2010–2020 : Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification

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Que fait-on?

Diagnostiquer et évaluer la situation

La dégradation des sols est un problème de développement durable.

Une analyse du développement soigneusement élaborée devrait être conduite dans les zones particulièrement sinistrées de manière à rechercher, au-delà des symptômes visibles (la souffrance des hommes, les dégâts des sols), le type exact de dégradation en cours, son importance, sa localisation, les responsables, les causes ainsi que les modalités. Cette évaluation permettra d’établir un diagnostic, lequel révèlera les causes profondes du mauvais état de santé des sols (par exemple les politiques, les marchés, l’infrastructure, les capacités, les institutions, les technologies, la fragilité intrinsèque de l’environnement). Les mesures et instruments de base ainsi fournis par l’évaluation scientifique permettent en outre d’assurer le suivi des progrès réalisés.

Des initiatives fructueuses

Du Burkina faso à la Syrie en passant par le Brésil, de nombreuses initiatives luttent avec succès contre la désertication, pour préserver l'environnment de ces régions et assurer une meilleur qualité de vie au population locales.

Implication des utilisateurs des sols dans les processus décisionnels et dans la recherche de solutions.

Les solutions imposées d’en haut sans concertation échouent souvent, simplement parce que les utilisateurs des sols ne les considèrent pas comme adéquates pour leur activité quotidienne. Par exemple, les interventions qui négligent les risques (comme celui de sécheresse) n’ont que très peu de chances de réussir. C’est pourquoi les utilisateurs des sols doivent être impliqués dans les consultations et tout à la fois informés, encouragés, responsabilisés et investis de l’autorité suffisante pour gérer leurs terres dans un esprit de développement durable.

La connaissance scientifique et les savoirs locaux doivent être les uns et les autres pris en considération.

Les gens vivant de la terre ont inventé de nombreuses techniques pour éviter la dégradation des sols et réduire les risques. Mais l’actuelle pression démographique et celle du développement dépassent leurs capacités. Des échanges de savoirs, inscrits dans une approche participative, sont la condition pour que la connaissance scientifique puisse se construire sur la base des savoirs locaux. La connaissance doit être largement partagée.

Mise en oeuvre de solutions

Innovations politiques, institutionnelles, économiques et commerciales

Toute une gamme d’instruments et de mécanismes coopératifs comme la microfinance, la gestion coopérative des sols, les associations de crédit et de marketing, les organisations multi-partenariales, la réforme foncière, la rationalisation des obstacles commerciaux, l’amélioration des infrastructures, etc. peuvent, pour peu qu’on les mette en oeuvre avec discernement, libérer les compétences des gens ainsi que leurs inclinations à rétablir la bonne santé de leurs sols.

Recherche et développement

La recherche peut ouvrir de nouvelles perspectives pour stopper la dégradation et restaurer la santé des sols. Les découvertes intéressant les sols, l’eau, le climat, l’écologie, la biodiversité, la détection à distance, les systèmes d’information par satellite et d’autres champs d’exploration scientifique emportent avec eux une immense promesse à la condition d’être articulés avec la recherche stratégique, commerciale et institutionnelle ainsi qu’avec l’acquisition des compétences et de lier de la sorte recherche et développement humain.

Gestion des ressources naturelles

Les ressources naturelles doivent être stockées et recyclées afin de réduire les risques, d’améliorer l’état de santé des sols et de renforcer leur capacité de résistance. Bien que l’eau et les nutriments soient rares en zone aride, il s’en gaspille pourtant de grandes quantités. Plutôt que de la laisser perdre par ruissellement ou par évaporation, il conviendrait d’aider les utilisateurs des terres à conserver l’eau de pluie dans le sol, dans des réservoirs ou des nappes souterraines. Dans le même esprit, les pertes de nutriments devraient pouvoir être limitées en favorisant leur captage et leur recyclage par les arbres, les plantes et les animaux au sein de systèmes d’agriculture et d’élevage.

Apports de compléments stratégiques durables

Les dotations naturelles des sols devraient être complémentées par des apports stratégiques et durables susceptibles d’accroître et de fiabiliser la productivité et les revenus. L’addition en faibles quantités de nutriments limitants tels que le phosphore ou l’azote permettrait en bien des endroits de doubler la productivité agricole. De la même façon, l’irrigation peut induire d’énormes gains de productivité en limitant la vulnérabilité des sols aux sécheresses, même s’il convient d’éviter soigneusement de surexploiter les ressources hydriques et d’introduire de trop grandes quantités de sel dans la terre.

Attacher le plus grand prix aux services que la terre peut rendre

La terre n'est pas un bien collectif gratuit, et il faut songer aux générations futures qui risquent de souffrir demain de la dégradation des sols et du climat que nous connaissons aujourd’hui. La mise en place de mécanismes incitatifs, - comme des paiements effectués en contrepartie d’une amélioration des différentes formes de stockage du carbone dans le sol afin de combattre le réchauffement climatique, - devraient permettre aux pauvres de jouer un rôle allant bien au-delà du secteur agricole, pour se mettre réellement au service de l’environnement.

Capter, valoriser et diversifier les avantages comparatifs locaux

De la valeur peut être ajoutée en agriculture (tout en gérant les risques) à travers le recours à des céréales et des souches d’animaux d’élevage de meilleur rendement ainsi qu’à des innovations techniques et commerciales récompensant les efforts d’investissement visant à augmenter sainement la productivité des sols. Le potentiel de variétés locales de céréales et d’animaux d’élevage jusqu’ici négligées devrait être développé ainsi que celui de l’artisanat rural, déjà bien adapté, mais qui pourrait offrir des débouchés commerciaux plus importants. Les systèmes de production devraient être diversifiés de sorte que, lorsque certaines activités s’effondrent, par exemple du fait de la sécheresse, d’autres puissent continuer d’assurer la subsistance de la population jusqu’à la fin de la période difficile.

Dispositifs de préparation et de gestion des risques

Des systèmes permettant de dispenser une préparation, des outils d’alerte précoce ainsi que des filets de sécurité devraient être en place avant même d’être nécessaires, selon le schéma déjà en place dans le domaine de la santé humaine ; cela pourrait prendre la forme de réserves de grain pour les cas d’urgence, de dispositifs de prévision des catastrophes naturelles ainsi que de systèmes de gestion quantitative et sanitaire des troupeaux. Les systèmes de communication doivent être conçus de manière à toucher tous les utilisateurs des sols sous la forme d’actions de formation et de conseil ; de même, des filets de sécurité devraient être constitués afin d’atténuer l’impact des sécheresses ou autres catastrophes, notamment sous la forme de programmes sociaux et assurantiels. Il convient néanmoins de veiller à ce que ces mécanismes ne poussent pas à des prises de risque plus importantes encore, en dépossédant les utilisateurs des sols de leur responsabilité.

Développer les moyens de subsistance alternatifs

Les options alternatives en matière de moyens de subsistance sont à encourager à travers la promotion de l’éducation et de la formation, afin que les pauvres des zones arides puissent trouver des emplois dans les secteurs non-agricoles, ce qui permettrait de réduire la pression démographique sur les sols et par là même la vulnérabilité au risque de sécheresse.

Mobiliser l'opinion publique

Il convient d’accroître la compréhension et le soutien du public à travers une communication plus efficace. La dégradation des sols est un concept peu accessible au grand public. C’est pourquoi il convient de trouver des moyens appropriés pour introduire le débat en termes simples mais frappants tels que la « santé des sols », - et des personnalités en vue comme les célébrités du show-business, du sport, des affaires et de la politique peuvent être mobilisées pour attirer l’attention du public sur l’importance de l’enjeu représenté par la santé des sols au moyen de solides campagnes appuyées sur d’importants moyens audio-visuels et sur les meilleures cautions scientifiques. La nécessité d’agir peut être expliquée via la télévision, la radio, Internet et de façon générale, tous les supports imprimés.

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