Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le
développement durable
VI. Santé et développement durable
53. La Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement énonce
que les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au
développement durable et qu’ils ont droit à une vie saine et productive
en harmonie avec la nature. Les objectifs du développement durable ne
peuvent être atteints qu’en l’absence d’une fréquence élevée des
maladies débilitantes, tandis que l’amélioration de la santé de
l’ensemble de la population exige l’éradication de la pauvreté. Il y a
un besoin urgent de s’attaquer aux causes des maladies, y compris à
celles qui sont liées à l’environnement, et à leurs effets sur le
développement, en accordant une attention toute particulière aux femmes
et aux enfants, ainsi qu’aux groupes vulnérables de la société, comme
les handicapés, les personnes âgées et les populations autochtones.
54. Renforcer les capacités des systèmes de santé à fournir à tous des
services sanitaires de base efficaces, accessibles et abordables afin de
prévenir, de contrôler et de traiter les maladies et de réduire les
risques sanitaires liés à l’environnement, conformément aux droits de
l’homme et aux libertés fondamentales et en respectant les législations
nationales et les valeurs culturelles et religieuses, en tenant compte
des rapports issus des conférences et sommets pertinents des Nations
Unies et des sessions extraordinaires de l’Assemblée générale. Il s’agit
notamment d’agir à tous les niveaux pour :
a) Intégrer les préoccupations sanitaires, y compris
celles des populations les plus vulnérables, dans les stratégies,
politiques et programmes d’éradication de la pauvreté et de
développement durable; b) Promouvoir, à tous les niveaux du
système de santé, un accès équitable et amélioré à des services de
santé abordables et efficaces, y compris en matière de prévention, à
des médicaments essentiels sûrs et ayant des prix abordables, à des
services de vaccination et des vaccins sans danger et à la
technologie médicale; c) Fournir une assistance technique et
financière aux pays en développement ou en transition afin de mettre
en oeuvre la Stratégie de la santé pour tous, y compris à l’aide de
systèmes d’informations sanitaires et de bases de données intégrées
sur les dangers du développement; d) Améliorer la mise en
valeur et la gestion des ressources humaines dans le domaine des
services de santé; e) Promouvoir et développer des partenariats
pour améliorer l’éducation sanitaire, l’objectif étant de donner une
portée universelle à l’éducation sanitaire d’ici à 2010, avec,
lorsqu’il convient, la participation des organismes des Nations
Unies; f) Élaborer des programmes et des initiatives visant à
réduire de deux tiers , d’ici à 2015,les taux de mortalité des
nourrissons et enfants de moins de 5 ans et de trois quarts les taux
de mortalité maternelle, par rapport aux taux observés en 2000, et
réduire aussi vite que possible les disparités entre les pays
développés ou en développement et au sein de ces pays, avec une
attention particulière pour l’élimination de la tendance à la
surmortalité excessive et évitable des nourrissons et des enfants de
sexe féminin; g) Cibler les efforts de recherche et en
appliquer les résultats aux problèmes de santé publique
prioritaires, en particulier à ceux qui touchent des populations
prédisposées et vulnérables, par la mise au point de nouveaux
vaccins, en réduisant l’exposition à des risques sanitaires, en
élargissant l’accès, sur un pied d’égalité, aux soins de santé, à
l’éducation, à la formation, aux thérapeutiques et aux techniques
médicales et en combattant les effets secondaires d’un mauvais état
de santé; h) Promouvoir, là où il convient de le faire, la
préservation et le développement et l’utilisation du savoir et des
pratiques efficaces de la médecine traditionnelle en association
avec la médecine moderne, en reconnaissant que les populations
autochtones et locales sont les gardiennes des savoirs et pratiques
traditionnels, tout en promouvant, lorsqu’il convient de le faire et
de manière conforme au droit international, une protection efficace
de ce savoir; i) Assurer femmes l’égalité d’accès aux soins et
aux services de santé, en accordant une attention particulière aux
soins maternels et aux soins obstétriques d’urgence; j) Mener une
action efficace, auprès de toutes les personnes ayant l’âge voulu,
pour promouvoir une vie saine, y compris en ce qui concerne leur
santé génésique et leur hygiène sexuelle, de manière compatible avec
les engagements pris et les résultats obtenus lors des conférences
et sommets des Nations Unies organisés récemment, y compris le
Sommet mondial pour les enfants, la Conférence des Nations Unies sur
l’environnement et le développement, la Conférence internationale
sur la population et le développement, le Sommet mondial pour le
développement social et la quatrième Conférence mondiale sur les
femmes, et leurs examens et rapports respectifs; k) Lancer,
lorsqu’il convient de le faire, des initiatives internationales de
renforcement des capacités en vue d’évaluer les liens entre santé et
environnement et d’exploiter les connaissances acquises pour trouver
des solutions politiques nationales et régionales plus efficaces aux
risques que fait peser l’environnement sur la santé; l)
Transférer et diffuser, à des conditions fixées d’un commun accord,
y compris dans le cadre de partenariats multisectoriels entre le
secteur public et le secteur privé, avec un appui financier
international, des technologies pour l’approvisionnement en eau
potable, l’assainissement et la gestion des déchets dans les zones
rurales et urbaines des pays en développement ou en transition, en
tenant compte des particularités de chaque pays et de l’égalité des
sexes, y compris des besoins technologiques particuliers des femmes;
m) Renforcer et promouvoir les programmes de l’Organisation
internationale du Travail et de l’Organisation mondiale de la santé
visant à diminuer le nombre des décès, des accidents et des maladies
liés au travail, et établir un lien entre l’hygiène du travail et la
promotion de la santé publique, en tant que moyen pour promouvoir la
santé publique et l’éducation; n) Améliorer la disponibilité et
l’accès pour tous à une nourriture suffisante, saine, acceptable sur
le plan culturel et adéquate sur le plan nutritionnel, accroître la
protection de la santé des consommateurs, résoudre les problèmes de
carence en substances micronutritives et mettre en oeuvre les
engagements existants convenus à l’échelon international, ainsi que
les normes et lignes directrices pertinentes; o) Créer ou
renforcer, là où c’est applicable, des programmes de prévention, de
promotion et de soins pour lutter contre les maladies et affections
non transmissibles, tels les maladies cardiovasculaires, le cancer,
le diabète, les affections respiratoires chroniques, les blessures,
les troubles liés à la violence et à la santé mentale, et leurs
facteurs de risques associés, y compris l’alcool, le tabac, des
régimes alimentaires malsains et le manque d’activité physique.
55. Mettre en oeuvre, dans les délais convenus, tous les
engagements pris dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida
34 adoptée par l’Assemblée générale à sa
vingt sixième session extraordinaire, en mettant tout particulièrement
l’accent sur la réduction de la prévalence du VIH parmi les jeunes,
hommes et femmes, âgés de 15 à 24 ans, de 25 % d’ici à 2005, dans les
pays les plus touchés et de 25 % à l’échelle mondiale d’ici à 2010,
ainsi que de lutter contre le paludisme, la tuberculose et d’autres
maladies, y compris :
a) En mettant en oeuvre des stratégies nationales de prévention et de
traitement, des mesures de coopération régionales et internationales
adoptées, et en créant des programmes internationaux afin de fournir une
assistance spéciale aux enfants orphelins du VIH/sida;
b) En honorant les engagements d’allouer des ressources suffisantes pour
soutenir le Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme, tout en promouvant l’accès au Fonds pour les pays qui en ont le
plus besoin;
c) En protégeant la santé des travailleurs et en promouvant la sécurité du
travail, par exemple en tenant compte, lorsqu’il convient de le faire, du
recueil de directives pratiques sur le VIH/sida et le monde du travail de
l’Organisation internationale du Travail, dans le but d’améliorer les
conditions de travail;
d) En mobilisant des ressources financières publiques adéquates et en
encourageant les apports financiers privés pour la recherche-développement,
dans le domaine biomédical et de la santé, sur les maladies qui touchent les
pauvres, tels le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, ainsi que pour la
mise au point de nouveaux vaccins et médicaments.
56. Réduire les incidences des maladies respiratoires et
des autres problèmes de santé résultant de la pollution atmosphérique,
en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants :
a) En renforçant les programmes régionaux et nationaux, y compris au moyen
de partenariats entre les secteurs public et privé, en apportant une
assistance technique et financière aux pays en développement;
b) En soutenant l’élimination progressive du plomb dans l’essence;
c) En renforçant et en soutenant les efforts visant à réduire les émissions
de polluants, par l’utilisation de carburants moins polluants et le recours
à des techniques modernes de lutte contre la pollution;
d) En aidant les pays en développement à procurer des sources d’énergie
abordables aux populations rurales, en particulier pour réduire la
dépendance à l’égard des combustibles traditionnels utilisés pour la cuisson
des aliments et le chauffage, qui affectent la santé des femmes et des
enfants.
57. Éliminer progressivement les peintures à base de plomb et les
autres sources d’exposition humaine au plomb, oeuvrer pour empêcher, en
particulier, l’exposition des enfants au plomb et renforcer les efforts
de suivi et de surveillance ainsi que le traitement du saturnisme.
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34 Résolution S-26/2 de
l'Assemblée générale, annexe
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