pays où les ressources sont limitées aux besoins sanitaires spécifiques des personnes rendues plus vulnérables par une épidémie de grippe, y compris la population migrante, les réfugiés, les enfants et les femmes. En effet, il est probable que la grippe entraîne un pourcentage considérable de décès suite à une pneumonie ou à la diarrhée. Une amélioration du traitement de ces conditions, surtout au niveau de la communauté, aura donc un impact considérable sur la réduction du nombre de décès lors d'une pandémie, en prenant en considération que ces deux conditions sont les principales causes de décès chez les enfants de moins de cinq ans. Il est donc important d'améliorer les connaissances et l'apprentissage, au sein des communautés et des familles, des comportements à adopter lorsque des soins sont nécessaires, d'améliorer leur accès aux travailleurs sanitaires, et d'assurer que ces derniers aient les compétences, les connaissances et l'équipement en médicaments nécessaires. Le manque de fonds a empêché l'UNICEF, le HCR, l'OIM et l'ILO (tous travaillant en collaboration avec l'OMS) de lancer et/ou de maintenir leurs programmes en la matière.