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Fiches méthodologiques - Social


Fiches méthodologiques

Indicateurs des aspects sociaux du développement durable

Table des matières

Chapitre 3: Lutte contre la pauvreté

  • Taux de chômage
  • Indice numérique de pauvreté
  • Indice d'écart de pauvreté
  • Indice d'écart de pauvreté au carré
  • Indice de Gini de linégalité du revenu
  • Différence entre le salaire moyen des femmes et celui des hommes

Chapitre 5: Dynamique démographique et durabilité

  • Taux de croissance démographique
  • Taux net de migration
  • Indice synthétique de fécondité
  • Densité de la population

Chapitre 36: Promotion de léducation, de la sensibilisation du public et de la formation

  • Taux de croissance de l'effectif dâge scolaire
  • Taux de scolarisation dans le primaire - brut
  • Taux de scolarisation dans le primaire - net
  • Taux de scolarisation dans le secondaire - brut
  • Taux de scolarisation dans le secondaire - net
  • Taux dalphabétisation des adultes
  • Population parvenue en 5e année d'études du cycle primaire
  • Nombre moyen d'années d'études
  • Différence entre les taux de scolarisation masculin et féminin
  • Nombre de femmes actives pour 100 hommes actifs
  • Produit intérieur brut consacré à léducation

Chapitre 6: Protection et promotion de la santé

  • Assainissement de base : pourcentage de la population ayant accès à des installations correctes d'assainissement
  • Accès à leau potable
  • Espérance de vie à la naissance
  • Poids de naissance suffisant
  • Taux de mortalité infantile
  • Taux de mortalité maternelle
  • Etat nutritionnel des enfants
  • Vaccination contre les maladies infectieuses de lenfance
  • Fréquence de la contraception
  • Pourcentage de produits chimiques potentiellement dangereux décelés dans les produits alimentaires
  • Dépenses nationales de santé consacrées aux soins de santé locaux
  • Pourcentage du PNB représenté par les dépenses nationales totales de santé

Chapitre 7: Promotion d'un modèle viable d'établissements humains

  • Taux de croissance de la population urbaine
  • Consommation de carburant d'origine fossile pour véhicule à moteur par habitant
  • Pertes humaines et économiques dues aux catastrophes naturelles
  • Pourcentage de la population dans les zones urbaines
  • Superficie et population des établissements urbains formels et informels
  • Surface de plancher par personne
  • Rapport entre le prix de l'habitation et le revenu
  • Dépenses déquipement par habitant


Chapitre 3: Lutte contre la pauvreté

TAUX DE CHOMAGE

Social

Chapitre 3

Elément moteur

1. Indicateur

a) Nom : Taux de chômage.

b) Brève définition : Le taux de chômage représente le pourcentage de sans-emploi dans la population active.

c) Unité de mesure : Pourcentage.

2. Situation dans la structure générale

a) Action 21 : Chapitre 3 : Lutte contre la pauvreté.

b) Type dindicateur : Elément moteur.

3. Pertinence (intérêt pour laction des pouvoirs publics)

a) Finalité : Le taux de chômage mesure la part de la population active qui, durant la période de référence de létude, nétait i) ni au travail ni temporairement absente du travail (cest-à-dire nexerçait ni un emploi salarié ni un emploi indépendant); ii) était disponible pour travailler; iii) était à la recherche dun emploi.

b) Importance dans l'optique du développement durable/non durable : Le chômage est une mesure utile et pertinente dans loptique du développement durable, en particulier sil est uniformément mesuré dans le temps et rapproché dautres indicateurs sociaux et économiques. Le chômage est lune des principales causes de la pauvreté dans les pays riches et les pays à revenu intermédiaire et parmi les personnes ayant un niveau dinstruction élevé dans les pays à faible revenu (pas de travail, pas de revenu mais des indemnités versées par des systèmes dassurance ou dautres systèmes publics de protection sociale lorsqu'ils existent). Il convient de noter, toutefois, qu'il nest pas rare que des personnes travaillant à temps plein restent pauvres en raison des conditions sociales particulières et du type de relations professionnelles prévalant dans leur pays, secteur ou profession.

c) Liens avec dautres indicateurs : Cet indicateur est indissociable d'autres indicateurs socio-économiques, comme les mesures de la pauvreté et lalphabétisation des adultes.

d) Objectifs : De nombreux objectifs sont fixés au niveau national en matière de chômage.

e) Conventions et accords internationaux : Voir 7 iii) ci-après.

4. Description méthodologique et définitions de base

a) Définitions et concepts de base : Les définitions de la population active, de la population employée, de la population au chômage sont bien établies par les accords internationaux (voir section 7 ci-après).

i) Population active : La population active du moment ou l'effectif de main-d'oeuvre comporte deux composantes : les personnes pourvues d'un emploi et les chômeurs. La définition internationale type de la population active établie par la treizième Conférence internationale des statisticiens du travail (OIT, 1982) est fondée sur les éléments suivants :

  • La population étudiée : Tous les résidents habituels (population de jure) ou toutes les personnes présentes dans le pays au moment de l'enquête (population de facto). Certains groupes particuliers, comme les forces armées ou les autres populations vivant dans des institutions, les nomades, etc., peuvent être exclus.
  • Une limite d'âge : Dans les pays où la législation concernant l'enseignement obligatoire et l'âge minimum requis pour exercer un emploi a une large couverture et est généralement respectée, l'âge spécifié dans ces réglementations peut être utilisé comme base pour la détermination de l'âge minimum à retenir pour mesurer la population active.

    Dans les autres pays, l'âge minimum doit être déterminé empiriquement sur la base de i) l'ampleur et l'intensité de la participation des jeunes aux activités économiques et ii) la faisabilité et le coût de la mesure de cette participation avec une exactitude raisonnable. Certains pays fixent aussi un âge maximum pour la prise en compte dans la population active.

  • La participation aux activités économiques durant la période de référence de l'enquête : Le concept d'activité économique adopté par la treizième Conférence des statisticiens du travail (1982) est défini en termes de production de biens et de services, comme indiqué dans le Système de comptabilité nationale de l'ONU (révision de 1993).
  • Une courte période de référence : Par exemple, une semaine ou un jour.

ii) Population pourvue d'un emploi : D'après la définition internationale de l'emploi de 1982 (OIT, 1983), les personnes pourvues d'un emploi comprennent toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié qui relèvent de l'une des catégories suivantes :

  • Emploi salarié : i) personnes au travail : personnes qui durant la période de référence ont effectué un travail moyennant un salaire ou un traitement en espèces ou en nature; ii) personnes qui ont un emploi mais qui ne sont pas au travail : personnes qui, ayant déjà travaillé dans leur emploi actuel, en étaient temporairement absentes durant la période de référence, mais avaient un lien formel avec leur emploi établi.
  • Emploi indépendant : i) personnes au travail : personnes qui, durant la période de référence, ont effectué un travail (au moins une heure) pour en tirer un bénéfice ou un gain familial , en espèces ou en nature; ii) personnes ayant une entreprise mais qui ne sont pas au travail : personnes ayant une entreprise qui peut être industrielle ou commerciale, une exploitation agricole ou une entreprise de services, qui n'étaient temporairement pas au travail durant la période de référence, pour une raison particulière.

iii) Chômeurs : D'après la définition internationale de l'emploi de 1982 (OIT, 1983), les chômeurs comprennent toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié qui, au cours de la période de référence, étaient simultanément : i) sans travail, c'est-à-dire n'étaient pourvues ni d'un emploi salarié, ni d'un emploi indépendant, pas même pour une heure; ii) disponibles pour travailler; et iii) à la recherche d'un travail.

b) Méthodes de mesure :

  • Les sources peuvent être regroupées en deux grandes catégories : i) les recensements démographiques et les enquêtes par échantillonnage auprès des ménages; et ii) divers types de registres administratifs, comme les registres des bureaux de lemploi, les registres de lassurance chômage ou les dossiers de sécurité sociale, qui couvrent divers segments de la population cible (numérateur de lindicateur) dans des cadres conceptuels différents.

    La fiabilité des estimations établies sur la base des normes internationales peut dans la pratique être améliorée à laide des données rassemblées dans le cadre des enquêtes auprès des ménages et des recensements démographiques. Certains des critères spécifiés dans les normes internationales ne peuvent être pris en compte précisément qu'à l'aide dentretiens individuels. Cest la seule source de données qui, à condition que les entretiens aient lieu sur une base régulière et dans le cadre dune enquête adéquatement planifiée, peut couvrir la quasi-totalité de la population dun pays, toutes les branches de lactivité économique, tous les secteurs de léconomie, tous les types de situation dans lemploi et toutes les catégories de travailleurs et qui permet une mesure conjointe et véritablement différenciée des personnes pourvues d'un emploi, des chômeurs et des inactifs.

  • Le critère dune heure est nécessaire pour couvrir toutes les formes régulières et irrégulières demploi pouvant exister dans un pays donné; pour déterminer lemploi total correspondant à la production globale et pour se conformer à la définition internationale du chômage, à savoir labsence totale de travail, de façon que les deux composantes de la population active puissent être des catégories véritablement différenciées.
  • Labsence temporaire du travail est une notion qui s'applique aux situations dans lesquelles une période de travail est interrompue par une période dabsence, cest-à-dire aux personnes qui ont déjà travaillé dans leur activité actuelle et doivent y retourner après la période dabsence.

    Pour le travail salarié, labsence temporaire du travail est établie sur la base du principe de lien formel avec lemploi en fonction de lun ou de plusieurs des critères suivants : le versement ininterrompu du salaire ou traitement, l'assurance d'un retour au travail après la période d'exception ou un accord sur la date de retour au travail; la durée écoulée dabsence du travail qui, le cas échéant, peut correspondre à la durée pendant laquelle les travailleurs peuvent recevoir des indemnités sans obligation daccepter un autre emploi.

    Pour lemploi indépendant, le concept dabsence temporaire du travail est fondé sur deux critères : lexistence continue de lentreprise et la durée de labsence.

  • La disponibilité pour le travail indique que, si une possibilité de travail se présente, une personne doit être en mesure de travailler et prête à le faire durant la période couverte par létude. Dans la pratique, nombre de pays préfèrent utiliser une période de référence légèrement plus longue pour la disponibilité (on ne peut attendre dun individu qui cherche un travail qu'il accepte un emploi dès qu'il y en a un qui lui est offert).
  • La recherche dun travail signifie avoir pris des dispositions spécifiques au cours d'une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou un emploi indépendant. Cette période spécifiée peut être plus longue que la période de référence de létude (par exemple la précéder d'un mois ou quatre semaines) afin de tenir compte du laps de temps qui s'écoule souvent après les premières mesures prises pour obtenir un travail et durant lequel les personnes à la recherche d'un emploi peuvent ne pas prendre dautres initiatives pour trouver un travail.

    Les normes internationales de 1982 ont introduit une disposition qui permet lassouplissement du critère de recherche d'un travail dans les situations où les moyens ordinaires de recherche sont peu appropriés, où le marché du travail est largement désorganisé ou très restreint, où labsorption de la main-doeuvre est insuffisante au moment considéré et, enfin, où la proportion de la main-d'oeuvre non salariée est importante.

  • Groupes particuliers : i) Les personnes sans travail et disponibles pour travailler qui ont pris des dispositions pour prendre un emploi salarié ou pour entreprendre une activité indépendante à une date ultérieure à la période de référence doivent être considérés comme chômeurs, qu'elles continuent ou non à rechercher un travail. ii) Les personnes mises à pied sans lien formel avec lemploi mais à la recherche dun emploi et actuellement disponibles pour travailler sont classées parmi les chômeurs. iii) Les étudiants à la recherche d'un emploi et disponibles pour travailler sont considérées comme chômeurs (la disponibilité des étudiants à plein temps recherchant un travail à plein temps est toutefois discutable). iv) Les personnes recherchant un apprentissage et disponibles pour un apprentissage sont classées parmi les chômeurs si lapprentissage est une activité économique au sens du SCN. v) Les bénéficiaires des programmes de création demplois sont des chômeurs si la formation na pas lieu dans le cadre dune entreprise et nest pas associée aux activités productives de lentreprise et si aucun lien formel avec lemploi nexiste; il doit, toutefois, y avoir une volonté nette demploi à la fin de la formation.

c) Lindicateur dans la structure EMSA : Le taux de chômage (%) fait partie de la catégorie des indicateurs des éléments moteurs.

d) Limites de lindicateur : Le concept de pauvreté désigne une situation durable alors que le nombre de chômeurs peut changer très vite en fonction de diverses circonstances à court terme. En conséquence, il pourrait être intéressant dutiliser les notions de chômage habituel et de population habituellement active au lieu des notions de chômage et de population active du moment. La différence est que la période de référence de létude est longue (par exemple une année) et quune personne sera classée dans une catégorie (salarié, chômeur ou inactif) en fonction de la catégorie dans laquelle il ou elle se situe pendant la période la plus longue.

Les capacités nationales de collecte de données sur le chômage varient considérablement. La qualité des données pose souvent de gros problèmes. En outre, le secteur informel et la main-doeuvre non rémunérée, par exemple dans les ménages et le secteur agricole, ne sont pas saisis par cet indicateur.

c) Autres définitions : Le taux de chômage est plus intéressant lorsquil est ventilé par âge, par sexe et en fonction dautres variables pertinentes comme le niveau dinstruction, lexpérience de travail précédente, etc.

5. Données disponibles de sources nationales et internationales

a) Données nécessaires pour établir lindicateur : Population active (nombre total de personnes) et nombre total de chômeurs, sur la base de la même enquête.

b) Données disponibles : Pour les années récentes (1992, 1993 ou 1994), on connaît avec certitude les taux de chômage pour 80 pays. Les sources sont les enquêtes auprès de la population active ou les enquêtes générales auprès des ménages pour 57 pays (3 ne donnent pas la répartition par sexe; 15 utilisent aussi les statistiques des bureaux de lemploi dont 13 fournissent la répartition par sexe); les statistiques des bureaux de lemploi exclusivement pour 18 pays (5 ne donnent pas la répartition par sexe); et les estimations officielles pour 4 pays (3 donnent la distribution par sexe).

c) Sources des données : Voir section 7 i) ci-après.

6. Organismes participant à la mise au point de lindicateur

Lorganisme chef de file est le Bureau international du travail (OIT), situé à Genève. Le point de contact est le Centre pour lenvironnement et le développement durable, OIT; numéro de télécopie (41-22) 798 8685.

7. Autres informations

a) Données :

Annuaire des statistiques de la population active, OIT, Genève;

Bulletin des statistiques du travail (trimestriel) et son supplément (janvier/février, avril/mai, juillet/août et octobre/novembre), OIT, Genève.

Annuaire statistique et autres publications des bureaux nationaux de statistique.

b) Méthodologie :

Etudes de la population active, de lemploi, du chômage et du sous-emploi - Manuel de lOIT sur les concepts et les méthodes, OIT, Genève, 1992.

Sources et méthodes : Statistiques du travail, Volumes 3 et 5, OIT, Genève, 1991 et 1990, en cours de mise à jour.

Système de comptabilité nationale 1993, Commission des Communautés européennes, Fonds monétaire international, Organisation de coopération et de développement économiques, Organisation des Nations Unies, Banque mondiale, Bruxelles/Luxembourg, New York, Paris, Washington, 1993;

Recommandations internationales actuelles sur les statistiques de la population active, OIT, Genève, 1988. Voir en particulier la Résolution concernant les statistiques de la population active, de lemploi, du chômage et du sous-emploi, adoptée par la treizième Conférence internationale des statisticiens du travail (octobre 1982).

c) Conventions et recommandations internationales :

Convention (No 160) et Recommandation (No 170) sur les statistiques de la population active, 1985.

INDICE NUMERIQUE DE PAUVRETE
Social Chapitre 3 Situation

1. Indicateur

a) Nom : Indice numérique de pauvreté.

b) Brève définition : Pourcentage de la population ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.

c) Unité de mesure : Pourcentage.

2. Situation dans la structure générale

a) Action 21 : Chapitre 3 : Lutte contre la pauvreté.

b) Type dindicateur : Situation.

3. Pertinence (intérêt pour laction des pouvoirs publics)

a) Finalité : Une mesure de la pauvreté doit avant tout être conçue de façon à permettre des comparaisons. Ces comparaisons sont indispensables à une évaluation globale des progrès dun pays dans la lutte contre la pauvreté et/ou à lévaluation de politiques ou projets particuliers. Un exemple important de comparaison des situations de pauvreté est le profil de pauvreté qui montre comment la mesure agrégée de la pauvreté peut être décomposée en mesures de la pauvreté pour divers sous-groupes de la population, par exemple par région de résidence, secteur demploi, niveau dinstruction ou groupe ethnique. Un bon profil de la pauvreté peut mettre en évidence plusieurs aspects des politiques de lutte contre la pauvreté, comme les priorités régionales ou sectorielles des dépenses publiques. Des comparaisons de la pauvreté sont aussi réalisées dans le temps, afin dévaluer l'efficacité globale de l'action en faveur des pauvres.

b) Importance dans l'optique du développement durable/non durable : Les mesures de la pauvreté sont très importantes dans loptique du développement durable. Lélimination de la pauvreté reste un enjeu majeur des responsables. En outre, pour que des progrès durables puissent être réalisés, il faut privilégier une approche intégrée permettant de tenir compte simultanément des problèmes de développement, de lutilisation des ressources, de la qualité de lenvironnement et du bien-être des populations.

Lindice numérique de pauvreté saisit lincidence de la pauvreté en mesurant le pourcentage de la population dont la consommation (ou toute autre mesure adaptée du niveau de vie) est inférieure au seuil de pauvreté. Une augmentation de cet indicateur indique une aggravation de la situation de pauvreté, un plus fort pourcentage de la population tombant au-dessous du seuil.

c) Liens avec dautres indicateurs : En général, cet indicateur est relié à nombre dautres mesures du développement durable, par exemple le taux net de migration, le taux dalphabétisation des adultes, le produit intérieur brut par habitant et la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté dans les zones arides. En particulier, lindice numérique est étroitement associé à lindice décart de pauvreté et à lindice décart de pauvreté au carré, qui saisissent successivement des aspects plus détaillés de la situation de pauvreté. Lindice numérique mesure lampleur de la pauvreté, lindice décart de pauvreté mesure la gravité de la pauvreté et lindice d'écart de pauvreté au carré accorde davantage de poids aux plus pauvres parmi les pauvres.

d) Objectifs : Non existants.

e) Conventions et accords internationaux : Non existants.

4. Description méthodologique et définitions de base

a) Définitions et concepts de base : La mesure de la pauvreté est une statistique sommaire de la situation économique des pauvres dans une société. Il nexiste pas de mesure de la pauvreté qui soit universellement acceptée. Plusieurs approches différentes existent (voir, par exemple, les fiches méthodologiques concernant lindice décart de pauvreté et lindice d'écart de pauvreté au carré). La présente fiche méthodologique éclaire le lecteur sur certains problèmes clés, comme les différents modes de mesure du niveau de vie d'un individu, sans préconiser d'actions particulières. Elle vise donc la comparabilité dans le temps pour un pays donné, en aidant les spécialistes nationaux à établir des indicateurs de la pauvreté qui correspondent à leur situation particulière et à leur approche préférée. Toutefois, cela se fait au détriment de la comparabilité internationale.

Pour établir des mesures de la pauvreté, les questions suivantes concernant lidentification et la définition des pauvres doivent être abordées tout dabord :

i) Comment mesure-t-on le niveau de vie d'un individu?

ii) A partir de quel niveau de vie mesuré peut-on considérer quune personne est pauvre?

b) Méthodes de mesure : Lindice numérique (H) est le pourcentage de la population dont la niveau de vie (y) se situe au-dessous du seuil de pauvreté (z). Si un nombre q de personnes sont considérées comme pauvres dans une population de taille n, H est alors égal à q/n. Pour calculer lindice numérique, il faut disposer destimations du niveau de vie individuel et du seuil de pauvreté.

i) Mesure du niveau de vie individuel : Plusieurs méthodes différentes peuvent être utilisées pour mesurer le niveau de vie. Ces méthodes diffèrent suivant limportance accordée au propre jugement de l'individu sur son niveau de vie par rapport à une définition du niveau de vie arrêtée par quelquun dautre. Dans le premier cas, il sagit de mesurer la consommation par lindividu dun ensemble de biens et de services. Dans le deuxième, on peut, par exemple, définir le niveau de vie sur la base de lapport nutritionnel, même si la nourriture nest pas la seule chose dont l'homme a besoin pour vivre et si les choix alimentaires ne sont pas faits seulement sur la base de la nutrition. Dans la pratique, les méthodes de mesure diffèrent aussi en fonction de la difficulté plus ou moins grande quil y a à obtenir certains types de données dans des circonstances particulières.

Généralement, on constate que les comparaisons de la pauvreté dans les pays en développement accordent un poids élevé aux résultats sur le plan nutritionnel, ce qui est compatible avec le comportement des pauvres dans une société donnée. Une mesure complète de la consommation (par exemple, dépenses totales au titre de lensemble des biens et des services consommés, y compris les biens non marchands, comme la consommation de sa propre production par un agriculteur) a été préférée à l'utilisation du revenu courant dans les ouvrages consacrés au développement. Cela est dû en partie au fait que les revenus sont plus difficiles à mesurer de façon exacte. La consommation courante donnera aussi vraisemblablement une meilleure indication que le revenu courant de la situation économique à long terme dun ménage; le revenu peut fluctuer largement au fil du temps, en particulier dans les économies rurales (voir Ravallion, dans la section 7 a) ci-après).

Les méthodes ci-après peuvent être utilisées pour mesurer les niveaux de vie individuels :

  • Consommation par équivalent adulte du sexe masculin : Etant donné que les ménages nont pas tous la même taille et la même composition, une simple comparaison de la consommation globale des ménages peut être trompeuse si lon cherche à déterminer la situation des différents membres du ménage en question. En conséquence, pour tout ménage donné, une échelle déquivalence est utilisée pour arriver à une estimation approchée du nombre dadultes célibataires, daprès le comportement observé en matière de consommation. Plusieurs jugements de valeur sont indispensables pour cela; par exemple, les différences de besoin se reflètent dans les différences de consommation. Les femmes adultes et les enfants se voient affectés un rapport déquivalence avec les hommes inférieur à un car ils consomment en général moins; toutefois, cela ne veut sans doute pas dire quils ont des besoins "inférieurs" mais plutôt quils ont une position moins forte au sein du ménage. Lexistence déconomies déchelle dans la consommation peut aussi signifier que deux personnes peuvent dépenser moins en vivant ensemble quen vivant séparées (pour un examen plus détaillé de ces problèmes, voir Ravallion dans la section 7 a) ci-après).
  • Sous-nutrition : Il sagit là dun concept distinct, bien quétroitement associé à la pauvreté. La sous-nutrition peut être considérée comme une forme particulière de pauvreté, à savoir linsuffisance des apports énergétiques alimentaires. Plusieurs arguments militent en faveur ou contre lutilisation de ce critère comme mesure du niveau de vie. Lavantage pratique est que cette mesure ne doit pas être ajustée pour tenir compte de linflation et nest pas pénalisée par une inadéquation des données sur les prix. Les mesures de létat nutritionnel des enfants peuvent aider à saisir des aspects du niveau de vie, comme la distribution au sein du ménage, qui ne sont pas bien reflétés dans dautres indicateurs. Cependant, la nutrition nétant pas le seul aspect déterminant du niveau de vie des individus, y compris les pauvres, des comparaisons de la pauvreté fondées seulement sur la nutrition peuvent être limitées et trompeuses.

ii) Définition du seuil de pauvreté : Dans la pratique, plusieurs approches différentes peuvent être utilisées pour définir les seuils de pauvreté.

  • Seuil de pauvreté absolu : Le seuil de pauvreté absolu est fixe par rapport à lindicateur du niveau de vie utilisé (consommation, nutrition). Il est fixe pour l'ensemble des éléments comparés, c'est-à-dire quun seuil de pauvreté correspondant au même niveau de vie sera utilisé pour mesurer et comparer la pauvreté dans les différentes provinces et dans différentes situations. Le seuil de pauvreté peut varier malgré tout, mais seulement pour mesurer les différences de coût dun niveau de vie donné. Le seuil de pauvreté absolu est celui qui est le plus souvent utilisé dans les ouvrages sur les pays en développement.

    La méthode la plus couramment utilisée pour définir le seuil de pauvreté absolu consiste à estimer le coût dans chaque région ou à chaque date dun certain groupe de biens nécessaires pour satisfaire les besoins de consommation de base (cest lapproche des besoins fondamentaux). Lélément le plus important des besoins fondamentaux est la ration alimentaire recommandée pour couvrir les besoins énergétiques, cet apport alimentaire étant complété par des biens non alimentaires essentiels. Pour déterminer les besoins alimentaires, il faut poser une hypothèse quant aux niveaux dactivité qui déterminent à leur tour les apports énergétiques nécessaires au maintien du métabolisme. Une fois que les besoins alimentaires ont été déterminés et que leur coût a été calculé, on peut estimer aussi les dépenses non alimentaires en trouvant le niveau total de dépenses correspondant généralement aux dépenses alimentaires compatibles avec le seuil de pauvreté. Pour arriver à une estimation de la part (plus faible) des dépenses consacrées aux biens non alimentaires, on peut aussi se fonder sur les dépenses non alimentaires moyennes des individus ayant un revenu leur permettant seulement de couvrir les dépenses alimentaires compatibles avec le seuil de pauvreté : on peut avancer quil sagit là dune limite inférieure raisonnable de la composante non alimentaire du seuil de pauvreté (voir Ravallion dans la section 7 a) ci-après).

  • Seuil de pauvreté relatif : C'est celui qui est utilisé le plus fréquemment dans les ouvrages relatifs aux pays développés, un grand nombre de ces études utilisant un seuil de pauvreté fixé, par exemple, à 50 % du revenu national médian. Lorsque le seuil de pauvreté est fixé en pourcentage du revenu national médian, si tous les revenus augmentent dans la même proportion, il ny a pas de changements dans les inégalités relatives et le seuil de pauvreté augmente simplement dans la même proportion; ainsi, la mesure de la pauvreté ne varie pas. Le seuil de pauvreté relatif peut conduire à des conclusions trompeuses dans certains cas, par exemple lorsquon cherche à évaluer si la situation des pauvres sest améliorée ou sest aggravée.

    Une comparaison portant sur 36 pays, développés et en développement, a fait apparaître que les seuils de pauvreté réels tendent à augmenter avec la croissance économique, encore que cette progression soit lente pour les pays les plus pauvres. En conséquence, le concept de pauvreté absolue semble mieux sappliquer aux pays à faible revenu, alors que la pauvreté relative correspond mieux à la situation des pays à revenu élevé.

c) Lindicateur dans la structure EMSA : Dans la structure EMSA, cet indicateur représente une mesure de la situation de la pauvreté.

d) Limites de l'indicateur : Dans la pratique, la plupart des études réalisées dans les pays en développement ont utilisé la consommation par personne. Cela conduit vraisemblablement à surestimer la mesure dans laquelle la pauvreté est associée à la grande taille des familles. Mais dautres aspects du profil de la pauvreté (par exemple les profils régionaux ou sectoriels) sont un instrument de mesure en général plus fiables.

Il importe de noter quun certain arbitraire et des jugements de valeur sont inévitables lorsquon cherche à définir le niveau de vie individuel et un seuil de pauvreté, quel quil soit. En conséquence, lévaluation globale de la situation de la pauvreté doit tenir particulièrement compte de la façon dont les choix peuvent affecter les comparaisons de la pauvreté, car ce sont en général ces comparaisons qui ont le plus dintérêt du point de vue de la formulation des politiques. Une pratique de plus en plus courante consiste à recalculer les mesures de la pauvreté en utilisant divers seuils et à vérifier si les comparaisons qualitatives de la pauvreté restent les mêmes dans tous les cas.

On notera qu'il existe plusieurs problèmes de comparabilité entre les pays pour ce qui est de lutilisation des données tirées des enquêtes auprès des ménages (voir section 5 ci-après). En outre, les définitions de la pauvreté sont inexistantes dans certains pays ou varient dun pays à lautre. Ces problèmes diminuent avec le temps car les méthodes denquête saméliorent et deviennent plus normalisées, mais ils nont pas entièrement disparus.

e) Autres définitions : Lindice d'écart de pauvreté et lindice décart de pauvreté au carré représentent dautres définitions de lindicateur de la pauvreté (voir section 3 c) plus haut et les fiches méthodologiques concernant ces indicateurs).

5. Données disponibles de sources internationales et nationales

Les enquêtes auprès des ménages constituent la source la plus importante de données sur les niveaux de vie. Les résultats de ces enquêtes peuvent être obtenus auprès des organismes statistiques gouvernementaux, souvent sous la forme de rapports publiés. Environ les deux tiers des pays en développement ont réalisé des enquêtes par sondage auprès des ménages qui sont représentatives au niveau national et certains dentre eux (mais certainement pas tous) fournissent des données de haute qualité sur les niveaux de vie.

Les données peuvent aussi être obtenues auprès dorganismes internationaux comme la Banque mondiale (il sagira essentiellement de données concernant les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire tirées de lEtude sur la mesure des niveaux de vie et des dimensions sociales du projet dajustement pour lAfrique subsaharienne). Les données concernant les pays développés peuvent être obtenues auprès de l'Office statistique de lUnion Européenne (Eurostat), de lEtude sur le revenu de Luxembourg ou de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

6. Organismes participant à la mise au point de lindicateur

Lorganisme chef de file est la Banque mondiale. Le point de contact est le Chef de l'Indicators and Environmental Valuation Unit, Département de lenvironnement, Banque mondiale; numéro de télécopie (1-202) 477 0968.

7. Autres informations

a) Autres ouvrages :

Ravallion, M. Poverty Comparisons. Fundamentals in Pure and Applied Economics, Volume 56, Harwood Academic Press, Suisse, 1994.

INDICE DECART DE PAUVRETE
Social Chapitre 3 Situation

1. Indicateur

a) Nom : Indice décart de pauvreté.

b) Brève définition : Moyenne sur l'ensemble de la population de l'écart de pauvreté proportionnel, celui-ci étant donné par la distance séparant le niveau de vie du pauvre du seuil de pauvreté et exprimé en pourcentage du seuil. Les non- pauvres ont un écart de pauvreté égal à zéro.

c) Unité de mesure : Fraction comprise entre zéro et l'indice numérique.

2. Situation dans la structure générale

a) Action 21 : Chapitre 3 : Lutte contre la pauvreté.

b) Type dindicateur : Situation.

3. Pertinence (intérêt pour laction des pouvoirs publics)

a) Finalité : Une mesure de la pauvreté doit avant tout être conçue de façon à permettre des comparaisons. Ces comparaisons sont indispensables à une évaluation globale des progrès dun pays dans la lutte contre la pauvreté et/ou à lévaluation de politiques ou projets particuliers. Un exemple important de comparaison des situations de pauvreté est le profil de pauvreté qui montre comment la mesure agrégée de la pauvreté peut être décomposée en mesures de la pauvreté pour divers sous-groupes de la population, par exemple par région de résidence, secteur demploi, niveau dinstruction ou groupe ethnique. Un bon profil de la pauvreté peut mettre en évidence plusieurs aspects des politiques de lutte contre la pauvreté, comme les priorités régionales ou sectorielles des dépenses publiques. Des comparaisons de la pauvreté sont aussi réalisées dans le temps, afin dévaluer l'efficacité globale de l'action en faveur des pauvres.

b) Intérêt dans l'optique du développement durable/non durable : Les mesures de la pauvreté sont très importantes dans loptique du développement durable. Lélimination de la pauvreté reste un enjeu majeur des responsables. En outre, pour que des progrès durables puissent être réalisés, il faut privilégier une approche intégrée permettant de tenir compte simultanément des problèmes de développement, de lutilisation des ressources, de la qualité de lenvironnement et du bien-être des populations.

Lindice décart de pauvreté mesure la gravité de la pauvreté dans un pays ou une région, sur la base de la distance globale séparant le niveau de vie du pauvre du seuil de pauvreté. Etant donné que lindice numérique (voir section 3 c) ci-après) nest pas sensible aux modifications de la situation de ceux se situant déjà au-dessous du seuil de pauvreté, il ne permet pas dévaluer lincidence de politiques spécifiques sur les pauvres. En revanche, lindice décart de pauvreté, qui augmente si la distance qui sépare le niveau de vie du pauvre du seuil de pauvreté s'accroît, donne une bonne indication de la gravité de la pauvreté. Une diminution de lindice décart de pauvreté reflète une amélioration de la situation.

c) Liens avec dautres indicateurs : En général, cet indicateur est relié à nombre dautres mesures du développement durable, par exemple le taux net de migration, le taux dalphabétisation des adultes, le produit intérieur brut par habitant et la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté dans les zones arides et, plus précisément à deux autres mesures de la pauvreté examinées dans cette fiche et dans deux autres fiches méthodologiques, à savoir lindice numérique et lindice décart de pauvreté, qui saisissent successivement des aspects plus détaillés de la situation de pauvreté. Lindice numérique mesure lampleur de la pauvreté, lindice décart de pauvreté mesure la gravité de la pauvreté et lindice d'écart de pauvreté au carré accorde davantage de poids aux plus pauvres parmi les pauvres.

d) Objectifs : Non existants.

e) Conventions et accords internationaux : Non existants.

4. Description méthodologique et définitions de base

a) Définitions et concepts de base : La mesure de la pauvreté est une statistique sommaire de la situation économique des pauvres dans une société. Il nexiste pas de mesure de la pauvreté qui soit universellement acceptée. Plusieurs approches différentes existent (voir, par exemple, les fiches méthodologiques concernant lindice décart de pauvreté et lindice d'écart de pauvreté au carré). La présente fiche méthodologique éclaire le lecteur sur certains problèmes clés, comme les différents modes de mesure du niveau de vie d'un individu, sans préconiser d'actions particulières. Elle vise donc la comparabilité dans le temps pour un pays donné, en aidant les spécialistes nationaux à établir des indicateurs de la pauvreté qui correspondent à leur situation particulière et à leur approche préférée. Toutefois, cela se fait au détriment de la comparabilité internationale.

Pour établir des mesures de la pauvreté, les questions suivantes concernant lidentification et la définition des pauvres doivent être abordées tout dabord :

i) Comment mesure-t-on le niveau de vie d'un individu?

ii) A partir de quel niveau de vie mesuré peut-on considérer quune personne est pauvre?

b) Méthodes de mesure : Lindice décart de pauvreté est la moyenne sur lensemble de la population dune mesure de la pauvreté des ménages (pondérée par la taille du ménage). Lindice prend la valeur zéro si le niveau de vie moyen (par exemple la consommation) se situe au-dessus du seuil de pauvreté et est mesuré par la fonction 1-y/z sil se situe sur le seuil ou au-dessous de celui-ci, z étant le seuil de pauvreté et (y) la consommation moyenne des pauvres. Pour calculer lindice décart de pauvreté, il faut estimer le niveau de vie individuel (y) et le seuil de pauvreté (z).

i) Mesure du niveau de vie individuel : Plusieurs méthodes différentes peuvent être utilisées pour mesurer le niveau de vie. Ces méthodes diffèrent suivant limportance accordée au propre jugement de l'individu sur son niveau de vie par rapport à une définition du niveau de vie arrêtée par quelquun dautre. Dans le premier cas, il sagit de mesurer la consommation par lindividu dun ensemble de biens et de services. Dans le deuxième, on peut, par exemple, définir le niveau de vie sur la base de lapport nutritionnel, même si la nourriture nest pas la seule chose dont l'homme a besoin pour vivre et si les choix alimentaires ne sont pas faits seulement sur la base de la nutrition. Dans la pratique, les méthodes de mesure diffèrent aussi en fonction de la difficulté plus ou moins grande quil y a à obtenir certains types de données dans des circonstances particulières.

Généralement, on constate que les comparaisons de la pauvreté dans les pays en développement accordent un poids élevé aux résultats sur le plan nutritionnel, ce qui est compatible avec le comportement des pauvres dans une société donnée. Une mesure complète de la consommation (par exemple, dépenses totales au titre de lensemble des biens et des services consommés, y compris les biens non marchands, comme la consommation de sa propre production par un agriculteur) a été préférée à l'utilisation du revenu courant dans les ouvrages consacrés au développement. Cela est dû en partie au fait que les revenus sont plus difficiles à mesurer de façon exacte. La consommation courante donnera aussi vraisemblablement une meilleure indication que le revenu courant de la situation économique à long terme dun ménage; le revenu peut fluctuer largement au fil du temps, en particulier dans les économies rurales (voir Ravallion, dans la section 7 a) ci-après).

Les méthodes ci-après peuvent être utilisées pour mesurer les niveaux de vie individuels :

  • Consommation par équivalent adulte du sexe masculin : Etant donné que les ménages nont pas tous la même taille et la même composition, une simple comparaison de la consommation globale des ménages peut être trompeuse si lon cherche à déterminer la situation des différents membres du ménage en question. En conséquence, pour tout ménage donné, une échelle déquivalence est utilisée pour arriver à une estimation approchée du nombre dadultes célibataires, daprès le comportement observé en matière de consommation. Plusieurs jugements de valeur sont indispensables pour cela; par exemple, les différences de besoin se reflètent dans les différences de consommation. Les femmes adultes et les enfants se voient affectés un rapport déquivalence avec les hommes inférieur à un car ils consomment en général moins; toutefois, cela ne veut sans doute pas dire quils ont des besoins "inférieurs" mais plutôt quils ont une position moins forte au sein du ménage. Lexistence déconomies déchelle dans la consommation peut aussi signifier que deux personnes peuvent dépenser moins en vivant ensemble quen vivant séparées (pour un examen plus détaillé de ces problèmes, voir Ravallion dans la section 7 a) ci-après).
  • Sous-nutrition : Il sagit là dun concept distinct, bien quétroitement associé à la pauvreté. La sous-nutrition peut être considérée comme une forme particulière de pauvreté, à savoir linsuffisance des apports énergétiques alimentaires. Plusieurs arguments militent en faveur ou contre lutilisation de ce critère comme mesure du niveau de vie. Lavantage pratique est que cette mesure ne doit pas être ajustée pour tenir compte de linflation et nest pas pénalisée par une inadéquation des données sur les prix. Les mesures de létat nutritionnel des enfants peuvent aider à saisir des aspects du niveau de vie, comme la distribution au sein du ménage, qui ne sont pas bien reflétées dans dautres indicateurs. Cependant, la nutrition nétant pas le seul aspect déterminant du niveau de vie des individus, y compris les pauvres, des comparaisons de la pauvreté fondées seulement sur la nutrition peuvent être limitées et trompeuses.

ii) Définition du seuil de pauvreté : Dans la pratique, plusieurs approches différentes peuvent être utilisées pour définir les seuils de pauvreté.

  • Seuil de pauvreté absolu : Le seuil de pauvreté absolu est fixe par rapport à lindicateur du niveau de vie utilisé (consommation, nutrition). Il est fixe pour l'ensemble des éléments comparés, c'est-à-dire quun seuil de pauvreté correspondant au même niveau de vie sera utilisé pour mesurer et comparer la pauvreté dans les différentes provinces et dans différentes situations. Le seuil de pauvreté peut varier malgré tout, mais seulement pour mesurer les différences de coût dun niveau de vie donné. Le seuil de pauvreté absolu est celui qui est le plus souvent utilisé dans les ouvrages sur les pays en développement.

    La méthode la plus couramment utilisée pour définir le seuil de pauvreté absolu consiste à estimer le coût dans chaque région ou à chaque date dun certain groupe de biens nécessaires pour satisfaire les besoins de consommation de base (cest lapproche des besoins fondamentaux). Lélément le plus important des besoins fondamentaux est la ration alimentaire recommandée pour couvrir les besoins énergétiques, cet apport alimentaire étant complété par des biens non alimentaires essentiels. Pour déterminer les besoins alimentaires, il faut poser une hypothèse quant aux niveaux dactivité qui déterminent à leur tour les apports énergétiques nécessaires au maintien du métabolisme. Une fois que les besoins alimentaires ont été déterminés et que leur coût a été calculé, on peut estimer aussi les dépenses non alimentaires en trouvant le niveau total de dépenses correspondant généralement aux dépenses alimentaires compatibles avec le seuil de pauvreté. Pour arriver à une estimation de la part (plus faible) des dépenses consacrées aux biens non alimentaires, on peut aussi se fonder sur les dépenses non alimentaires moyennes des individus ayant un revenu leur permettant seulement de couvrir les dépenses alimentaires compatibles avec le seuil de pauvreté : on peut avancer quil sagit là dune limite inférieure raisonnable de la composante non alimentaire du seuil de pauvreté (voir Ravallion dans la section 7 a) ci-après).

  • Seuil de pauvreté relatif : C'est celui qui est utilisé le plus fréquemment dans les ouvrages relatifs aux pays développés, un grand nombre de ces études utilisant un seuil de pauvreté fixé, par exemple, à 50 % du revenu national médian. Lorsque le seuil de pauvreté est fixé en pourcentage du revenu national médian, si tous les revenus augmentent dans la même proportion, il ny a pas de changements dans les inégalités relatives et le seuil de pauvreté augmente simplement dans la même proportion; ainsi, la mesure de la pauvreté ne varie pas. Le seuil de pauvreté relatif peut conduire à des conclusions trompeuses dans certains cas, par exemple lorsquon cherche à évaluer si la situation des pauvres sest améliorée ou sest aggravée.

    Une comparaison portant sur 36 pays, développés et en développement, a fait apparaître que les seuils de pauvreté réels tendent à augmenter avec la croissance économique, encore que cette progression soit lente pour les pays les plus pauvres. En conséquence, le concept de pauvreté absolue semble mieux sappliquer aux pays à faible revenu, alors que la pauvreté relative correspond mieux à la situation des pays à revenu élevé.

c) Lindicateur dans la structure EMSA : Dans la structure EMSA, cet indicateur représente une mesure de la situation de la pauvreté.

d) Limites de l'indicateur : Dans la pratique, la plupart des études réalisées dans les pays en développement ont utilisé la consommation par personne. Cela conduit vraisemblablement à surestimer la mesure dans laquelle la pauvreté est associée à la grande taille des familles. Mais dautres aspects du profil de la pauvreté (par exemple les profils régionaux ou sectoriels) sont un instrument de mesure en général plus fiables.

Il importe de noter quun certain arbitraire et des jugements de valeur sont inévitables lorsquon cherche à définir le niveau de vie individuel et un seuil de pauvreté, quel quil soit. En conséquence, lévaluation globale de la situation de la pauvreté doit tenir particulièrement compte de la façon dont les choix peuvent affecter les comparaisons de la pauvreté, car ce sont en général ces comparaisons qui ont le plus dintérêt du point de vue de la formulation des politiques. Une pratique de plus en plus courante consiste à recalculer les mesures de la pauvreté en utilisant divers seuils et à vérifier si les comparaisons qualitatives de la pauvreté restent les mêmes dans tous les cas.

On notera qu'il existe plusieurs problèmes de comparabilité entre les pays pour ce qui est de lutilisation des données tirées des enquêtes auprès des ménages (voir section 5 ci-après). En outre, les définitions de la pauvreté sont inexistantes dans certains pays ou varient dun pays à lautre. Ces problèmes diminuent avec le temps car les méthodes denquête saméliorent et deviennent plus normalisées, mais ils nont pas entièrement disparus.

e) Autres définitions : Lindice numérique et lindice décart de pauvreté au carré sont d'autres indicateurs de la situation de la pauvreté (voir section 3 c) plus haut et les fiches méthodologiques concernant ces indicateurs).

5. Données disponibles de sources internationales et nationales

Les enquêtes auprès des ménages constituent la source la plus importante de données sur les niveaux de vie. Les résultats de ces enquêtes peuvent être obtenus auprès des organismes statistiques gouvernementaux, souvent sous la forme de rapports publiés. Environ les deux tiers des pays en développement ont réalisé des enquêtes par sondage auprès des ménages qui sont représentatives au niveau national et certains dentre eux (mais certainement pas tous) fournissent des données de haute qualité sur les niveaux de vie.

Les données peuvent aussi être obtenues auprès dorganismes internationaux comme la Banque mondiale (il sagira essentiellement de données concernant les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire tirées de lEtude sur la mesure des niveaux de vie et des dimensions sociales du projet dajustement pour lAfrique subsaharienne). Les données concernant les pays développés peuvent être obtenues auprès de l'Office statistique de lUnion Européenne (Eurostat), de lEtude sur le revenu de Luxembourg ou de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

6. Organismes participant à la mise au point de lindicateur

Lorganisme chef de file est la Banque mondiale. Le point de contact est le Chef de l'Indicators and Environmental Valuation Unit, Département de lenvironnement, Banque mondiale; numéro de télécopie (1-202) 477 0968.

7. Autres informations

a) Autres ouvrages :

Ravallion, M. Poverty Comparisons. Fundamentals in Pure and Applied Economics, Volume 56, Harwood Academic Press, Suisse, 1994.

INDICE D'ECART DE PAUVRETE AU CARRE
Social Chapitre 3 Situation

1. Indicateur

a) Nom : Indice d'écart de pauvreté au carré.

b) Brève définition : Moyenne de lécart proportionnel de pauvreté au carré.

c) Unité de mesure : Fraction comprise entre zéro et lindice décart de pauvreté.

2. Situation dans la structure générale

a) Action 21 : Chapitre 3 : Lutte contre la pauvreté.

b) Type dindicateur : Situation.

3. Pertinence (intérêt pour laction des pouvoirs publics)

a) Finalité : Une mesure de la pauvreté doit avant tout être conçue de façon à permettre des comparaisons. Ces comparaisons sont indispensables à une évaluation globale des progrès dun pays dans la lutte contre la pauvreté et/ou à lévaluation de politiques ou projets particuliers. Un exemple important de comparaison des situations de pauvreté est le profil de pauvreté qui montre comment la mesure agrégée de la pauvreté peut être décomposée en mesures de la pauvreté pour divers sous-groupes de la population, par exemple par région de résidence, secteur demploi, niveau dinstruction ou groupe ethnique. Un bon profil de la pauvreté peut mettre en évidence plusieurs aspects des politiques de lutte contre la pauvreté, comme les priorités régionales ou sectorielles des dépenses publiques. Des comparaisons de la pauvreté sont aussi réalisées dans le temps, afin dévaluer l'efficacité globale de l'action en faveur des pauvres.

b) Intérêt dans l'optique du développement durable/non durable : Les mesures de la pauvreté sont très importantes dans loptique du développement durable. Lélimination de la pauvreté reste un enjeu majeur des responsables. En outre, pour que des progrès durables puissent être réalisés, il faut privilégier une approche intégrée permettant de tenir compte simultanément des problèmes de développement, de lutilisation des ressources, de la qualité de lenvironnement et du bien-être des populations.

Outre l'indice numérique et l'indice d'écart de pauvreté, une troisième mesure qui rend encore mieux compte des changements dans la gravité de la pauvreté est l'indice d'écart de pauvreté au carré. Il s'agit d'une mesure identique à l'indice d'écart de pauvreté, sauf que l'on calcule le carré des écarts afin de donner plus de poids au plus important d'entre eux. En effet, l'indice d'écart de pauvreté ne permet pas de saisir adéquatement les modifications intervenant dans la structure de la pauvreté. Par exemple, si une politique se traduit par un transfert monétaire d'une personne située juste au-dessous du seuil à la personne la plus pauvre, ce changement apparaîtra avec l'indice d'écart de pauvreté au carré, mais pas avec l'indice d'écart de pauvreté.

c) Liens avec dautres indicateurs : En général, cet indicateur est relié à nombre dautres mesures du développement durable, par exemple le taux net de migration, le taux dalphabétisation des adultes, le produit intérieur brut par habitant et la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté dans les zones arides et, plus précisément à deux autres mesures de la pauvreté examinées dans cette fiche et dans deux autres fiches méthodologiques, à savoir lindice numérique et lindice décart de pauvreté, qui saisissent successivement des aspects plus détaillés de la situation de pauvreté. Lindice numérique mesure lampleur de la pauvreté, lindice décart de pauvreté mesure la gravité de la pauvreté et lindice d'écart de pauvreté au carré accorde davantage de poids aux plus pauvres parmi les pauvres.

d) Objectifs : Non existants.

e) Conventions et accords internationaux : Non existants.

4. Description méthodologique et définitions de base

a) Définitions et concepts de base : La mesure de la pauvreté est une statistique sommaire de la situation économique des pauvres dans une société. Il nexiste pas de mesure de la pauvreté qui soit universellement acceptée. Plusieurs approches différentes existent (voir, par exemple, les fiches méthodologiques concernant lindice décart de pauvreté et lindice d'écart de pauvreté au carré). La présente fiche méthodologique éclaire le lecteur sur certains problèmes clés, comme les différents modes de mesure du niveau de vie d'un individu, sans préconiser d'actions particulières. Elle vise donc la comparabilité dans le temps pour un pays donné, en aidant les spécialistes nationaux à établir des indicateurs de la pauvreté qui correspondent à leur situation particulière et à leur approche préférée. Toutefois, cela se fait au détriment de la comparabilité internationale.

Pour établir des mesures de la pauvreté, les questions suivantes concernant lidentification et la définition des pauvres doivent être abordées tout dabord :

i) Comment mesure-t-on le niveau de vie d'un individu?

ii) A partir de quel niveau de vie mesuré peut-on considérer quune personne est pauvre?

b) Méthodes de mesure : Lindice décart de pauvreté au carré est la moyenne sur l'ensemble de la population d'une mesure de la pauvreté des ménages (pondérée par la taille du ménage) qui est égale à zéro si le niveau de vie du ménage (y) est supérieur au seuil de pauvreté (z) et est représentée par l'écart de pauvreté au carré, c'est-à-dire [l-y/z]x[l-y/z], si y est au niveau de z ou inférieur à ce niveau.

Pour calculer lindice décart de pauvreté au carré, il faut estimer le niveau de vie individuel (y) et le seuil de pauvreté (z).

i) Mesure du niveau de vie individuel : Plusieurs méthodes différentes peuvent être utilisées pour mesurer le niveau de vie. Ces méthodes diffèrent suivant limportance accordée au propre jugement de l'individu sur son niveau de vie par rapport à une définition du niveau de vie arrêtée par quelquun dautre. Dans le premier cas, il sagit de mesurer la consommation par lindividu dun ensemble de biens et de services. Dans le deuxième, on peut, par exemple, définir le niveau de vie sur la base de lapport nutritionnel, même si la nourriture nest pas la seule chose dont l'homme a besoin pour vivre et si les choix alimentaires ne sont pas faits seulement sur la base de la nutrition. Dans la pratique, les méthodes de mesure diffèrent aussi en fonction de la difficulté plus ou moins grande quil y a à obtenir certains types de données dans des circonstances particulières.

Généralement, on constate que les comparaisons de la pauvreté dans les pays en développement accordent un poids élevé aux résultats sur le plan nutritionnel, ce qui est compatible avec le comportement des pauvres dans une société donnée. Une mesure complète de la consommation (par exemple, dépenses totales au titre de lensemble des biens et des services consommés, y compris les biens non marchands, comme la consommation de la propre production dun agriculteur) a été préférée à l'utilisation du revenu courant dans les ouvrages consacrés au développement. Cela est dû en partie au fait que les revenus sont plus difficiles à mesurer de façon exacte. La consommation courante donnera aussi vraisemblablement une meilleure indication que le revenu courant de la situation économique à long terme dun ménage; le revenu peut fluctuer largement au fil du temps, en particulier dans les économies rurales (voir Ravallion, dans la section 7 a) ci-après).

Les méthodes ci-après peuvent être utilisées pour mesurer les niveaux de vie individuels :

  • Consommation par équivalent adulte du sexe masculin : Etant donné que les ménages nont pas tous la même taille et la même composition, une simple comparaison de la consommation globale des ménages peut être trompeuse si lon cherche à déterminer la situation des différents membres du ménage en question. En conséquence, pour tout ménage donné, une échelle déquivalence est utilisée pour arriver à une estimation approchée du nombre dadultes célibataires, daprès le comportement observé en matière de consommation. Plusieurs jugements de valeur sont indispensables pour cela; par exemple, les différences de besoin se reflètent dans les différences de consommation. Les femmes adultes et les enfants se voient affectés un rapport déquivalence avec les hommes inférieur à un car ils consomment en général moins; toutefois, cela ne veut sans doute pas dire quils ont des besoins "inférieurs" mais plutôt quils ont une position moins forte au sein du ménage. Lexistence déconomies déchelle dans la consommation peut aussi signifier que deux personnes peuvent dépenser moins en vivant ensemble quen vivant séparées (pour un examen plus détaillé de ces problèmes, voir Ravallion dans la section 7 a) ci-après).
  • Sous-nutrition : Il sagit là dun concept distinct, bien quétroitement associé à la pauvreté. La sous-nutrition peut être considérée comme une forme particulière de pauvreté, à savoir linsuffisance des apports énergétiques alimentaires. Plusieurs arguments militent en faveur ou contre lutilisation de ce critère comme mesure du niveau de vie. Lavantage pratique est que cette mesure ne doit pas être ajustée pour tenir compte de linflation et nest pas pénalisée par une inadéquation des données sur les prix. Les mesures de létat nutritionnel des enfants peuvent aider à saisir des aspects du niveau de vie, comme la distribution au sein du ménage, qui ne sont pas bien reflétées dans dautres indicateurs. Cependant, la nutrition nétant pas le seul aspect déterminant du niveau de vie des individus, y compris les pauvres, des comparaisons de la pauvreté fondées seulement sur la nutrition peuvent être limitées et trompeuses.

ii) Définition du seuil de pauvreté : Dans la pratique, plusieurs approches différentes peuvent être utilisées pour définir les seuils de pauvreté.

  • Seuil de pauvreté absolu : Le seuil de pauvreté absolu est fixe par rapport à lindicateur du niveau de vie utilisé (consommation, nutrition). Il est fixe pour l'ensemble des éléments comparés, c'est-à-dire quun seuil de pauvreté correspondant au même niveau de vie sera utilisé pour mesurer et comparer la pauvreté dans les différentes provinces et dans différentes situations. Le seuil de pauvreté peut varier malgré tout, mais seulement pour mesurer les différences de coût dun niveau de vie donné. Le seuil de pauvreté absolu est celui qui est le plus souvent utilisé dans les ouvrages sur les pays en développement.

    La méthode la plus couramment utilisée pour définir le seuil de pauvreté absolu consiste à estimer le coût dans chaque région ou à chaque date dun certain groupe de biens nécessaires pour satisfaire les besoins de consommation de base (cest lapproche des besoins fondamentaux). Lélément le plus important des besoins fondamentaux est la ration alimentaire recommandée pour couvrir les besoins énergétiques, cet apport alimentaire étant complété par des biens non alimentaires essentiels. Pour déterminer les besoins alimentaires, il faut poser une hypothèse quant aux niveaux dactivité qui déterminent à leur tour les apports énergétiques nécessaires au maintien du métabolisme. Une fois que les besoins alimentaires ont été déterminés et que leur coût a été calculé, on peut estimer aussi les dépenses non alimentaires en trouvant le niveau total de dépenses correspondant généralement aux dépenses alimentaires compatibles avec le seuil de pauvreté. Pour arriver à une estimation de la part (plus faible) des dépenses consacrées aux biens non alimentaires, on peut aussi se fonder sur les dépenses non alimentaires moyennes des individus ayant un revenu leur permettant seulement de couvrir les dépenses alimentaires compatibles avec le seuil de pauvreté : on peut avancer quil sagit là dune limite inférieure raisonnable de la composante non alimentaire du seuil de pauvreté (voir Ravallion dans la section 7 a) ci-après).

  • Seuil de pauvreté relatif : C'est celui qui est utilisé le plus fréquemment dans les ouvrages relatifs aux pays développés, un grand nombre de ces études utilisant un seuil de pauvreté fixé, par exemple, à 50 % du revenu national médian. Lorsque le seuil de pauvreté est fixé en pourcentage du revenu national médian, si tous les revenus augmentent dans la même proportion, il ny a pas de changements dans les inégalités relatives et le seuil de pauvreté augmente simplement dans la même proportion; ainsi, la mesure de la pauvreté ne varie pas. Le seuil de pauvreté relatif peut conduire à des conclusions trompeuses dans certains cas, par exemple lorsquon cherche à évaluer si la situation des pauvres sest améliorée ou sest aggravée.

    Une comparaison portant sur 36 pays, développés et en développement, a fait apparaître que les seuils de pauvreté réels tendent à augmenter avec la croissance économique, encore que cette progression soit lente pour les pays les plus pauvres. En conséquence, le concept de pauvreté absolue semble mieux sappliquer aux pays à faible revenu, alors que la pauvreté relative correspond mieux à la situation des pays à revenu élevé.

c) Lindicateur dans la structure EMSA : Dans la structure EMSA, cet indicateur représente une mesure de la situation de la pauvreté.

d) Limites de l'indicateur : Dans la pratique, la plupart des études réalisées dans les pays en développement ont utilisé la consommation par personne. Cela conduit vraisemblablement à surestimer la mesure dans laquelle la pauvreté est associée à la grande taille des familles. Mais dautres aspects du profil de la pauvreté (par exemple les profils régionaux ou sectoriels) sont un instrument de mesure en général plus fiables.

Il importe de noter quun certain arbitraire et des jugements de valeur sont inévitables lorsquon cherche à définir le niveau de vie individuel et un seuil de pauvreté, quel quil soit. En conséquence, lévaluation globale de la situation de la pauvreté doit tenir particulièrement compte de la façon dont les choix peuvent affecter les comparaisons de la pauvreté, car ce sont en général ces comparaisons qui ont le plus dintérêt du point de vue de la formulation des politiques. Une pratique de plus en plus courante consiste à recalculer les mesures de la pauvreté en utilisant divers seuils et à vérifier si les comparaisons qualitatives de la pauvreté restent les mêmes dans tous les cas.

On notera qu'il existe plusieurs problèmes de comparabilité entre les pays pour ce qui est de lutilisation des données tirées des enquêtes auprès des ménages (voir section 5 ci-après). En outre, les définitions de la pauvreté sont inexistantes dans certains pays ou varient dun pays à lautre. Ces problèmes diminuent avec le temps car les méthodes denquête saméliorent et deviennent plus normalisées, mais ils nont pas entièrement disparus.

e) Autres définitions : Lindice numérique et l'indice d'écart de pauvreté sont d'autres indicateurs de la situation de la pauvreté (voir section 3 c) plus haut et les fiches méthodologiques concernant ces indicateurs).

5. Données disponibles de sources internationales et nationales

Les enquêtes auprès des ménages constituent la source la plus importante de données sur les niveaux de vie. Les résultats de ces enquêtes peuvent être obtenus auprès des organismes statistiques gouvernementaux, souvent sous la forme de rapports publiés. Environ les deux tiers des pays en développement ont réalisé des enquêtes par sondage auprès des ménages qui sont représentatives au niveau national et certains dentre eux (mais certainement pas tous) fournissent des données de haute qualité sur les niveaux de vie.

Les données peuvent aussi être obtenues auprès dorganismes internationaux comme la Banque mondiale (il sagira essentiellement de données concernant les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire tirées de lEtude sur la mesure des niveaux de vie et des dimensions sociales du projet dajustement pour lAfrique subsaharienne). Les données concernant les pays développés peuvent être obtenues auprès de l'Office statistique de lUnion Européenne (Eurostat), de lEtude sur le revenu de Luxembourg ou de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

6. Organismes participant à la mise au point de lindicateur

Lorganisme chef de file est la Banque mondiale. Le point de contact est le Chef de l'Indicators and Environmental Valuation Unit, Département de lenvironnement, Banque mondiale; numéro de télécopie (1-202) 477 0968.

7. Autres informations

a) Autres ouvrages :

Ravallion, M. Poverty Comparisons. Fundamentals in Pure and Applied Economics, Volume 56, Harwood Academic Press, Suisse, 1994.

INDICE DE GINI DE LINEGALITE DU REVENU

Social

Chapitre 3

Situation

1. Indicateur

a) Nom : Indice de Gini de linégalité du revenu.

b) Brève définition : Mesure synthétique de la différence entre la répartition effective du revenu, des dépenses de consommation, ou d'une variable connexe, et une répartition hypothétique dans laquelle chaque personne reçoit une part identique.

c) Unité de mesure : Indice sans dimensions variant entre un minimum de 0 et un maximum de 1; 0 représentant labsence dinégalité et 1 la plus grande inégalité possible.

2. Situation dans la structure générale

a) Action 21 : Chapitre 3 : Lutte contre la pauvreté.

b) Type dindicateur : Situation.

3. Pertinence (intérêt pour laction des pouvoirs publics)

a) Finalité : Lindice de Gini permet de mesurer linégalité du revenu ou des ressources dans une population. Cest la mesure la plus utilisée de linégalité du revenu.

b) Importance dans l'optique du développement durable/non durable : Cet indicateur concerne plus particulièrement les aspects du développement durable qui touchent à léquité. La répartition des revenus ou des ressources a des conséquences directes sur le taux de pauvreté dun pays ou dune région. Au sens large, le bien-être matériel moyen peut être défini par le produit intérieur brut (PIB) par habitant. Cependant, les moyennes statistiques peuvent masquer la diversité qui est existe au sein dun pays. Dans la perspective du développement durable, il est donc intéressant détudier la répartition du revenu et de la richesse dans une population. Un pays peut, par exemple, avoir un chiffre élevé de PIB par habitant, mais une répartition du revenu si déséquilibrée que la majorité de la population est pauvre. Cet indicateur est utile à la fois pour mesurer les variations de linégalité au fil du temps et pour procéder à des comparaisons internationales.

c) Liens avec dautres indicateurs : Cet indicateur est lié à plusieurs autres mesures du développement durable, y compris les indicateurs de la pauvreté, le nombre de femmes actives pour 100 hommes actifs, le PIB par habitant, la dynamique de la population dans les zones de montagne et les stratégies de développement durable.

d) Objectifs : Non existants.

e) Conventions et accords internationaux : Non existants.

4. Description méthodologique et définitions de base

a) Définitions et concepts de base : Le principe sur lequel repose cet indicateur ainsi que sa définition sont bien compris et facilement accessibles. Lindice de Gini mesure la zone située entre la courbe de Lorenz et une ligne hypothétique dégalité absolue, exprimée en pourcentage de la zone maximum située sous la ligne dégalité parfaite (voir graphique 1 dans la section 4 b) ci-après). Lindice de Gini correspond à la moitié de la valeur moyenne des différences absolues entre toutes les paires possibles de revenu.

b) Méthodes de mesure : La courbe de Lorenz est la représentation graphique du rapport entre les pourcentages cumulés des revenus totaux perçus (sur laxe vertical) et le pourcentage cumulé des bénéficiaires, en commençant par lindividu ou le ménage le plus pauvre (voir graphique 1).

Graphique 1 : Courbe de Lorenz et indice du revenu de Gini

Plusieurs choix concernant les données retenues peuvent influer sur la valeur précise de lindice de Gini obtenu. Par exemple, lindice de Gini pour les dépenses de consommation sera en général d'une valeur plus faible quun indice de Gini pour le revenu même au sein de la même population. En effet, les ménages lissent leur consommation au fil du temps en réaction aux variations du revenu. A n'importe quel moment, il y aura des ménages qui auront des revenus exceptionnellement faibles et dautres qui auront des revenus exceptionnellement élevés, avec des possibilités dépargne et/ou demprunt. Ainsi, la consommation des ménages sera moins inégale.

La façon dont le "revenu" est mesuré est importante, par exemple les choses ne seront pas les mêmes si cest le revenu total des ménages qui est mesuré, ou le revenu des ménages par habitant ou le revenu par équivalent adulte. En outre, la question de savoir si les revenus sont pondérés par la taille du ménage est aussi importante, car les ménages ayant un plus faible revenu par personne tendent à être de plus grande taille. Ainsi, la part dans le revenu des 20 % des ménages les plus pauvres sera plus élevée que la part dans le revenu des 20 % des personnes les plus pauvres.

La Banque mondiale, par exemple, préfère pondérer par la taille des ménages et calculer les parts détenues par les personnes et non par les ménages dans la plupart des cas. En règle générale, la Banque estime aussi que les dépenses de consommation sont un indicateur plus fiable du niveau de vie que le revenu, qui peut varier excessivement avec le temps et qui est aussi plus difficile à mesurer de façon exacte, en particulier dans les pays en développement. Si lon considère léchantillon des 67 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire pour lesquels les indices de Gini sont indiqués dans le projet de rapport de la Banque mondiale sur les Indicateurs du développement mondial, ce coefficient varie entre le faible niveau de 22 % et la valeur élevée de 64 %.

Il y a plusieurs moyens destimer lindice de Gini du revenu et le choix dépend en partie du type de données disponibles. Les données sur la répartition sont souvent agrégées, comme la part dans le revenu du dernier décile des ménages, où ceux-ci sont classés par revenu et par personne. Pour estimer la courbe de Lorenz, et par conséquent lindice de Gini, à partir de ces données, la Banque mondiale se sert souvent dun logiciel appelé POVCAL. Après avoir précisé le type de données, le programme calcule à la fois la spécification quadratique générale pour la courbe de Lorenz et la spécification Bêta. Il calcule ainsi lindice de Gini et diverses autres statistiques, y compris les mesures de la pauvreté pour chaque courbe de Lorenz. Le programme conseille aussi sur la spécification la meilleure pour la courbe de Lorenz à partir des données particulières utilisées.

c) Lindicateur dans la structure EMSA : Cet indicateur représente une mesure de la situation en matière dinégalité du revenu.

d) Limites de lindicateur : Lindice de Gini nest pas un indicateur très fin. Deux répartitions très différentes - lune marquée par davantage dinégalités parmi les pauvres et lautre par davantage dinégalités parmi les riches - peuvent avoir exactement le même indice de Gini.

Les erreurs de mesure dans les séries de données sont censées être plus grandes pour les revenus que pour les dépenses de consommation, ce qui ajoutera à linégalité mesurée (voir section 4 b) ci-dessus). Les différences entre les pays dans lindice mesuré de Gini peuvent donc tenir en partie à des différences dans les mesures du niveau de vie utilisées.

Si lindice de Gini (comme la plupart des autres mesures de linégalité) saisit des informations sur les niveaux relatifs de bien-être dans la population, il napporte aucune indication sur les niveaux de vie absolus. Ainsi, rien ne garantit quun indice de Gini du revenu plus faible implique une amélioration du bien-être social, car le revenu moyen aura peut-être aussi diminué. Lindice de Gini est au mieux un indicateur partiel et dautres mesures seront nécessaires pour avoir une idée précise de la façon dont les niveaux de bien-être économique évoluent dans une société.

Il convient de noter que plusieurs problèmes de comparabilité entre les pays apparaissent lorsquon utilise les données des enquêtes auprès des ménages (voir section 5 ci-après). Ces problèmes diminuent avec le temps à mesure que les méthodes denquête saméliorent et se normalisent, mais ils sont toujours présents.

e) Autres définitions : Il existe beaucoup dautres mesures de linégalité, qui ont chacune leurs points forts et leurs points faibles. Ces mesures sont examinées dans Sen (1973) (voir section 7 a) ci-après).

5. Données disponibles de sources internationales et nationales

Ce sont les enquêtes auprès des ménages qui constituent la plus importante source de données sur les niveaux de vie. Les résultats de ces enquêtes peuvent être obtenus auprès dorganismes statistiques gouvernementaux, souvent sous la forme de rapports publiés. Environ les deux tiers des pays en développement ont réalisé des enquêtes par sondage auprès des ménages, qui sont représentatives au niveau national, et certains (mais pas tous loin de là) fournissent des données de haute qualité sur les niveaux de vie.

Des données peuvent être aussi obtenues auprès dorganismes internationaux comme la Banque mondiale (il sagira essentiellement de données pour les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire tirées de lEtude sur la mesure des niveaux de vie et des dimensions sociales du projet dajustement pour lAfrique subsaharienne). Les données pour les pays développées peuvent être obtenues auprès de l'Office statistique de lUnion européenne (Eurostat), de lEtude sur le revenu du Luxembourg ou de lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

6. Organismes participant à la mise au point de lindicateur

Lorganisme chef de file est la Banque mondiale. Le point de contact est le Chef de lIndicators and Environmental Valuation Unit, Département de lenvironnement, Banque mondiale; numéro de télécopie (1-202)477 0968.

7. Autres informations

a) Autres ouvrages :

Chen, S., G. Datt, M. Ravallion. POVCAL: A Program for Calculating Poverty Measures from Grouped Data. Poverty and Human Ressources Division, Policy Research Department, Washington, Banque mondiale, 1992.

Ravallion, M., et S. Chen, What Can New Survey Data Tell Us About Recent Changes in Living Standards in Developing and Transitional Economies? Document de travail 1. Projet de recherche sur les conséquences sociales et environnementales des politiques de croissance, Washington : Banque mondiale.

Sen, A. On Economic Inequality. Oxford: Oxford University Press. 1973.

Banque mondiale : World Development Indicators. Projet de rapport, 1996.

 

DIFFERENCE ENTRE LE SALAIRE MOYEN DES FEMMES ET CELUI DES HOMMES
Social Chapitre 3 Situation

1. Indicateur

a) Nom : Rapport entre le salaire moyen des femmes et celui des hommes.

b) Brève définition : Quotient des taux moyens des salaires versés aux femmes et aux hommes à intervalles réguliers en contrepartie du temps travaillé ou dun travail réalisé dans le cadre de professions particulières.

c) Unité de mesure : Pourcentage.

2. Situation dans la structure générale

a) Action 21 : Chapitre 3 : Lutte contre la pauvreté.

b) Type dindicateur : Situation.

3. Pertinence (intérêt pour laction des pouvoirs publics)

a) Finalité : Il importe dévaluer les rémunérations offertes aux femmes par rapport à celles offertes à leurs homologues masculins pour déterminer en fin de compte le niveau de la participation des femmes à léconomie.

b) Importance dans l'optique du développement durable/non durable : Plus les taux de salaire féminins sont faibles, moins les femmes sont incitées à rejoindre la population active, ce qui à son tour prive léconomie dun élément vital de développement. Cet inconvénient peut aussi être attribué aux possibilités inégales déducation offertes aux femmes et met en évidence la nécessité pour les responsables de corriger cette inégalité. Il est généralement reconnu quun niveau élevé dinstruction des femmes se traduira vraisemblablement par une réduction correspondante des taux de mortalité des nouveaux-nés.

c) Liens avec dautres indicateurs : Cet indicateur est étroitement lié à lindicateur du taux de chômage car ils concernent tous deux lemploi en tant que principal créateur de production. Il est aussi étroitement lié aux indicateurs concernant léducation.

d) Objectifs : Non existants.

e) Conventions et accords internationaux : La résolution concernant létablissement dun système intégré de statistiques des salaires, y compris les taux définis des salaires et rémunérations, a été adoptée par la douzième Conférence internationale des statisticiens du travail à Genève, en 1973 (voir section 7 ci-après).

4. Description méthodologique et définitions de base

a) Définitions et concepts de base : Le Bureau international du travail (BIT) et le Système de comptabilité nationale des Nations Unies (SCN) constituent deux sources de données pour cette section.

i) Le concept de gains, tel quappliqué dans les statistiques des salaires, désigne la rémunération en espèces et en nature versée aux salariés, généralement à intervalles réguliers, en contrepartie du temps travaillé ou d'un travail réalisé, ainsi que la rémunération afférente au temps non travaillé, comme les congés annuels, les autres congés rémunérés ou jours fériés. Dans les taux de salaire entrent les salaires de base, les indemnités de vie chère et les autres indemnités garanties et régulièrement versées mais n'entrent pas les paiements au titre des heures supplémentaires, les primes, les allocations pour charges de famille et les autres paiements de sécurité sociale versés par les employeurs. Sont aussi exclues les gratifications en nature, qui sajoutent aux taux normaux des salaires (OIT).

ii) Les salaires et traitements, qui constituent la rétribution des salariés, sont payables en espèces ou en nature et incluent la valeur des cotisations sociales, comme les impôts sur le revenu, payables par les salariés, même si ces cotisations sont en fait déduites par lemployeur pour des raisons de commodité administrative ou pour dautres raisons et versées directement aux régimes dassurance sociale, aux autorités fiscales etc., au nom du salarié. Dans les salaires et traitements en espèces entrent les paiements effectués à intervalles réguliers, les compléments payables régulièrement, les versements effectués aux salariés absents de leur travail pour de courtes périodes comme les jours fériés et les primes ponctuelles liées à la performance, les commissions et les pourboires (SCN).

b) Méthodes de mesure : Lindicateur correspond au rapport entre les taux de salaire moyens journaliers, hebdomadaires ou mensuels reçus par les salariés du sexe féminin et les taux de salaire moyens correspondant des salariés du sexe masculin. On pourrait aussi établir une classification en fonction des principales divisions de l'activité économique, par exemple lagriculture, lextraction minière, etc., afin de faciliter la mesure des différences sectorielles sur le processus de développement. De même, des ventilations en fonction des classes dâge fourniraient dautres informations intéressantes du point de vue des tendances du développement durable.

c) Lindicateur dans la structure EMSA : Cet indicateur concerne la participation de la main-doeuvre au processus économique et souligne limportance des activités humaines pour le développement durable. Il constitue un indicateur de situation idéal.

d) Limites de lindicateur : Une limite importante est la fiabilité et la complétude des données sur les taux de salaire versés aux salariés de sexe féminin. Bien que lon dispose de données pour un grand nombre de pays, la qualité varie sensiblement dun pays à lautre. Les taux de salaire déterminent la rémunération totale et mesurent la contribution des femmes à la production totale. Cependant, étant donné que la majeure partie de la rémunération de base des activités économiques et sociales des femmes nest pas comptabilisée ou est sous-comptabilisée et - lorsquelle est comptabilisée, est grossièrement sous-évaluée - seules des hypothèses sont possibles dans nombre de pays. Lindicateur sera fortement influencé par le choix des secteurs dactivité ainsi que par le type et le niveau de lemploi. Le coût de la collecte des données à partir des questionnaires et des enquêtes peut être important.

Une autre limite tient au fait que les taux de salaire féminins ne donnent pas une image complète de la situation. Les salaires, en particulier pour les salaires féminins peuvent refléter un sous-emploi. Les femmes, en particulier dans les pays en développement, peuvent participer à des activités informelles dans lesquelles elles ne sont pas classées comme salariés. Elles ne reçoivent pas de revenu au sens du SCN et en conséquence ces activités ne sont pas couvertes par le présent indicateur.

e) Autres définitions de lindicateur : Un autre indicateur du rapport entre les salaires féminins et les salaires masculins est la contribution en pourcentage des femmes au PIB, qui mesure les activités dans la limite de production incorporant la contribution des femmes aux processus économiques, comme proposé dans le SCN de 1993. Dans ce cas, seraient ainsi prises en compte la production et la transformation des produits agricoles, des produits laitiers et des produits de la pêche ainsi que des activités comme la mouture, le tissage, la couture, la fabrication de chaussures, la vannerie, le tissage de tapis, etc.

5. Données disponibles de sources internationales et nationales

Les taux de salaire moyens versés aux salariés femmes et aux salariés hommes constituent les informations de base nécessaires à létablissement de cet indicateur et sont essentiellement communiquées par les départements ou les ministères du travail dans la plupart des pays. Ils sont obtenus au moyen soit de questionnaires soit denquêtes concernant les différents secteurs économiques. Les gains moyens sont généralement calculés sur la base des données sur les états de paie communiquées par un échantillon détablissements ainsi que des données sur les heures de travail et sur lemploi. Parfois, des indices des salaires sont notifiés faute de données sur les salaires en valeur absolue. Dans certains autres cas, les informations sont rassemblées sur la base de statistiques de lassurance sociale. Les données disponibles sont publiées par lOIT dans lAnnuaire des statistiques du travail.

6. Organismes participant à la mise au point de lindicateur

Le Bureau international du travail est l'organisme chef de file pour la mise au point de cet indicateur. Le point de contact est le Centre pour l'environnement et le développement durable, numéro de télécopie (41 22) 798 8685.

7. Autres informations

Le texte complet de la résolution citée dans la section 3 e) ci-dessus peut être trouvé dans Recommandations internationales sur les statistiques du travail (Genève, 1988).

Dautres informations peuvent être obtenues dans dautres publications de lOIT, notamment : Un système intégré de statistiques des salaires : Manuel sur les méthodes (Genève 1979).

Sources et méthodes statistiques : Vol. 2 Emploi, durée du travail et salaires (enquêtes auprès des établissements) (Genève 1987) : vol. 4, Emploi, chômage, salaires et durée du travail (Documents administratifs et sources assimilées) (Genève 1989). 

 

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15 December 2004