Année internationale de la chimie, 2011

La chimie et la vie

À l’initiative de l’Éthiopie, les Nations Unies ont déclaré 2011 Année internationale de la chimie (AIC 2011) et confié son organisation à l’UNESCO. C’est un moment privilégié pour mieux faire connaître cette science et sa contribution dans la compréhension, le contrôle et la transformation de la matière.

La chimie au coeur de nombreuses découvertes

Notre compréhension du monde matériel dépend de notre connaissance de la chimie, et de notre capacité à en maîtriser les découvertes. Les éléments chimiques sont au cœur de toute matière connue. Ils interviennent dans tous les processus vivants. Nous devons à la chimie moderne la plupart des avancées thérapeutiques, des progrès alimentaires et technologiques réalisés au 20e siècle. Cette science a révolutionné la fabrication des médicaments, des vêtements, des cosmétiques, mais aussi la diffusion de l’énergie et la production d’appareils technologiques. Omniprésente dans notre vie quotidienne, il est essentiel de mieux la connaître, pour mieux l’utiliser.

Une science responsable

La chimie de demain doit d’abord être une science responsable. Il est certain qu’elle jouera un rôle de premier plan dans le développement des énergies de substitution et d’alimentation pour une population mondiale croissante. Les découvertes de la chimie peuvent aider à relever les défis du changement climatique mondial : sans chimie, pas de panneaux solaires, pas de biocarburants… Elles peuvent aussi faciliter l’accès à des sources d’eau non polluée. Lancée dans le prolongement de l’Année internationale de la biodiversité (2010), l’Année internationale de la chimie prend tout son sens dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable (2005-2014).

Développer une « culture générale chimique »

La chimie de demain doit aussi être une science partagée. La quasi absence d’une « culture générale chimique », comparée à la culture astronomique ou mathématique, bloque l’accès des individus à des réalités qui nous affectent au quotidien et freine notre capacité collective à en être partie prenante. Cette méconnaissance encourage aussi sa relative diabolisation auprès du grand public qui la considère souvent comme polluante ou nocive. Il faut améliorer et accélérer son enseignement, former aujourd’hui les chimistes de demain et donner à tous, partout dans le monde, la possibilité de comprendre les processus chimiques et d’en mesurer l’impact. L’intérêt pour cette science passionnante est une ressource pour le développement. À nous tous d’en faire bon usage.

Une expérience mondiale

Afin d’attiser la curiosité des jeunes, l’UNESCO et l’Union internationale de la chimie pure et appliquée – son partenaire principal dans l’organisation de l’AIC 2011, qui célèbre cette année son 100e anniversaire – lancent une expérience d’envergure mondiale, unique en son genre, pour aider les élèves à mieux connaître notre ressource la plus précieuse : l’eau. Partout dans le monde, des écoles réaliseront des tests de qualité et de purification de l’eau et pourront partager leurs résultats.

La meilleure compréhension des découvertes de la science en général et de la chimie en particulier est une priorité des années à venir. En qualité d’Agence spécialisée des Nations Unies dans le domaine de l’éducation, des sciences et de la culture, l’UNESCO mettra tout en œuvre pour y parvenir. Il y va de notre capacité collective à prendre des décisions pleinement informées, pour agir sur le monde de façon responsable.

Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO
(extrait de l'éditorial du Courrier de l'UNESCO, janvier-mars 2011)