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Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement durable 

VIII. Développement durable pour l'Afrique

62. Depuis la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, le développement durable est resté inaccessible pour de nombreux pays d’Afrique. La pauvreté reste un problème majeur et la plupart des pays du continent n’ont pas bénéficié pleinement des possibilités de la mondialisation, exacerbant davantage la marginalisation du continent. Les efforts de l’Afrique pour réaliser le développement durable ont été entravés par des conflits, des investissements insuffisants, des possibilités d’accès aux marchés limitées ainsi que des contraintes du côté de l’offre, le fardeaux insoutenable de la dette, la baisse historique des niveaux d’aide publique au développement et les effets du VIH/sida. Le Sommet mondial pour le développement durable devrait donner un nouvel élan à l’engagement de la communauté internationale de traiter ces problèmes particuliers et rendre effective une nouvelle vision basée sur des actions concrètes pour la mise en œuvre d’Action 21 en Afrique. Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) constitue un engagement pris par les dirigeants africains à l’égard de leurs peuples. Il reconnaît que les partenariats entre pays d’Afrique ainsi qu’ entre ces derniers et la communauté internationale sont des éléments clef d’une vision commune et partagée afin d’éradiquer la pauvreté, et, en outre, il vise à mettre les pays d’Afrique, tant individuellement que collectivement, sur la voie d’une croissance économique soutenue et d’un développement durable, tout en jouant un rôle actif dans le système économique et politique mondial. Il offre un cadre pour le développement durable sur le continent africain, à partager par les peuples africains. La communauté internationale accueille favorablement le NEPAD et accorde son soutien pour la mise en œuvre de cette vision, y compris par l’utilisation des avantages de la coopération Sud-Sud qui ont été reconnus, notamment, à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique. Elle fournit également un soutien aux autres cadres de développement existants que les pays d’Afrique se sont appropriés et qu’ils pilotent eux-mêmes, dont font partie les stratégies de réduction de la pauvreté, y compris les cadres stratégiques de réduction de la pauvreté. La réalisation du développement durable implique qu’on agisse à tous les niveaux pour :

a) Créer aux niveaux régional, sous-régional, national et local des conditions favorables à une croissance économique soutenue et au développement durable, et soutenir les efforts déployés en Afrique en faveur de la paix, de la stabilité et de la sécurité, du règlement et de la prévention des conflits, de la démocratie, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris le droit au développement et l’égalité entre les sexes;

b) Soutenir la mise en œuvre de la vision du NEPAD ainsi que d’autres initiatives existantes aux niveaux régional et sous-régional, y compris par des financements, par la coopération technique et institutionnelle et par le renforcement des capacités humaines et institutionnelles aux niveaux régional, sous-régional et national, en conformité avec les politiques nationales, les programmes et les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement durable que les pays se sont appropriés et qu’ils pilotent eux-mêmes, telles que, là où c’est applicable, les cadres stratégiques de réduction de la pauvreté.;

c) Promouvoir la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies en Afrique et continuer d’élaborer les technologies et les connaissances disponibles dans les pôles d’excellence africains;

d) Aider les pays d’Afrique à créer des institutions scientifiques et techniques efficaces et des activités de recherche susceptibles de permettre la mise au point ou l’adaptation des technologies de niveau international.

e) Soutenir l’élaboration de stratégies et de programmes nationaux visant à promouvoir l’éducation, dans le cadre de stratégies de réduction de la pauvreté que les pays se sont appropriés et qu’ils pilotent eux-mêmes, et renforcer les instituts de recherche sur l’éducation en vue d’accroître la capacité des pays d’apporter leur plein appui à la réalisation des objectifs convenus à l’échelle internationale en matière d’éducation, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire de faire en sorte que, d’ici à 2015, les enfants du monde entier, garçons et filles, soient en mesure d’achever un cycle complet d’études primaires, et que les filles et les garçons aient accès, sur un pied d’égalité, à tous les niveaux d’éducation, en rapport avec les besoins nationaux;
Accroître la productivité, la diversification et la compétitivité du secteur industriel des pays d’Afrique par une combinaison de soutiens financiers et technologiques pour la création des infrastructures clefs, l’accès aux technologies, la mise en réseau des centres de recherche, l’accroissement de la valeur ajoutée des produits d’exportation, le développement des compétences et l’amélioration de l’accès aux marchés à l’appui du développement durable;

f) Renforcer la contribution du secteur industriel, en particulier des activités minières, des minerais et des métaux, au développement durable de l’Afrique en soutenant la mise au point de cadres de réglementation et de gestion efficaces et transparents, l’accroissement de la valeur ajoutée produite sur place, une large participation, la responsabilité sociale et environnementale et un meilleur accès aux marchés, afin de créer des conditions attractives et favorables pour les investissements;

h) Fournir un soutien financier et technique pour renforcer les capacités des pays d’Afrique à entreprendre des politiques de législation environnementale et des réformes institutionnelles propices au développement durable, à entreprendre des études d’impact environnemental et, lorsqu’il y a lieu, à négocier et à mettre en œuvre des accords environnementaux multilatéraux;

i) Élaborer des projets, programmes et partenariats avec les parties prenantes concernées et mobiliser des ressources pour la mise en œuvre efficace des résultats du Processus africain de développement et de protection de l’environnement marin et côtier; j) Traiter efficacement les problèmes énergétiques de l’Afrique, y compris en prenant des initiatives pour :
 

j) Traiter efficacement les problèmes énergétiques de l’Afrique, y compris en prenant des initiatives pour : :

i) Créer et promouvoir des programmes, des partenariats et des initiatives afin de soutenir les efforts de l’Afrique pour mettre en œuvre les objectifs du NEPAD concernant l’énergie, qui visent à assurer l’accès à l’énergie pour au moins 35 % de la population africaine dans les 20 années à venir, en particulier dans les zones rurales;

ii) Fournir un soutien pour la mise en œuvre d’autres initiatives dans le domaine de l’énergie, y compris la promotion d’une utilisation moins polluante et plus efficace du gaz naturel et l’utilisation accrue de sources d’énergie renouvelables, et pour améliorer le rendement énergétique et l’accès aux technologies énergétiques de pointe, y compris les technologies moins polluantes à combustibles fossiles, en particulier dans les zones rurales et périurbaines;
 

k) Aider les pays d’Afrique à mobiliser des ressources adéquates pour leurs besoins d’adaptation face aux effets néfastes du changement climatique, des phénomènes météorologiques extrêmes, de l’élévation du niveau de la mer et de la variabilité du climat, les aider à élaborer des stratégies nationales concernant les changements climatiques et des programmes en vue d’atténuer leurs effets et continuer à mener des actions pour atténuer les effets préjudiciables des changements climatiques en Afrique, conformément à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques;

l) Soutenir les efforts déployés en Afrique pour créer des systèmes et des infrastructures de transport abordables qui promeuvent le développement durable et les communications dans le continent;

m) Conformément au paragraphe 42 ci-dessus, lutter contre la pauvreté qui touche les populations de montagne en Afrique;

n) Fournir un soutien financier et technique pour le boisement et le reboisement en Afrique et pour renforcer les capacités à gérer de façon durable des forêts, y compris pour combattre le déboisement et pour des mesures d’amélioration des politiques et des cadres légaux régissant le secteur forestier.
 

63. Fournir un soutien financier et technique aux efforts déployés en Afrique pour mettre en œuvre, au niveau national, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et pour intégrer, lorsqu’il convient de le faire, les systèmes de connaissance autochtones dans les pratiques de gestion des sols et des ressources naturelles, pour améliorer les services de vulgarisation à l’intention des populations rurales et pour promouvoir de meilleures pratiques de gestion des terres et des bassins versants, y compris par de meilleures pratiques agricoles permettant de lutter contre la dégradation des sols, afin de développer les capacités pour la mise en œuvre des programmes nationaux.

64. Mobiliser des soutiens financiers et autres pour créer ou renforcer des systèmes de santé visant à :
 

a) Promouvoir un accès équitable aux services de santé;

b) Rendre disponibles, d’une manière durable et abordable, les médicaments et la technologie nécessaires pour combattre et contrôler les maladies contagieuses, y compris le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la trypanosomiase, ainsi que les maladies non contagieuses, y compris celles qui sont causées par la pauvreté;

c) Renforcer les capacités en matière de personnel médical et paramédical;

d) Promouvoir, lorsqu’il convient de le faire, les connaissances médicales autochtones, y compris les médecines traditionnelles;

e) Mener des recherches et contrôler la maladie d’Ebola.
 

65. Lutter efficacement contre les catastrophes naturelles et les conflits, y compris leurs effets humanitaires et environnementaux, en reconnaissant qu’en Afrique, les conflits ont entravé et, dans bien des cas, réduit à néant les progrès accomplis et les efforts déployés dans le domaine du développement durable, les victimes les plus touchées étant les membres les plus vulnérables de la société, en particulier les femmes et les enfants, en agissant et en prenant des initiatives, à tous les niveaux, pour :

a) Fournir une assistance financière et technique aux pays d’Afrique pour renforcer leurs capacités, tant institutionnelles qu’humaines, y compris à l’échelon local, pour une gestion efficace des catastrophes, y compris en matière de systèmes d’observation et d’alerte précoce, d’évaluations, de prévention, d’organisation préalable, d’intervention et de relèvement;

b) Fournir un soutien aux pays d’Afrique pour leur permettre de mieux faire face aux déplacements de populations consécutifs aux catastrophes naturelles et aux conflits et de mettre en place des dispositifs d’intervention rapide;

c) Soutenir les efforts de l’Afrique pour la prévention et la résolution, la gestion et l’atténuation des conflits et pour son intervention précoce en cas de situations conflictuelles émergentes, afin d’éviter les conséquences humanitaires tragiques;

d) Fournir un soutien aux pays d’accueil des réfugiés pour remettre en état leurs infrastructures et leur environnement, y compris les écosystèmes et les habitats, qui ont été endommagés du fait de l’arrivée et de l’installation des réfugiés.
 

66. Promouvoir la mise en valeur intégrée des ressources en eau et en optimiser les avantages en amont et en aval, la mise en valeur et la gestion efficace des ressources en eau dans toutes leurs utilisations et la protection de la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques, y compris en prenant des initiatives à tous les niveaux pour :

a) Fournir aux ménages un accès à l’eau potable, à l’éducation en matière d’hygiène et à de meilleurs services d’assainissement et de gestion des déchets par des initiatives pour encourager l’investissement public et privé dans l’approvisionnement en eau et l’assainissement qui donnent la priorité aux besoins des pauvres, à l’intérieur de cadres réglementaires nationaux stables et transparents mis en place par les gouvernements, tout en respectant les situations locales, en associant toutes les parties prenantes concernées, en assurant un suivi des résultats obtenus et en accroissant l’obligation de rendre des comptes qui incombe aux institutions publiques et aux entreprises privées; développer les infrastructures clefs d’approvisionnement en eau, de maillage des réseaux et de traitement des eaux et renforcer les capacités pour entretenir et gérer les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines;

b) Élaborer et mettre en œuvre des stratégies et plans de gestion intégrée des bassins hydrographiques et des bassins versants pour tous les principaux cours d’eau, conformément au paragraphe 26 ci-dessus;

c) Renforcer les capacités pour la collecte et le traitement des données, pour la planification, la recherche, le suivi, l’évaluation et pour faire respecter les décisions prises, aux niveaux régional, sous-régional et national, ainsi que les arrangements pour la gestion des ressources en eau;

d) Protéger les ressources en eau, y compris les eaux souterraines et les écosystèmes marécageux, contre la pollution et, dans les cas où la pénurie d’eau est la plus aiguë, soutenir les efforts déployés pour mettre en valeur des ressources en eau non -conventionnelles, y compris des programmes efficaces dur le plan énergétique, d’un bon rapport coût-performance et durables de dessalement de l’eau de mer, de récolte des eaux de pluie et de recyclage de l’eau.
 

67. Réaliser des progrès significatifs en matière de productivité agricole durable et de sécurité alimentaire, pour concrétiser les objectifs de développement convenus à l’aube du millénaire, y compris ceux figurant dans la Déclaration du Millénaire, en particulier celui de réduire de moitié d’ici à 2015 la proportion de la population souffrant de la faim, y compris en prenant des initiatives à tous les niveaux pour :

a) Soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de programmes nationaux, y compris de programmes de recherche et de plans de développement des pays d’Afrique afin de régénérer leur secteur agricole et développer de manière durable leurs pêcheries, et accroître les investissements dans les infrastructures, la technologie et les services de vulgarisation en fonction des besoins nationaux. Les pays d’Afrique devraient, d’ici à 2005, avoir engagé le processus d’élaboration et de mise en œuvre de leurs stratégies de sécurité alimentaire, dans le cadre de programmes nationaux d’éradication de la pauvreté;

b) Promouvoir et soutenir les efforts et initiatives pour garantir un accès équitable à la jouissance foncière et pour clarifier les droits et obligations concernant les ressources par le biais de processus de réforme agraire et foncière qui respectent la prééminence du droit et qui fassent partie intégrante de la législation nationale, ainsi que pour fournir un accès au crédit à tous, en particulier aux femmes, pour rendre possible le renforcement du pouvoir d’action sur les plans économique et social et l’éradication de la pauvreté, de même qu’une utilisation des terres efficace et respectueuse de l’environnement et pour permettre aux femmes productrices de devenir des décideuses et des propriétaires dans ce secteur, y compris par le droit d’hériter de la terre;

c) Améliorer l’accès aux marchés pour les produits, y compris ceux provenant de pays d’Afrique, en particulier des pays les moins avancés, dans le cadre de la Déclaration ministérielle de Doha, sans préjuger des résultats des négociations de l’Organisation mondiale du commerce, ainsi que dans le cadre d’accords préférentiels;

d) Aider les pays d’Afrique à améliorer les relations commerciales régionales et l’intégration économique entre les pays d’Afrique. Attirer et accroître les investissements dans les infrastructures de marché régionales;

e) Soutenir les programmes de développement de l’élevage visant à contrôler progressivement et efficacement les maladies du bétail.
 

68. Réaliser une gestion saine et fiable des produits chimiques, avec une attention particulière pour les produits et déchets chimiques dangereux, y compris par des initiatives visant à aider les pays d’Afrique à élaborer des profils chimiques nationaux ainsi que des cadres et stratégies régionaux et nationaux de gestion des produits chimiques et par la création de centres de liaison nationaux pour la chimie.

69. Combler le fossé numérique et créer des possibilités en termes d’accès aux infrastructures ainsi que de transfert et de mise en œuvre des technologies, par des initiatives intégrées pour l’Afrique. Créer un environnement favorable pour attirer les investissements, accélérer les programmes et projets existants et nouveaux pour connecter entre elles les institutions essentielles et encourager l’adoption des technologies de l’information et des communications dans les programmes gouvernementaux et commerciaux et dans d’autres aspects de la vie économique et sociale nationale.

70. Soutenir les efforts déployés en Afrique pour réaliser un tourisme durable qui contribue au développement social et économique et à celui des infrastructures, grâce aux mesures suivantes :
 

a) Mettre en œuvre des projets aux niveaux local, national et sous-régional, l’accent étant tout particulièrement mis sur la commercialisation de produits touristiques africains tels que le tourisme d’aventure, l’écotourisme et le tourisme culturel;

b) Créer et soutenir des zones de préservation nationales et transfrontières pour promouvoir la préservation des écosystèmes d’une manière conforme à l’approche éco systémique et pour promouvoir le tourisme durable;

c) Respecter les traditions et cultures locales et promouvoir l’utilisation des connaissances autochtones pour la gestion des ressources naturelles et l’écotourisme;
d) Aider les localités hôtes à gérer leurs projets touristiques pour en maximaliser les avantages tout en limitant les répercussions sur leurs traditions, leur culture et leur environnement;

e) Soutenir la conservation de la diversité biologique de l’Afrique, l’utilisation durable de ses composantes et le partage juste et équitable des bienfaits découlant de l’utilisation des ressources génétiques, conformément aux engagements contractés par les pays aux termes des accords relatifs à la biodiversité auxquels ils sont parties, y compris des accords tels la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur le commerce international sur les espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, ainsi que les accords régionaux sur la biodiversité.
 

71. Soutenir les pays d’Afrique dans leurs efforts pour mettre en œuvre le Programme pour l’habitat et la Déclaration d’Istanbul par des initiatives ayant pour but de renforcer les capacités institutionnelles nationales et locales dans les domaines de l’urbanisation et des établissements humains durables, fournir un soutien pour des logements appropriés, des services de base et l’élaboration de systèmes de gouvernance efficaces et effectifs dans les villes et les autres établissements humains et renforcer, entre autres, le programme commun relatif à la gestion de l’eau pour les villes africaines du Programme des Nations Unies pour les établissements humaines et du Programme des Nations Unies pour le développement.

 

 

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January 2008