Al-Karma, une ville de l’Ouest de l’Irak dans le gouvernorat d’Anbar, se caractérise par ses sols riches et fertiles, idéaux pour l’agriculture. Depuis des générations, elle accueille une large communauté unie et soudée.
À cause de sa proximité stratégique de la capitale, Bagdad, Al-Karma a été occupée par l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL), la transformant en champ de bataille. La présence de l’EIIL a contraint de très nombreuses familles à fuir pour sauver leur vie.
Pendant les opérations militaires, l’EIIL a miné de grandes étendues de terres et des quartiers entiers de la ville avec des engins explosifs improvisés pour empêcher l’armée irakienne de reprendre du terrain, ce qui a ensuite compliqué la situation et affecté la sécurité des habitants.
Même après la libération, la ville reste inhabitable et dangereuse.
En 2020, le Service de la lutte antimines (UNMAS) en Irak a lancé des opérations de déminages et d’éducation aux dangers des mines dans Al-Karma.
Au cours deux années qui ont suivi, UNMAS a dépollué 2 millions de mètres carrés et a enlevé 1287 engins explosifs. Il s’agit des premières étapes visant à permettre et à soutenir la réhabilitation de la ville, facilitant ainsi le retour sûr et digne des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Ali Jasim, le directeur de l'école locale, a déclaré : « En 2017, l'école a été entièrement contaminée par des munitions explosives ; il n'était pas possible d'utiliser l'établissement comme lieu sûr pour les enfants ou les enseignants ; nous avons dû déménager temporairement dans des écoles préfabriquées ».
Les opérations de déminage ont ouvert la voie à la reconstruction non seulement de l’école, mais aussi des mosquées, des usines et de nombreuses résidences dans toute la ville.
Mohammed Khalid, propriétaire d'une usine et résident d'Al-Karma, a déclaré : « Nous sommes reconnaissants pour les efforts déployés par UNMAS. Ma famille et moi n’avons pas pu retourner chez nous après la libération comme les autres déplacés internes. Après les opérations de dépollution, nous sommes rentrés chez nous et j’ai rouvert mon usine ».
Al-Karma témoigne de la résilience de sa population qui, malgré de graves difficultés, trouve du réconfort dans la familiarité de son environnement, puisant sa force dans des liens communautaires durables qui ont résisté à l'épreuve du temps.